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(Portrait ) Lafia Diop : La fidélité chevillée au cœur…

L’incarcération de Khalifa Sall la retourne et bouscule ses convictions. Mais elle allume ses capacités de femme de refus, notamment celle de l’injustice. Alors, au gré de ses pensées toutes en fulgurances, elle dépose sur les réseaux sociaux de simples évidences, pour qui sait réfléchir.

Lafia Diop se bat corps et âme pour la libération et la réhabilitation de  son ami et patron, Khalifa Sall. Elle livre aussi ce combat adossé à ses profondes convictions socialistes. Portrait d’une tranquille rebelle.

Lafia Diop a dans son nom même son évidente filiation. «La fille à Diop», ça ne s’invente pas, est la fille de Mamadou Diop, ancien Ministre et Maire de Dakar. La cinquantaine sémillante et élégante, cette femme a, avant de travailler pour la Ville de Dakar, fait partager son savoir-faire comme cadre de SDV en Côte d’Ivoire. Puis, elle revient au bercail, en 2006, sous la pression d’un père qui goûtait fort peu à l’exil de ses enfants.

La famille réunie, c’est le capital d’une bonne famille Léboue, gage d’une solidarité engagée. Elle créée sa boîte de messagerie urbaine, tranquillement, et se voit proposer en 2009 par Khalifa Sall de faire partie de son aventure à la Mairie de Dakar. Elle accepte, d’emblée, surtout qu’en plus de sa qualité de nouveau maire, Khalifa Sall est son ancien beau-frère, et qu’ils ont su nouer des relations amicales et de confidences, et aussi de confiance.

Ce qui lui fait dire que «si elle ne savait pas Khalifa innocent, elle ne se battrait pas  pour lui». Elle apprécie dans son travail qu’un maire arrivé là en Coalition “Benno Siggil Sénégal”, administre sa responsabilité en association avec ses alliés, et se dote de 19 adjoints les représentant. Lafia Diop est, d’abord, chargée de mission pour la Coopération Internationale et devient Conseillère technique à l’Hôtel de Ville.

Elle définit son patron comme étant souple, affable, humble et disponible, toujours d’égale humeur. Son combat d’aujourd’hui est évident. Elle se bat, parce que c’est, pour elle, une situation injuste et arbitraire, convaincue par les actes mêmes posés par le Pouvoir que Khalifa Sall est un détenu politique. Alors, elle diffuse sur les réseaux sociaux ses écœurements et ses indignations.

Par petites phrases… du genre «Que devrait penser Dieu d’une personne qui interdit à un musulman d’aller prier un vendredi?» Ou plus sensibles comme cette phrase empruntée à Martin Luther King qui affirme que «A la fin, nous nous souviendrons, non pas des mots de nos ennemis, mais du silence de nos amis».

Alors, Lafia Diop lutte. Les réseaux sociaux l’ont appelée «la lionne de Khalifa», mais son combat n’est pas isolé, et même si elle sensibilise dans sa commune de Hann, d’autres, par petits groupes, font de même, comme elle soutient aussi le combat des «19» femmes un peu chatouillées par la Police, cette semaine.

Avec ses collègues de la Mairie de Dakar, elle organise, tous les mercredis, dans la cour de l’Hôtel de Ville, un petit sit-in, dans un dress-code tout en blanc, couleur de la Paix et de son emblématique colombe. La riposte vient des femmes et l’Histoire enseigne que, dès qu’un Pouvoir s’en prend aux femmes qui crient leur révolte, mal lui en a cuit. Encore plus efficace que bien des campagnes de dénigrement à l’international.

Pour Lafia Diop, ce qui arrive à Khalifa Sall relève de l’injustice. «Ces pratiques existent, depuis des années, pourquoi n’y aurait-il pas droit, comme tant d’autres ? Pape Diop, ancien Maire de Dakar rajoute, d’ailleurs, que «30 millions F Cfa par mois, c’est peu pour la tâche de solidarité d’un Maire comme celui de Dakar». Son tempérament de combattante lui fait dire «qu’on ne lâchera pas, ce sera sans états d’âme, parce que la cause est juste».

Lafia Diop a rendu visite à son patron, à plusieurs reprises, et le trouve en forme et confiant. Elle a été de la manifestation de ce vendredi à la Place de la Nation, ex-Place de l’Obélisque, pour dire non à ce nouveau PSE qui surtout ne signifiait pas «Plan Sénégal Emprisonnement», lorsque une grande partie du peuple sénégalais soutenait un régime qu’il avait largement soutenu pour arriver au pouvoir. C’est le sens du combat que Lafia Diop mène, avec conviction, et tranquille détermination. Et par évidente fidélité.

Jean Pierre Corréa

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