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La Police installe son QG à l’Hôpital Général de Grand-Yoff : à l’origine, une réunion de Cheikh Seck et ses amis syndicalistes interdite par la Direction générale et autorisée par la Constitution

C’est une grande première ! C’est vraiment la première fois qu’on voit des policiers prendre d’assaut un Etablissement sanitaire, aux fins d’interdire une réunion syndicale. Ce, de surcroît, en pleine campagne pour les élections de représentativité syndicale. Et, pourtant, c’est la scène à laquelle on assiste, depuis ce lundi 29 Mai 2017, à midi, à l’Hôpital Général de Grand-Yoff.

En effet, des policiers ont investi les lieux, pour empêcher le responsable Cheikh Seck et ses camarades syndicalistes de tenir une réunion à l’Amphithéâtre de la structure sanitaire. Motif invoqué : cette rencontre qui sonne somme toute ordinaire, serait de nature à perturber la quiétude des patients. Qui l’eut crû?

D’abord, non seulement les réunions des syndicalistes ont l’habitude de se tenir sur place, sans jamais avoir indisposé les malades. Mais aussi, l’Amphithéâtre est situé à une distance très éloignée des Salles où se trouvent les patients. Au point qu’une réunion ne saurait porter atteinte à la quiétude des patients.

Comment une banale réunion syndicale dans un Amphithéâtre fermé éloigné des Salles des patients saurait perturber la quiétude de ces derniers?

Ensuite, Cheikh Seck, crédité d’être un dur à cuire, ne refuse pas, en réalité, de se plier à une quelconque décision de l’Autorité administrative. “Il suffit juste que l’on me notifie un Arrêté dûment signé par le sous-Préfet ou le Préfet, interdisant la réunion, pour que mes camarades et moi, arrêtions tout”, a-t-il indiqué aux policiers, d’après des sources de Actusen.com.

Enfin, il urge de dire que, depuis la semaine dernière, Cheikh Seck est l’objet d’une kyrielle de convocations pour déférer devant les policiers de Grand-Yoff. Ainsi, lorsque, dans un premier temps, la Police de Grand-Yoff lui a dit son opposition à la réunion, le syndicaliste lui a demandé de lui remettre la notification.

Depuis la semaine dernière, Cheikh Seck fait la navette entre l’Hôpital et le Commissariat de Grand-Yoff

Là, les sources de Actusen.com précisent que la Police lui a notifié l’interdiction verbale. Face à cette nouvelle donne, Cheikh Seck a plié, mais refusé de rompre. Pour ce faire, il demande que cette notification verbale soit signée par le Procès-verbal de son audition.

Auparavant, on lui a indiqué que le Règlement intérieur de l’Hôpital Général Grand-Yoff s’opposait à la tenue dans l’enceinte de celui-ci de réunion. Alors, là, Cheikh Seck aurait rétorqué au flic qui le cuisinait que le Règlement intérieur de l’Etablissement de santé ne saurait surplomber la Constitution, qui confère aux citoyens un droit syndical.

Cheikh Seck et ses amis syndicalistes exigent un Arrêté de l’Autorité administrative, on leur sert une Note de la Direction générale de l’Hôpital

Ce lundi, vers les coups de midi, un autre policier est venu réitérer à Cheikh Seck l’interdiction de sa réunion. Ce dernier, d’un calme olympien, lui demande à nouveau de lui remettre l’Arrêté d’interdiction. On lui brandit, alors, selon toujours des travailleurs de l’Hôpital, une note d’interdiction de la Direction générale de l’Hôpital.

Mais erreur ! Car Cheikh Seck fait de nouveau preuve d’une résistance-tout-terrain, en demandant poliment au flic d’aller chercher un Arrêté d’interdiction dûment signé par le sous-préfet ou le Préfet.

Là, le policier sort de sa poche une convocation, aux fins de le convaincre à aller répondre au Commissaire. Dans ces entrefaites, Cheikh Seck demande à son interlocuteur s’il était venu pour lui remettre une note d’interdiction ou seulement pour le convoquer.

Le flic à Cheikh Seck : “je suis venu te notifier l’interdiction de la réunion et te remettre en même temps une convocation”

Le flic, selon toujours des témoignages concordants, balance à la figure du syndicaliste : “je suis venu pour les deux, à la fois”. C’est le comble, s’écria, dit-on, Cheikh Seck. Qui se défend avec les textes qui régissent le fonctionnaire désireux d’user de ses libertés syndicales.

Derrière la supposée perturbation de la quiétude des malades, se cache cette grosse trouille de la Direction générale de l’Hôpital 

Jusqu’au moment où ces lignes sont en train d’être couchées, les policiers sont à l’Hôpital. Mais en attendant de connaître la suite qui sera donnée à cette rocambolesque affaire, il semble que la vérité soit plus prosaïque. Car derrière cette interdiction, se cacherait une véritable trouille de la Direction générale de l’Hôpital.

Cheikh Seck, très informé de ce qui se fait, en termes de gestion de la structure sanitaire, parce que étant membre du Conseil d’Administration, représentant les travailleurs, pourrait livrer des informations compromettantes. Surtout si, par hasard, l’Hôpital était l’objet de pratiques pas du tout orthodoxes, dans la gestion des finances.

Actusen.com reviendra sur le cas de Cheikh Seck, qui, à cause de son dur désir de défendre les intérêts de ses camarades, est sevré de salaires depuis bientôt deux ans. A bientôt…

Actusen.com

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