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Marché Hlm, à quelques jours de la fête du mouton : ça marche, déjà, comme sur des roulettes, côté chiffres d’affaires

La fête de Tabaski se prépare en grande pompe à Dakar. Surtout, au marché Hlm, où on se bouscule, déjà, sur les marchandises. Il y rège une ambiance de festival.

A quelques semaines de l’Aid-El-Adha,  les clients rodent, toute la journée, autour des tables et dans les boutiques, au grand bonheur des marchands.

A cet effet, Actusen.com a investi le marché le plus prisé de la capitale pour vous tâter le pouls des activités et vous plonger dans les marchandises les plus courues.

Vendredi matin, difficile de rallier le marché Hlm, à cause de la circulation dense. Les voitures sont alignées en file indienne. Un gros bouchon s’est créé sur l’avenue Cheikh Ahmadou Bamba. Il est 10 heures du matin, on est obligé de continuer le reste à pied.

Enfin, nous arrivons sur place. Le lieu est encombrant. Les populations se frottent les unes aux autres pour se frayer un chemin. Alimatou Fall gère une table avec des brodés de toutes sortes, des basins et des tissus. 

HLM«J’ai des clients qui peuvent payer jusqu’à 100 000 F Cfa pour un boubou»

Belle dame au teint clair et aux formes généreuses, Alimatou Fall est toute joviale avec sa clientèle. «La Tabaski commence à se faire sentir. Les clients sont, de plus en plus, nombreux, depuis des jours. On s’en réjouit », nous confie-t-elle.

Pour cette commerçante, les Sénégalais aiment s’habiller et n’hésitent pas à payer le prix fort pour paraitre au top. «Les hommes comme les femmes aiment qu’on les félicite pour leurs beaux habits. C’est pourquoi, j’ai des clients, qui peuvent payer jusqu’à 100 000 F Cfa pour un boubou», raconte-t-elle, avec son sourire radieux.

C’est au marché Hlm que beaucoup d’étrangères viennent faire leurs achats. Henriette, une cliente gabonaise d’Alimatou Fall, s’invite à notre discussion. Avec ses deux enfants, elle  vient, chaque année, à Dakar à l’approche des fêtes pour faire ses courses.

« J’achète pour toute ma famille, ici. Il y a de très beaux habits, dans ce marché. Ce n’est plus la peine d’aller jusqu’à Dubaï ou ailleurs, alors qu’on peut avoir les mêmes affaires au Sénégal », confie la dame, petite de taille, teint noir.

Toutefois, la chaleur, qui fat rage dans la capitale, en cette après-midi, est insupportable pour ses enfants et va écourter nos échanges. «Maman, j’ai chaud,  rentrons à la maison», crie l’un des deux bambins d’Henriette, un garçon et une fille. 

HLM«Ce n’est plus la peine d’aller jusqu’à Dubai ou ailleurs alors qu’on peut avoir les mêmes affaires au Sénégal»

En dépit de la forte canicule, l’ambiance est à son paroxysme. A la cantine des vendeurs de chaussures, c’est le show. De la musique et une animation sur fond de sonorités de toutes sortes sont de mise, pour attirer la clientèle. « C’est le bazar. Tout est à 1 500 F Cfa, les nu-pieds, les ballerines. Mais les compensés sont à 3000 francs et les talons à 5000. Ça marche très bien», glisse le vendeur.

Ibrahim et ses frères se frottent les mains pendant la Korité et la Tabaski. «Les gens sont obligés d’acheter des chaussures pour les marier avec leurs habits. On ne se plaint pas du tout. On encaisse de l’argent vraiment », lance le moins âgé, Karim. 

« Les voleurs d’ici sont des professionnels »

Au marché Hlm, à quelques jours de la Tabaski, c’est déjà la fête pour les voleurs.  Ils sont éparpillés dans le marché pour faire main basse sur quelques objets. «Madame, il faut fermer ton sac. Ce n’est pas sûr », lance un passant au reporter de Actusen.com.

Puis le lanceur d’alerte de poursuivre : «c’est la période favorite des voleurs. Ils rodent dans le marché, à l’approche des fêtes pour dérober  les portables, les pochettes, même des sacs parfois.  Ou bien, quand tu achètes un tissu, ils te l’arrachent comme dans un film. Les voleurs d’ici sont des professionnels », explique-t-il, avant de continuer sa route.

Un avis largement partagé par la totalité ou quasi-totalité des habitués du marché Hlm. En face du Centre commercial Mame Diarra, nous sommes dans une boutique de vente de tissus. Ici, ce n’est pas la joie.   Pourtant El Hadj a tous les tissus en vogue : Tule, basin ou Gezner Brodé, dentelle, Guipure etc. 

«Les cantines, qui sont à l’entée du marché, nous arrachent tous les clients »

Dans ce Centre commercial, les clients se comptent, pour le moment, du bout des doigts dans la boutique d’El Hadj. Le chef de famille, teint noir, grande de taille, forte corpulence, qui espère que les choses changent avant la Tabaski, étouffe de nervosité contre certains commerces.

«Les cantines, qui sont à l’entée du marché, nous arrachent tous les clients. Si ces derniers ont déjà ce qu’il faut au niveau de ces cantines-là, pourquoi venir à l’intérieur.  Surtout que les femmes sont paresseuses pour entrer dans toutes les boutiques», regrette-t-il.

Pour autant, «chacun a sa chance, de toutes les façons, mes clientes habituelles viennent quand même », rassure El Hadj, suant à grosses gouttes, à cause de la forte canicule.

Nous quittons l’établissement de ce commerçant, puis cap sur une autre boutique. ici, Mariama met de l’ordre sur le lieu. La dame, teint clair, beauté légendaire, sanglée dans une taille basse en Wax, nous accueille avec un sourire à faire abjurer un Mollah. Elle est avec sa sœur. Pour elle, tout marche comme sur des roulettes.

HLM «J’ai une page Facebook qui m’aide à attirer les clients, des groupes sur WhatsApp et Viber où j’expose »

«Je reçois vraiment des clients. Je sais que mes marchandises se passent de commentaires. Car j’ai de beaux tissus. En fait, la qualité fait la différence», se marre-t-elle.

Poursuivant, elle ajoute : «mes clientes viennent de partout. Je suis professionnelle. J’ai une page Facebook, qui m’aide à attirer les clients, des groupes sur WhatsApp et Viber où j’expose. Les réseaux sociaux aussi jouent un grand rôle dans le succès de mon commerce». 

« Les gens ne font pas bien attention à la route et aux véhicules. Or, il y a beaucoup de risques »

Les accidents de la circulation se multiplient. Pas de cas noté encore, pour cette année. Mais l’année dernière, «un car rapide a failli renverser une personne de nationalité étrangère, ici (Ndlr : un carrefour). Heureusement que le véhicule l’a seulement frôlée. Ce jour-là, la dame a tellement crié qu’on pensait tous qu’elle allait mourir. Mais il y a eu plus de peur que de mal. Elle a été blessée, mais pas très grave», explique  Pa Kanté, vendeur d’habits pour enfants, établi en face du Goudron.

«Les gens ne font pas bien attention à la route et aux véhicules. Or, il y a beaucoup de risques», dit-il. Le vieil homme d’au moins reconnait, tout de même, que les choses marchent pour le mieux en cette période.

 

Aissata Bathily(Actusen.com)

 

 

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