Bonjour Ngor,
Oui d’accord, je sais que je ne t’écris plus depuis quelques temps. Ne t’inquiète surtout pas, je vais bien, sauf que je remarque chaque jour, que ta volonté de bien faire, longtemps accompagnée d’une nullité extrême, disparaît de plus en plus, au profit de tes envies de Prédateur Politicien. Pas de soucis à te faire, je sais que tu sais que 2019 c’est mort pour toi, du moins si tout se tient dans les règles de l’art.
600 morts en 2016 ! Mais Ngor tu vis tranquillement toi ? Tu te rends compte de la banalisation de 600 citoyens nous ayant quitté sous le prétexte du mot ACCIDENT ?
Je sais que tu n’es qu’un enfant né après les ingdépengDanse, mais cela ne peut t’empêcher de savoir comment tes agents de la sécurité routière sont corrompus jusqu’aux cheveux. Combien de fois as-tu assisté à des séances de cache-cache entre le permis de conduire, les 2000Fcfa et la poche du flic ? Je connais déjà ta réponse, mais Ngor qu’as-tu fait pour stopper cela, ou fais-tu partie des principaux sponsors officieux du business ?
Autre chose cher ami, tu sais, je sais que tu sais que des permis achetés n’est pas ce qui manque dans ce pays. Il ne s’agit pas d’ailleurs d’une denrée rare. Mais bon sang Ngor comment peux-tu nous permettre le luxe de nous étonner sur ces hécatombes, sans nous donner les raisons que toi connais bien ?
Heureusement, je n’ai pas oublié, les chiffres mortuaires que nous attendons naturellement à chaque grand évènement du Sénégal, tels des résultats du BAC. Devrons-nous attendre le prochain Maggal avec ses 44 ou 54 morts de cette année, pour recompter, se « rémouvoir », et « réoublier » ? Personnellement, je m’en indigne plus, car les ayant-droit ont la solution à ces problèmes, mais s’en fichent. Donc je ne vois pas pourquoi perdre mon temps, si je peux adorer ROKE SENE et attendre mon tour.
Et le pire, ton nouveau ministre, ndeysane celui qui devrait gérer nos prochaines élections ose me parler de « Ndogal’uyalla » (volonté divine). Mais quoi diable avons-nous fait pour mériter ça ? Ngor penses-tu à moi ? Penses-tu à mes parents Ceddo (athée) de Ndiaganiao ? Crois-tu qu’ils accepteront d’être tués par un Dieu qu’ils ne connaissent pas ? Benh pas grave, j’accepte finalement d’être ton conseiller en communication comme tu me le demandes depuis 1999, sinon on sera davantage mal barré.
Comme tu restes mon ami nak, je ne te dirai pas la vérité à moitié. Nous méritons tout ce qui nous arrive.
Combien d’entre nous, étant dans le véhicule de leurs amis ont intervenu, pour dire à ces derniers de ne pas accepter de corrompre le flic qui les a arrêtés ?
Combien de fois notre taximan s’est vu soustraire 2000 F, par peur de perdre du temps, sans que nous l’en dissuadions ?
Combien de fois, toi preneur de transport en commun comme moi, as assisté à la scène du chauffeur qui dépasse le feu Rouge, sous une indifférence totale de ta personne ?
Enfin, mon cher ami mon frère, je reviens vers toi. Je veux juste savoir Ngor s’il te plaît, dis-moi, combien d’agents de sécurité routière ont été arrêtés à cause d’un accident ? Combien de contrôleurs techniques ont été punis pour une défaillance qui a causé du tort à tout un peuple ? Bref pas grave, j’avais oublié que ta cravache n’est destinée qu’aux adversaires politiques.
La seule raison pour laquelle je n’ai pas jugé nécessaire de m’indigner sur cette hécatombe de Touba, même si j’ai senti ton envie de me voir en parler, est que toutes les solutions pouvant nous faire vivre un maggal paisible sont dans tes tiroirs. Mais puisque, je ne me lasserai de le répéter, le problème de l’Afrique reste un souci de système, je préfère attendre ce moment où ton Peuple se lèvera pour dégager l’oligarchie.