A LA UNE Economie

Année n’aura pas été aussi flamboyante que 2017 pour le ministre Amadou Bâ

Décidément, tout semble sourire au ministre de l’Economie, des Finances et du Plan. Pour preuve, après le Fonds monétaire international qui a confirmé l’embellie du taux de croissance du Sénégal, c’est au tour de l’Agence de notation Moody’s de dire que le “rehaussement de la notation du crédit souverain du Sénégal passe de B1 positif à Ba3 avec une perspective stable”.

Ce qui, selon toujours ladite Agence, ouvre de réelles perspectives économiques à notre pays.

Et, dans un communiqué parvenu à la Rédaction de Actusen.com et dont nous publions l’intégralité, il est indiqué que ce rehaussement de la notation du Sénégal n’est guère un accident de l’histoire et est, d’ailleurs, le fruit de la conjugaison de plusieurs facteurs.

                                              COMMUNIQUE

Moody’s a procédé le jeudi 13 avril 2017, au rehaussement de la notation du crédit souverain du Sénégal qui passe de B1 positif à Ba3 avec une perspective stable. Ce rehaussement de la note souveraine ouvre de réelles perspectives économiques pour le Sénégal, dans un contexte mise en œuvre du PSE. Les principaux moteurs qui soutiennent le relèvement de cette note selon l’Agence sont les suivantes :

D’abord, la croissance économique réalisée par Le Sénégal demeure vigoureuse  tirée, essentiellement par les améliorations notées dans les infrastructures énergétiques, de transport ainsi que les réformes structurelles notamment dans le domaine agricole. A cet effet, Moody’s note que la croissance économique du Sénégal a progressé de 6% entre 2014 et 2016, contre 3,5% entre  2011-2013.

En perspective, Moody’s prévoit dans le Moyen Terme une croissance réelle de 6,5% à la faveur de la poursuite de la mise en œuvre du PSE. Ce niveau de croissance reste inférieur à celle prévue dans le cadre de PSE (7 à 8 %) d’ici 2020. L’Agence explique cette situation par le fait qu’une telle croissance nécessiterait un investissement privé plus élevé, alors que, malgré les efforts, la compétitivité économique du Sénégal reste faible, avec des investissements directs étrangers limités à 2% du PIB par an.

Ensuite, la consolidation budgétaire continue, améliorant ainsi la structure budgétaire, avec une augmentation des dépenses en capital du Gouvernement. A ce titre, Moody’s relève les efforts du Gouvernement en matière de réduction du déficit qui passe de 5,5% en 2013 à 4,2% en 2016, avec un objectif de se situer à 3% en 2019, en relation avec les critères de convergence de l’UEMOA.

Elle souligne la gestion prudente avec la mise en place de la réserve de 2,5% sur les dépenses en capital. En outre, parallèlement à l’effort de réduction du déficit, la structure budgétaire du Sénégal s’est améliorée, avec les dépenses courantes qui demeurent globalement stables, des dépenses d’investissement qui augmentent et les recettes publiques nettes des subventions qui passent de 20% du PIB à 24% entre 2013 et 2016.

Enfin, les indicateurs de la dette du Gouvernement sont globalement conformes à ceux des souverains classés Ba3. Ainsi, bien que le taux d’endettement du Sénégal (60% en 2016), soit plus élevé que celui des pairs comparables (médiane de 45%), le ratio de la dette sur les recettes de 220% est plus conforme à la situation des pairs et que le coût moyen de la dette est plus favorable (3,5% contre 4,1%). Par ailleurs, Moody’s note que le niveau de la dette reste élevé, même s’il devrait décroître dans les prochaines années à la faveur de la réduction continue du déficit et des perspectives de croissance.

Quels gains pour le Sénégal

Ce reclassement permettrait de quitter la notation B1 qui caractérise un crédit très spéculatif, un PIB/tête faible et une déficience des infrastructures. Ainsi, le Sénégal réduit  la vulnérabilité de son économie et le spectre d’un défaut sur sa dette.

En termes de comparaison, le Sénégal rattrape la Côte d’Ivoire et reste avec ce dernier les deux pays subsahariens à atteindre cette notation. Il devance des pays comme  le Ghana, le Nigéria, le Gabon et l’Egypte qui  sont mieux pourvus en ressources naturelles.

Au surplus, le Sénégal se positionnerait au même niveau que la Tunisie longtemps citée pour son modèle économique. En somme ce rehaussement, pourrait faciliter d’avantage l’accès du Sénégal au marché financier international en réduisant les coûts d’emprunt notant la prime de risque pays.

Toutefois, le Sénégal devra poursuivre les réformes visant à améliorer la résilience de l’économie, la solidité institutionnelle et la transparence. Par ailleurs, la récente découverte du pétrole constitue un atout important.

Définition de la notation :

La notation financière est une appréciation du risque de solvabilité. Ainsi, elle constitue pour les investisseurs un critère clé dans l’estimation du risque qu’un investissement comporte particulièrement dans le cadre des marchés financiers de plus en plus globaux qui rendent difficile la maîtrise de l’information et donc de tous les paramètres de risque. Au surplus, elle facilite l’accès au marché des capitaux.

Pour les investisseurs, la possibilité de comparer les notations de crédit est déterminante dans leur attrait. En effet, les notes sont un outil, parmi d’autres, d’aide à la décision pour la répartition des titres inclus dans un portefeuille d’obligations et autres titres à revenus fixes.

Ministère de l’Économie, des Finances et du Pla

Dans la même rubrique...

Première sortie du président Diomaye Faye à l’étranger: Pourquoi le choix de la Mauritanie ?

Actusen

De la soirée parfaite au drame : A.C. étrangle à mort son ami avant de l’abandonner en pleine route

Actusen

Renégociation des contrats pétroliers : l’expert Oumar Moussa donne les clefs

Actusen

Laissez un commentaire