A LA UNE Contribution

Le RDS félicite Human Rights Watch d’avoir brisé une détestable omerta !

Le drame au Sénégal c’est quand un scandale est mis à nu, on cherche ridiculement à se cacher derrière son petit doigt! Larguons au diable ce rapport de Human Rigths Watch et posons-nous froidement et sans complaisance cette question: hormis les enseignants qui s’acquittent dignement de leur sacerdoce, existe-t-il OUI ou NON dans ce noble corps de métier des éléments qui pervertissent et engrossent des élèves adolescentes, détruisant ainsi leur carrière et les traumatisant durablement, au point que l’État (comme le reconnaît le communiqué du ministère de l’Éducation) soit parfois amené à prendre des mesures disciplinaires, pouvant aller jusqu’à la radiation, contre ces enseignants pédophiles?

C’est là où doit se circonscrire le débat, et non sur la fixation maladive sur un quelconque rapport. Ce n’est pas en traitant de tous les noms d’oiseaux les auteurs de ce rapport que ce fléau des grossesses précoces en milieu scolaire sera résolu comme par enchantement! Prenons le taureau par les cornes, sans jeter l’opprobre sur qui que ce soit. C’est plus courageux. Car, toutes les alertes sont utiles. De plus, il est injuste de dire que «le rapport jette en pâture les enseignants». Ceux qui se sont donné la peine de le lire savent pertinemment qu’il n’y a aucune volonté de généralisation encore moins de stigmatisation. Il n’a jamais été mentionné dans le rapport qu’il s’agissait de «tous les enseignants», mais plutôt de certains d’entre-eux qui ternissent l’image de l’Ecole sénégalaise. Il y a nuance ! Des “brebis galeuses” il y en a dans toutes les corporations!

Au demeurant, pourquoi il n’y a pas eu tout ce raffut lorsque, le 25 juin 2015, le Groupe pour l’Etude et l’Enseignement de la Population (GEEP), en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), rendaient publique une étude qui renseignait que «1.971 grossesses, concernant des filles âgées de 13 à 19 ans, étaient survenues en milieu scolaire, entre 2010 et 2014» ? Sans compter les alertes pertinentes des organisations féministes, comme le «Réseau siggil jigguéén», l’AJS, etc., relatives aux déperditions scolaires consécutives aux grossesses précoces ?

Comment peut-on raisonner en termes «d’échantillonnage peu représentatif», comme s’en est offusqué à juste raison dans les réseaux sociaux le jeune juriste Pierre Dieng, qui trouve «abject et macabre qu’un État civilisé raisonne en termes d’excès pour prendre en compte les fillettes engrossées et traumatisées par des enseignants prédateurs sexuels» ? Il est plus que temps de briser cette inadmissible “omerta” qui préoccupent les parents d’élèves, après avoir compromis la carrière de nombreuses jeunes filles, qui n’ont eu que le tort de se retrouver face à des enseignants à la libido turbulente, qui détruisent allégrement des vies et brisent des familles, au lieu de dispenser à ces frêles adolescentes un enseignement de qualité et de leur inculquer les bases morales préformatrices du Citoyen de demain ! C’est malheureusement une habitude bien sénégalaise, chaque fois qu’un rapport d’ONG nous épingle, de ruer dans les brancards au lieu de chercher à en tirer des enseignements idoines.

Quand un rapport de TRANSPARENCY INTERNATIONAL indexe notre pays sur la corruption endémique, on parle de “manipulation malveillante des chiffres“. Quand un rapport d’AMNESTY épingle le Sénégal sur la mort suspecte de prévenus lors de leur garde-à-vue, on parle “d’exagération“. Quand HUMAN RIGTHS WATCH dénonce (sans aucune volonté de généralisation encore moins de stigmatisation, comme on le prétend à tort) le comportement odieux de certains enseignants-pédophiles, qui compromettent la carrière scolaire d’adolescentes enceintes de leurs œuvres, jetant ainsi l’opprobre sur ce noble corps de métier, on parle de “contrevérités“… Etc. Pourquoi diable nos gouvernants (tous régimes politiques confondus) sont si allergiques à la critique? Pourquoi ne saisissent-ils pas ces opportunités pour améliorer leur gouvernance ? A moins que – sans que nous “baadolas” en soyons conscients – le Sénégal flotte sur un nuage de Vertus !

Vivement alors que ces nihilistes tous azimuts aient la bienveillance de nous pincer (dompatt) énergiquement, pour nous forcer à nous réveiller! Car, il semble que certains ignares de notre acabit dorment encore et ne savent toujours pas qu’ils vivent dans un pays plus-que-parfait, un Sénégal paradisiaque en somme, où tout est «hyper-cool» comme dans le meilleur des mondes! Les Amnesty international et consorts sont donc prévenues : elles sont indésirables chez nous ! Et n’ont qu’à circuler, car il n’y a absolument rien à dénoncer ici, au Sénégal, nouveau paradis terrestre… Que paradoxalement les jeunes continuent de déserter par milliers, préférant aller affronter les houles mortelles de l’Océan Atlantique et de la Méditerranée, pour espérer trouver une meilleure qualité de vie ailleurs ! Mais, ils ne savent pas que c’est peine perdu. Car, le paradis terrestre ce n’est pas là-bas, mais ici, au «paradisenegalensi» !

NB : Quant à ceux qui, pour discréditer ce rapport, prennent prétexte de la volonté inavouée de Human Rigths Watch de faire introduire dans nos écoles, dès l’âge de cinq ans, un programme d’éducation sexuelle (dont le contenu déviant n’est plus à démontrer), ils savent parfaitement que ce combat de cette Ong occidentale est perdu d’avance. Et que JAMRA, et les 34 organisations regroupées dans la coalition «And sammeu jikko yi», attendent Human Rigths Watch et ses bailleurs de pied ferme !

Dakar, le 20/10/2018

Le Secrétaire général du RDS
Mame Mactar Guéye

mamemactar@yahoo.fr

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