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La Maison de la presse en route vers son premier procès : l’Inspection du Travail lui prodigue ce sage conseil

La Maison de la presse est en route pour son premier procès. Sauf revirement de dernière minute ! En effet, Actusen.com a appris de sources généralement bien informées que l’Administrateur Bara Ndiaye et la Directrice technique et Maintenance, Jeanne Diouf ont été convoqués, mardi 11 octobre 2016, devant l’Inspection du Travail.

Et ce, après que le maire de Méouane a décidé de licencier cette dernière, en dépit du fait que sa tutelle, à savoir le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, et le Secrétaire d’Etat à la Communication, Yakham Mbaye, se soient érigés contre la décision de l’Administrateur de la Maison de la presse.

Seulement, Bara Ndiaye n’a pas eu à effectuer le déplacement dans les locaux de l’Inspection du Travail, où il s’est fait représenter par son Directeur des Ressources humaines, Raoul Diakhaté. Mais, d’après des sources de Actusen.com proches du dossier, l’Inspection du Travail a conseillé à la Maison de la presse de ne pas privilégier la voie de la confrontation. Au motif qu’aucune preuve formelle n’a été mise sur la table de ladite Inspection, pour donner un cachet objectif au licenciement de l’agente Jeanne Diouf.

Et preuve symptomatique que la Maison de la presse pourrait risquer gros en cas de procès : lorsque l’Inspection du Travail lui a demandé de fournir les éléments techniques qui attestent que Jeanne Diouf sabote souvent les installations électriques du bâtiment, la Maison de la presse était incapable de le faire.

Priée de fournir le Rapport d’expertise prouvant ses accusations, la Maison de la presse en est incapable, séance tenante, mais promet de le faire

“Disposez-vous d’un Rapport d’expertise qui confirme l’accusation, selon laquelle Jeanne Diouf a saboté les installations en question?”, demande l’Inspection du Travail. Une question à laquelle la Maison de la presse n’a pas pu apporter une réponse. Même si l’entreprise dirigée par Bara Ndiaye promet de produire, dans l’avenir, le document réclamé par l’Inspection du Travaim.

Autre raison qui a laissé dubitative ladite Inspection : les huit mois d’arriérés de salaires que la Directrice technique et Maintenance de la Maison de presse réclame à l’Administrateur Bara Ndiaye. “Nous ne devons aucun arriéré de salaire à Jeanne Diouf”, s’est défendue, selon un proche du dossier, la Maison de la presse.

Mais à peine celle-ci a-t-elle adopté ce moyen de défense que Jeanne Diouf a sorti et posé sur la table de l’Inspection du Travail une Attestation de prise de service à lui signée le 2 mars 2015 et son Contrat à durée indéterminée (Cdi), daté du 2 novembre 2015. Alors, là, confie-t-on à Actusen.com, l’Inspection du Travail de mettre l’émissaire de l’Administrateur de la Maison de la presse devant les faits têtus. Lesquels faits confirment qu’effectivement, la Maison de la presse reste lui devoir huit mois d’arriérés de salaires.

“On est restés un an sans salaires. On était cinq, l’Administrateur Bara, Marianne, Raoul, Sène et moi-même”, a commencé par dire Jeanne Diouf. Avant qu’elle ne soit vite stoppée par le patron des Ressources humaines, qui aurait lancé au responsable de l’Inspection du Travail : “non, non elle n’a qu’à parler pour elle ; ce qu’elle dit n’engage qu’elle”.

Jeanne Diouf livre les “preuves” de sa bonne “foi”

Poursuivant son argumentaire, Jeanne Diouf, selon toujours les sources de Actusen.com, a déclaré que si elle était habitée par un quelconque souci de saboter le bâtiment, elle n’aurait jamais acheté, avec son propre argent, les “fusibles accompagnement moteurs”, pour faire marcher la Maison de la presse. “J’ai changé le disjoncteur de 80 ampères par un compact de 150 ampères pour permettre à la Maison de la presse de fonctionner sans interruption de la fourniture de courant.

Je n’ai jamais été dotée de matériels, tous mes rapports techniques sont là sur la table. La bâche à eau doit être nettoyée chaque six mois, mais elle ne l’a jamais été”, a détaillé la Directrice technique et Maintenance, a-t-on soufflé à Actusen.com.

Alors, là, compte tenu des plaidoiries des différentes parties, l’Inspection du Travail leur a demandé de trouver un consensus plutôt que d’aller devant les Tribunaux. D’autant que tout laisse croire qu’il s’agirait-là d’un licenciement abusif et qui serait de nature à faire risquer gros à la Maison de la presse.

L’Inspection du Travail conseille à la Maison de la presse de trouver un consensus, car ça sent le licenciement abusif

Les deux parties sont convoquées, dans un délai d’une semaine, c’est-à-dire mardi prochain. Une rencontre qui ne devrait pas manquer de piquant, si l’on sait qu’après avoir notifié à la Banque de la place le licenciement de Jeanne Diouf, l’Administration de la Maison de la presse n’a, aux dernières nouvelles, viré dans le compte bancaire de la Directrice technique et Maintenance que 140 000 F Cfa, représentant huit jours de travail de cette dernière. Or, la Directrice technique et Maintenance du bâtiment dit n’avoir reçu sa lettre de licenciement que le 20 septembre passé.

Bara Ndiaye n’est plus seulement en guerre contre Jeanne Diouf, mais aussi contre ses deux ministres de tutelle

Pour rappel, lorsque Jeanne Diouf a été radiée du personnel, c’est le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, qui lui a demandé de continuer à rester en poste. Au motif que l’Administrateur de la Maison de la presse ne l’a pas informé, alors pas du tout de ce licenciement. Une thèse confirmée par Bara Ndiaye, lui-même, qui interpellé, il y a de cela quelques jours, par Actusen.com, sur le cas de cette employée, avait déclaré à qui veut l’entendre qu’il n’en a point informé son ministre de tutelle, parce que celui-ci a osé recevoir la dame et lui demander de rester en poste, sans lui en avoir parlé.

Pis, l’Administrateur Bara Ndiaye avait ajouté à Actusen.com que Jeanne Diouf ne serait réhabilitée que si le Président de la République le limogeait de son poste. Par ailleurs, le maire de Méouane avait formellement, accusé le Secrétaire d’Etat à la Communication, Yakham Mbaye, d’être derrière la polémique née de la gestion financière ô combien surréaliste de la Maison de la presse. Alors, les prochains jours nous édifieront sur qui dirige l’autre, entre ses ministres de tutelle et l’Administrateur général de la Maison de la presse.

Gaston Mansaly (Actusen.com)

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