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Bakary Domingo Mané (Cored) sur la liberté de la presse : “nous sollicitons le Gouvernement à se joindre à nous dans ce combat”

“La presse est sortie dans la rue pour poser des questions de fond. La liberté de la presse est menacée dans ce pays. Et quand on évoque ce problème de liberté de la presse, certains rétorquent qu’il n’y a pas de journalistes en prison.

Ce que je leur dis, c’est que la prison n’est pas la seule méthode de privation des libertés. Car il n’y a pas pire prison que la précarité, que celle qui ôte, à l’individu, sa dignité. Nous prions pour que le gouvernement soit avec nous dans ce combat pour la liberté de la presse.

Lorsque des entreprises de presse se meuvent dans un environnement économique inapproprié, cela conduit, inéluctablement, à une situation de précarité indescriptible.

Je peux dire, sans risque de me tromper, que la plupart des journalistes n’ont pas de revenus à la fin du mois. Car, bon nombre d’entreprises de presse ne parviennent pas à combler ce gap financier, malgré le fait qu’elles essaient tant bien que mal de respecter la Convention collective. Conséquence : il ne peut pas y avoir de liberté dans ces conditions.

Il est important de souligner que bon nombre de journalistes n’ont pas de cotisation à l’Ipres et ne sont pas, de ce fait, en mesure de faire valoir leurs droits à la retraite.

La presse est en danger et nous invitons l’Etat à prendre ses responsabilités et d’organiser le Secteur. Surtout en ce qui concerne la Loi sur la publicité, qui est attribuée, de façon arbitraire au Sénégal. Nous invitons le Gouvernement à se concerter avec les membres de la Coordination des Associations de Presse (CAP), afin de prendre des mesures idoines dans l’attribution des publicités.

Le Code de la presse, qui est dans le circuit depuis 2010 et qui répond à l’essentiel des problèmes que nous posons dans le secteur, doit être adopté dans les plus brefs délais. Son adoption permettra de définir le statut de journaliste.

Car, on a constaté que la Loi 96-04 donne un statut pas du tout clair au journaliste, en le définissant comme quelqu’un qui tire l’essentiel de ses revenus de ce métier. La formation et le diplôme ne sont pas tenus en considération et c’est injuste. Tous réunis, aujourd’hui, nous voulons une presse libre, une presse responsable, une presse de qualité gage de sécurité”.

Propos recueillis par Ndèye Aminata Diaham (Actusen.com)

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