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Négociations nocturnes avortées entre les contrôleurs et le Pm ; réquisitions des forces de l’ordre “déchirées” ; Corsair et ses 300 passagers : la grève à l’AIBD en coulisses

Lorsque Actusen.com tirait la sonnette d’alarme sur le trop-plein de frustrations des contrôleurs de la Plateforme de l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass, les Services du Ministère des Transports aériens décidaient délibérément de se boucher les oreilles.

Eh bien, voici les conséquences. En effet, depuis hier soir jeudi, à 23heures 59, aucun vol n’a pu décoller ou atterrir sur le tarmac de l’AIBD.

Les contrôleurs, ayant entamé une grève, après que leur ministre de tutelle, Maïmouna Ndoye Seck leur a fait la sourde oreille, depuis plusieurs mois, ont tout bloqué. Actusen.com dit bien, tout a été bloqué.

La preuve, Corsair, qui était sur place, avec plus de 300 passagers, n’y a vu que du feu. Car elle a beau négocier avec les grévistes, mais ce fut peine perdue. Dans la mesure où ces derniers l’ont cloué son vol, qui devait déchirer les entrailles du ciel, en direction de l’Europe.

Quant à certaines Compagnies qui comprennent la sensibilité qu’il y a quand des contrôleurs n’ont plus le cœur à l’ouvrage, elles ont tout bonnement levé l’encre, avant 23heures59, heure du démarrage de la grève, renseignent les mêmes sources de Actusen.com.

Parmi ces Compagnies, on peut citer Ethiopian Airlines et Air France. Visiblement dépassé par la résistance-tout-terrain des contrôleurs, le Premier ministre a tout mis en œuvre, pour les amener à la raison. Mais Mahammad Boun Abdallah Dionne a pédalé dans le néant. Parce que ses tentatives d’obtenir un cessez-le-feu ont été sans succès.

Le bras de fer entre le Premier ministre et les contrôleurs tourne en faveur de ces derniers, qui exigent et obtiennent le retrait de tous les policiers et gendarmes munis de réquisitions

Furieux, le régime de Macky Sall a dépêché sur place des policiers et des gendarmes, qui, nuitamment, distribuent des réquisitions à-tout-va. Mais celles-ci n’ont nullement ébranlé les maquisards.

Et quand la Primature a compris que ça ne sert à rien d’engager un bras de fer avec ces travailleurs, qui sont pour la plupart sous la tutelle de l’ASECNA, elle a mis un peu d’eau dans son vin. Pardon, dans son bissap.

Car les grévistes, en position de force, ont exigé et obtenu du Chef du Gouvernement que toutes les forces de sécurité quittent la Plateforme. Avant que des pourparlers ne puissent débuter. Injonction à laquelle se plie le Pouvoir.

Seules les évacuations sanitaires, les vols militaire et présidentiel sont autorisés à décoller ou à atterrir

Présentement (jusqu’à 9heures18, ce vendredi), les grévistes ne gèrent que le service minimum, qui ne concerne que les évacuations sanitaires, les vols militaire et présidentiel qui sont autorisés à se poser ou à décoller de l’AIBD.

Mais ce dont Actusen.com est certain, c’est que la grève aux lourdes conséquences financières pour un Sénégal à plus de 400 milliards F Cfa à recouvrer, ne relève point d’un accident de l’histoire.

Au motif que Actusen.com est en mesure d’écrire, sans courir le risque d’être démenti, que six mois avant l’ouverture de l’AIBD, les contrôleurs avaient remis un mémorendum aux autorités sénégalaises.

Lesquelles avaient préféré faire la sourde oreille, croyant, sans nul doute, que ces Agents d’un genre particulier, ne prendraient jamais le chemin du maquis. Mais erreur !

D’autant que, sauf tremblement de terre, les contrôleurs ont décidé de ne pas lever le mot d’ordre, avant 23heures59. Ce, même si un accord doit survenir entre eux et l’Etat autour des indemnités liées à l’éloignement de l’AIBD et à leurs conditions de travail.

Ndèye Aminata Diaham (Actusen.com)

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