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Attaque à Manchester: après le choc, le Royaume-Uni en état d’alerte «critique»

Après l’attaque terroriste qui a fait 22 morts et 59 blessés dont des enfants, le niveau d’alerte a été relevé de « grave » à « critique ». Ce qui veut dire que les services de sécurité britannique estiment qu’une attaque est imminente alors que la ville de Manchester peine encore à se remettre du drame. En attendant, les enquêteurs progressent sur le profil du kamikaze qui a séjourné en Libye quelques jours avant l’attentat.

Dans un premier temps mardi, Theresa May avait annoncé que le niveau d’alerte, porté à « grave » depuis trois ans restait inchangé, mais la décision tard mardi soir de le relever à « critique », c’est-à-dire à son niveau maximal, a assombri un peu plus encore l’atmosphère à travers le pays, a constaté notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix. Bien consciente de l’effet de panique que pourrait engendrer cette décision grave, la Première ministre s’est d’ailleurs employée à rassurer : cette décision est une mesure de précaution prise alors que les autorités ne peuvent pas encore écarter la possibilité que l’auteur de l’attentat soit lié à un groupe terroriste plus large.

Ce qui signifie que, malgré plusieurs descentes de police et l’arrestation d’un suspect dans le sud de Manchester, les enquêteurs n’ont pas encore pu remonter jusqu’au bout le parcours du kamikaze. Par conséquent, les services de sécurité ont demandé le déploiement de l’armée pour épauler la police à des endroits-clé du pays et lors d’événements culturels et sportifs de grande envergure.

Le niveau d’alerte « critique » permet de déclencher à partir d’aujourd’hui, mercredi une opération au nom de code « Temperer » qui permet à 5 000 soldats de venir renforcer les effectifs de police ou de remplacer ceux qui sont armés pour leur permettre d’effectuer des patrouilles autour de sites vulnérables. Par ailleurs, selon Amber Rudd, la ministre britannique de l’Intérieur, l’auteur de l’attentat, Salman Abedi, n’a probablement pas agi seul.

Le séjour libyen du kamikaze

Dès le 23 mai dans l’après-midi, on savait qu’il s’appelait Salman Abedi et qu’il avait 22 ans. Selon les médias, c’était un Britannique né à Manchester de parents libyens ayant fui leur pays pour se réfugier d’abord à Londres puis dans un quartier du sud de Manchester depuis une dizaine d’années. Né troisième de quatre enfants dans une famille musulmane pieuse, il était connu des services de sécurité, et s’était radicalisé au cours des dernières années. Décrit par ses voisins comme un jeune homme très discret et réservé, Salman Abedi avait entamé des études de commerce et de management à l’université de Salford, dans l’agglomération de Manchester, mais les avait abandonnées au bout de deux ans et n’avait pas obtenu son diplôme.

Toujours selon la presse, son père est une personnalité connue au sein de la communauté libyenne de Manchester mais se trouverait actuellement à Tripoli. Enfin citant un ami d’école du kamikaze, le Times affirme que Salman Abedi était parti il y a trois semaines en Libye et était rentré il y a quelques jours. Ce mercredi matin, seul le tabloïd The Sun publie une photo de lui à côté de celle d’une petite fille de 8 ans tuée dans l’explosion lundi soir.

Manchester, une ville au ralenti

A Manchester
, près des lieux du drame, la police a mis en place de nombreuses restrictions de circulation, donnant au quartier des allures de quasi ville fantôme, a constaté notre envoyée spéciale, Anastasia Becchio. Des policiers à cheval viennent troubler le calme presque irréel qui règne dans le quartier nord du centre-ville. Pas de voitures dans les rues. Des rails de tramway qui restent déserts, une gare fermée, et des boutiques qui ont baissé leurs rideaux dans cette partie de la ville d’habitude agitée, la vie tourne au ralenti. « C’est la rue principale et là, il y a une gare ferroviaire, c’est la deuxième plus grande gare de la ville et ici c’est une grande zone commerciale. En temps ordinaire, la ville est pleine de monde, il y a de la musique dans les magasins, mais là, il n’y a plus rien. C’est très triste aujourd’hui, mais espérons que nous allons nous en remettre », indique Iakoub Nizami, employé de la mairie…

Tout autour de la salle de spectacle Arena, un périmètre de sécurité a été déployé. La police scientifique est toujours à pied d’œuvre. Jim Stuge, retraité, s’approche du cordon policier pour tenter d’apercevoir ce qui se passe sur les lieux du drame. « C’est dégoûtant, c’est vraiment dégoutant ce qu’a fait ce lâche : se faire exploser au milieu de femmes et d’enfants. Mais le problème c’est que ça va continuer, parce qu’il n’y a pas de réponse à ça. On n’est plus en sécurité nulle part. Qui sera le suivant ? ». Le journal sous le bras, Jim s’en retourne chez lui pour regarder la télévision se tenir au courant des avancées de l’enquête.

Rfi

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