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L’ONU déclare l’urgence climatique, les dirigeants mondiaux sous pression

Une soixantaine de dirigeants mondiaux sont à l’ONU lundi pour un sommet sur “l’urgence climatique” censé revigorer l’accord de Paris, pressés par une jeunesse mondiale qui réclame la fin des énergies fossiles et la réduction accélérée des émissions de gaz à effet de serre.

“L’urgence climatique est une course que nous sommes en train de perdre, mais nous pouvons la gagner”, a dit le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui a aussi invité à la tribune la Suédoise Greta Thunberg, 16 ans, symbole de la jeunesse mondiale révoltée contre l’inaction des gouvernements. Elle parlera dès le début du sommet, à 14H00 GMT.

Le sommet a lieu à la veille de l’ouverture des débats de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU et entre deux vendredis de grandes grèves de l’école coordonnées mondialement. Antonio Guterres a demandé aux dirigeants d’annoncer des révisions à la hausse de leurs plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Selon un pré-bilan de l’ONU lundi matin, 66 Etats ont souscrit à l’objectif d’une neutralité carbone d’ici 2050. Jusqu’à présent, seule une vingtaine de pays ont inscrit cet horizon dans leur loi nationale ou engagé ce processus. L’Union européenne espère arriver à un consensus entre Etats membres en 2020.

Emmanuel Macron a convié avec ses homologues chilien et colombien une réunion sur l’Amazonie peu avant l’ouverture du sommet, dans laquelle de nouveaux programmes ont été annoncés pour les forêts tropicales, avec un financement d’environ 500 millions de dollars.

Dans l’avion vers New York, le président français a jugé “sympathiques” les grandes manifestations de jeunes les vendredis, mais jugé qu’il serait plus utile de faire pression sur “ceux qu’on n’arrive pas à faire bouger”… visant par exemple la Pologne. “Moi, je bouge”, a-t-il dit.

– Zéro carbone –

Moins de la moitié des 136 chefs d’Etats et de gouvernements qui viennent cette semaine à New York pour l’Assemblée générale participent au sommet climat.

A la tribune, les Etats-Unis seront les grands absents; Donald Trump sera dans les murs mais s’exprimera à un événement sur la liberté de religion.

“Je ne snobe rien du tout”, a-t-il dit lundi matin. “Je suis très occupé”.

Le Brésil et l’Australie, dont le Premier ministre conservateur était à la Maison Blanche la semaine dernière, ne seront pas là non plus, faute de choses à annoncer. Mais la Chine, qui dévore du charbon et émet deux fois plus de gaz à effet de serre que les Etats-Unis, s’exprimera par la voix de son chef diplomatie, Wang Yi.

Chaque dirigeant aura trois minutes. L’Indien Narendra Modi, dont le pays est comme la Chine fidèle au charbon mais qui installe des quantités industrielles de panneaux solaires, commencera la journée avec Angela Merkel et les dirigeantes de Nouvelle-Zélande et des Îles Marshall, dans le Pacifique.

La neutralité carbone signifie que les pays s’engagent à réduire au maximum leurs émissions et à compenser le reliquat, par exemple en replantant des arbres, qui absorbent le carbone de l’air.

Ce but était considéré si radical en 2015 que le terme avait été exclu du texte de l’accord de Paris, mais il est en train de s’imposer, rendu plus pressant par les canicules de l’été dernier, les cyclones et les images de glaciers fondant presque à vue d’oeil.

“Il faut espérer que ce groupe de pays et d’acteurs et d’autorités locales progressistes préparent la seconde vague, pour démontrer où se trouve la modernité, où se trouve le progrès”, dit à l’AFP Laurence Tubiana, l’une des architectes de l’accord de Paris.

Les cinq années passées devraient constituer la période la plus chaude jamais enregistrée, selon un rapport publié dimanche par l’ONU. La Terre est en moyenne plus chaude d’1°C qu’au XIXe siècle, et le rythme va s’accélérer.

Mais les promesses de lundi n’auront pas de valeur légale. Le sommet n’est qu’un “tremplin” vers la réunion COP26 de Glasgow fin 2020, quand les pays sont censés soumettre à l’ONU des engagements révisés à la hausse de lutte contre le changement climatique.

A ce jour, seuls 59 des 195 signataires de l’accord de Paris ont annoncé leur intention de le faire. Les Etats-Unis n’en font pas partie.

AFP

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