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Chronique hebdomadaire de Sambay Bathie : Marabout ou marre-à-bout

La coupe n’est pas encore pleine, mais il y en a marre-à-bout, parfois des marabouts. Surtout que la grosse marre sénégalaise est pleine de boue et cela bloque la marche de la société : Meurtres en série, accidents mortels, dépravation des mœurs…Nos marabouts ou ce qu’il en reste, sont silencieux.

Aucun d’eux n’ouvre la bouche, on n’en voit rarement compatir à la douleur d’une famille éplorée, quand des  drames multiples endeuillent sur les routes ; aucun d’eux n’avertit sur les dangers de la vitesse, l’indiscipline latente des chauffards, parfois leurs talibés (disciples) les plus zélés placardant leurs posters géants sur ces vieilles carcasses bonnes pour la casse.

Nos marabouts sont plutôt prompts à dresser le tapis rouge pour les gens d’en haut, les politiques bien endimanchés avec leurs grands boubous bien amidonnés et leurs valises de promesses, ils sont plus prompts à s’immiscer dans des dossiers judiciaires des «Yaxx bou reuy» (Vip), que de s’occuper du sérieux talibé paumé, victime d’erreur judiciaire. Comme s’il y avait un khalife pour les riches, pour les pauvres.

Par exemple, dans l’affaire Khalifa Sall, il a fallu tendre l’oreille pour entendre les complaintes de l’immuable porte-parole de Tivaouane Serigne Abdoul Aziz Sy Al Aminn.  Le taire ou le dire ? Mieux vaut l’écrire, c’est une sortie malheureuse. Il a fait un aveu de taille, qui n’est pas pour plaire à l’édile de la Mairie de Dakar.

«Khalifa Sall a commis trop d’erreurs». Jusque-là, rien d’anormal. Mais là où l’on ne saisit pas le porte-parole du guide de Tivaouane, c’est qu’il veuille réduire les problèmes des Sénégalais à une audience avec le Président de la République Macky Sall. L’excuse ne peut prospérer. Le marabout ne doit accepter d’être ni indifférent aux souffrances sociales, ni inattentif aux injustices civiles, ni isolé de la pensée économique, ni insensible à la tyrannie politique.

La religion influence directement la reconstruction sociale, parce qu’elle spiritualise et idéalise chaque citoyen, individuellement. S’il a des choses à dire, il n’a qu’à les dire. Les Sénégalais ont élu le chef de l’Etat. Donc ils sont plus importants que le locataire du Palais. Au Sénégal, les chefs religieux évitent de fâcher le prince. Le Roi. Ou le Président.

Certains de nos marabouts ne savent pas encore ou font mine de l’ignorer que la politique ça va vite. Très vite. C’est comme le foot. Indésirable à Everton il y a peu un «marabout» à la culotte courte Baye Oumar Niasse empile les buts à Hull City. Exemple ne peut être aussi illustratif. Une règle élémentaire de la boule qui tourne…

Certains de nos marabouts, malheureusement, s’en «footent» royalement. C’est le moment de regretter Serigne Abdoul Aziz Dabakh, Serigne Saliou Mbacké pour ne citer que ceux-là. Derniers remparts quand la pirogue sénégalaise tanguait, quand la société allait à vau-l’eau. Aujourd’hui, les marabouts ont une très grande responsabilité dans le niveau de dépérissement des valeurs de la société.

Le Sénégal va mal. La société sénégalaise est en crise. Et il est important que les chefs religieux prennent leur bâton de pèlerin pour prêcher la bonne parole. Seul le Sénégal doit guider leurs intérêts du moment, seul le Sénégal doit guider leurs actes de tous les jours. Et ce pays vaut que l’on se batte jusqu’au dernier souffle. Les Lions U20 se sont battus jusqu’à leur dernier souffle.

Mais le monde ne retiendra que cette bêtise de Ibrahima Ndiaye parti jeter dans les buts adverses un sachet mystique. Une gaffe qui a fini par gâcher tout le travail abattu par le coach Joseph Koto, le technicien sénégalais qui a réussi à ringardiser la génération 2002, en se qualifiant pour la Première fois en demi-finale de Coupe du Monde. C’était déjà en 2015. Mais l’on risque de retenir sa folle habitude de trainer son téléphone portable sur le banc de touche et son hobby poussé pour le mystique. Dommage !

Au Sénégal, il y a ceux qui travaillent et ceux qui passent leur temps à pinailler sur des sujets dont ils ne maîtrisent pas grand-chose. Le Directeur général de la Société nationale d’électricité (Senelec), Mouhamadou Makhtar Cissé, est dans le concret. Sans en faire un étendard qu’il brandit au gré des occasions. C’est vrai qu’il y a un léger mieux dans la fourniture d’électricité.

«On est passé de 30000 heures de coupure par année. En 2012, on est resté à 38 jours sans avoir de courant, on avait de l’électricité pendant 10 mois et 3 semaines, aujourd’hui c’est 3 jours. C’est pourquoi il y a de moins en moins de coupure», s’est-il félicité lors des grandes conférences du Quotidien.

Seulement, cela ne cache pas l’énorme fossé qui existe entre les villes et les campagnes. Puisqu’au Sénégal, 6 millions de Sénégalais sont dans le noir dans les zones rurales. Il faut vite, très vite réduire le gap qui est immense. Cela nous change de ces ministres de Macky Sall sans envergure qui passent leur temps à commenter une affaire pendante devant la justice, comme celle du maire de Dakar dont les responsables Apéristes ne respectent même pas sa présomption d’innocence.

Ce qui correspond à un manque de maturité et de lucidité. Il lui en faudra de la froideur dans les analyses, la prochaine fois, au ministre d’Etat Mbaye Ndiaye, la risée de la Majorité, après avoir avoué publiquement et sans pleurer que l’affaire Sall est politique. Mieux vaut en rire…

SAMBAY BATHIE

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