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L’Islam, nouvelle cible de Donald Trump ! (Par Le Jour Al yawmou)

Le 20 janvier 2017, ce funeste jour où Donald Trump a officiellement pris fonction comme 45ème président des Etats-Unis d’Amérique, le monde est entré dans l’ère des incertitudes. Incertitudes en raison de la personnalité plus que controversée qui dirige la première puissance mondiale, avec un Parlement acquis en majorité à sa cause. Sous les couleurs républicaines, l’homme d’affaires a battu la démocrate Hillary Clinton, contre toute attente.

Les ressortissants de sept pays musulmans sont interdits d’entrée aux États-Unis : l’Irak, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen, à l’exception de leurs minorités chrétiennes. Qu’est ce qui justifie cette discrimination flagrante entre chrétiens et musulmans ? Force est de constater que dans le monde musulman, les juifs et les chrétiens sont les bras armés des occidentaux. C’est ce qui justifie par exemple la dernière visite de Mme Marine Le Pen au Liban pour y courtiser l’électorat chrétien.

Tout un chacun est libre voir même encouragé d’être anti-musulman, mais personne à travers le monde n’a le droit d’être antisemite (juif). Où sont donc la liberté de pensée et la démocratie ? On constate que la plupart de ces nations musulmanes (dotées des ressources énergétiques qui ont été à la base de l’essor des Usa) traversent des crises insoutenables, leurs populations contraintes de se déplacer et constituent le grand lot de migrants qui donnent des migraines à Trump.

Or, c’est l’agression militaire américaine elle-même qui les a poussés sur le chemin de l’exode. Même si la crise financière a durablement secoué les Usa ces dernières années, même si le chô- mage et la haine entretenue contre l’Islam sous le manteau de lutte contre le terrorisme ont attisé la peur de l’étranger, le discours tenu par Donal Trump a plus que fait peur. Il a traduit la réalité de l’Amérique profonde d’aujourd’hui, et qui s’apprête à revivre ses vieux démons.

Se présentant comme un adversaire de l’establishment et du politiquement correct, le fantasque ancien animateur de télévision après avoir fait fortune dans les casinos s’est distingué par un ton très polémique et par un discours populiste, réactionnaire, nationaliste, isolationniste, protectionniste et climato-sceptique, ainsi que par des propositions radicales visant à réduire l’immigration, à tenter de contrer l’expansion de l’Islam et d’émettre de nombreuses contrevérités.

Depuis son élection, le monde vit dans la peur, dans l’incertitude, car l’arsenal nucléaire le plus important sur la planète est entre les mains d’un homme à propos de qui le moins que l’on puisse prédire est qu’il n’apportera pas la sérénité dans les relations internationales. Bien au contraire, il inaugure une période d’incertitudes en raison de ses options fondamentales de gouvernement.

Derrière son slogan « l’Amérique et les Américains d’abord », il faut en même temps comprendre qu’il dit que « les autres ne comptent pas ». Chaque jour, de manière crescendo, les manifestations crient leur désarroi face aux premières mesures prises par l’administration Trump. Depuis le début des années 60 et la lutte pour les droits civiques et les années 70 et les mouvements contre la guerre au Vietnam, jamais un chef de l’exécutif américain n’avait été autant contesté.

Certes, les américains sont ainsi faits qu’ils peuvent s’accommoder de « n’importe quel » chef d’Etat. Ils l’ont bien fait au début des années 80 en élisant Ronald Reagan, un ancien acteur de film western, mais il aura lucidité d’utiliser la faiblesse interne de l’Union soviétique pour rester dans l’Histoire comme le vainqueur de la Guerre froide. Mais Donald Trump est d’un autre acabit car, au regard des idées qu’il entend appliquer et son style loufoque, la question de sa conscience des responsabilités qui pèsent sur ses épaules se pose avec acuité.

UN PAYS FONDE PAR LES MIGRATIONS

Instabilité, impréparation et pilotage à vue ont marqué les deux premiers mois de son magistère. Attendu principalement par ses concitoyens sur la question de leur niveau de vie, du chômage, de violence et de la baisse des impôts, il a préféré se pencher en priorité sur le thème si porteur de l’immigration pour satisfaire son électorat. Le monde et ses concitoyens l’ont vu, stupéfaits, se démener pour trouver des personnalités au passé sans tâches pour occuper les postes sensibles de son administration.

Si ce n’est pas un théoricien de la guerre préventive, c’est un raciste affiché ou un partisan de l’immigration zéro, en tout cas, il a des proches qui sont marqués au fer rouge par leur nationalisme étriqué et sans concessions. Alors que tout lie le Mexique et les Usa, depuis le début du 20ème siècle, Donal Trump a décidé de construire un mur entre les deux pays pour freiner l’afflux de migrants qu’il accuse d’entretenir les trafics et l’insécurité, en omettant de souligner que le lobby des armes à feu –qui s’abrite derrière le deuxième amendement- est l’un de ses principaux souteneurs, au moment où certains quartiers noirs des grandes villes sont parmi les plus dangereuses au monde.

Il ne respecte pas ses voisins sinon, il n’aurait pas exigé que la construction de « son » mur (qui rappelle celui que l’Etat sioniste a construit pour faire de Jérusalem-est un bantoustan) fut financée par le…Mexique. En faisant de l’immigration la cause des crises que traverse son pays, il insulte l’histoire de son propre pays ; une terre récente certes pour les Européens, mais que des vagues successives de migration ont peuplée.

Les amérindiens, venus d’Asie par le Détroit de Béring sont les habitants les plus anciens reconnus de l’Amérique du nord. Quand Christophe Colomb y débarque en 1492, les autochtones furent d’abord décimés car ne pouvant servir de main d’œuvre dans la stratégie d’exploitation de ces nouvelles colonies. De manière continue, les Européens, fuyant la famine (maladie de la pomme de terre en Irlande), les persécutions et les guerres qui ravageaient l’Europe, beaucoup de britanniques, de français, d’allemands et de hollandais gagnèrent l’Amérique pour y fonder les 13 colonies originelles.

L’esclavage des noirs aidant, le pays devint cosmopolitique, avec un paroxysme noté au début du 20ème siècle quand les vagues italiennes et juives fuyant la persé- cution des nazis conclurent les émigrations de grande ampleur qui ont structuré le peuplement des Usa.

PRESIDENT INCULTE ET RACISTE

Cela est d’autant plus vrai que les démographes sont unanimes à estimer que l’espagnol (en raison de l’’immigration et du taux de natalité élevé chez les hispaniques) égalera sous peu l’anglais en termes de nombre d’usagers. Lors de l’année 2016, des émeutes ont éclaté (alors que le métis Barack Obama était au pouvoir) dans plusieurs grandes villes américaines après le meurtre de noirs par des policiers blancs, généralement sans grandes conséquences pénales pour ces derniers.

Jamais comme aujourd’hui, l’Amérique n’a été fracturée, son lien social déliquescent et le maintien de son leadership menacé par le manque de vision d’un nouveau chef qui ne voit pas plus loin que sa Trump Tower et n’entend rien d’autre que le cliquetis des machines à sous dans ses casinos de Las Vegas ; Or, pour Donald Trump, la « suprématie » de la race blanche est une « évidence » qui ne mérite pas débat. En dépit des cris d’orfraie de la communauté internationale, il veut faire aborder à son pays un tournant, mais à contre-sens.

Alors que les règles du capitalisme financier international (leur idéologie) sont fondées sur l’ouverture des marchés, il prône le protectionnisme même s’il est conscient que cette option peut entraîner une crise économique sans précédent, pire que celle des subprimes ou celle de la grande dépression de 1929. Il dénonce les accords de libre-échange contenus dans l’Alena et qui liaient les Usa, le Canada et le Mexique.

QUI ARME DAESH, BOKO HARAM, AL NOSTRA ?

Pire, il sape les fondements de l’Otan, l’alliance militaire occidentale dirigée par les Usa depuis sa fondation en 1949. Il met les alliés de toujours des américains dans le désarroi en leur faisant comprendre qu’il ne peut plus supporter seul les dépenses nécessaires à l’entretien de leur ordre mondial déjà plus qu’injuste. « Nos alliés ne paient pas leur part », a-t-il répété. « Nous avons dépensé des milliers de milliards de dollars en avions, missiles, navires, équipements, nous avons investi dans notre armée pour défendre l’Europe et l’Asie. Les pays que nous défendons doivent payer pour le coût de leur défense. Sinon, les États-Unis doivent être prêts à laisser ces pays se défendre eux-mêmes.

Les mêmes angoisses sont nées quand il a prévu de revenir sur les accords historiques sur le nucléaire que son prédécesseur et les européens avaient signés avec la République islamique d’Iran. Au nom de quoi, l’Occident et son allié israélien devraient-ils être les seuls à détenir le feu nucléaire ? L’Iran, porte-drapeau de la Ummah islamique, y a bien droit, par principe d’équité. Dans leur politique de diabolisation de l’Islam, les occidentaux ont créé, formé, entraîné et équipé militairement des groupes terroristes à l’instar d’Al-Qaïda, Daesh, Boko Haram, Al Nostra en Syrie.

D’où proviennent les arsenaux de ces groupes ? Ces armes ne sont pas fabriquées par les pays musulmans ; elles sont le fruit de l’industrie de guerre occidentale. Paradoxalement, ces groupes terroristes qui se réclament de l’Islam n’ont jamais attaqué Israël, mais s’en prennent plutôt aux musulmans. La vision de Donald Trump se résume à une idée simple : les États-Unis doivent renégocier des engagements internationaux plus à leur avantage et au renforcement de leur hégémonie.

Comment les Usa ont-ils pu élire un président aussi inculte et égoïste ? Les sept pays arabo-musulmans, dont leurs ressortissants sont interdits d’accès aux Usa, tous ces pays sont membres de l’OCI (Organisation pour la Coopération Islamique), qui affiche dans cette affaire, un silence honteux et coupable. Ces pays sont aussi membres de la ligue Arabe, auteur d’une complicité flagrante avec l’administration Américaine, et d’un manque de solidarité notoire, à l’é- gard de certains de ses membres. Comble des combles, ces pays sont tous affiliés aux Nations Unies (ONU), désormais célèbre dans son hypocrisie manifeste, alors que l’organisation internationale devrait défendre à tout prix les libertés de circuler, et les droits humains, surtout quand ces droits sont dangereusement menacés par Donald TRUMP.

Serigne Malick SARR (Suite de la P.4) 

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