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(Reportage) Incendie d’un appartement à Colobane : Actusen.com sur les traces de Seynabou, la victime, à qui il ne reste que sa tenue de travail comme bien

Lundi. Un peu avant la demi-journée, un incendie s’est déclaré au quartier Askia Mohamed de Colobane. Non loin du marché éponyme. Déclarées dans un des appartements d’un immeuble R+3, les flammes, qui se sont vite propagées, ont tout emporté sur leur passage.

Dans le cadre de ses reportages sociétaux, Actusen.com, qui s’est rendu sur les lieux du sinistre, s’est fait une religion de la situation. Sur place,  c’est la désolation qui se lisait sur tous les visages.

Riverains et autres badauds, venus s’enquérir de la situation, ne pouvaient retenir leurs larmes. Eu égard aux dégâts et à l’état dans lequel s’est retrouvée Seynabou, la victime.

Une femme, totalement démunie, et à qui le voisinage a dû prêter un habit, pour pouvoir changer sa tenue de travail, seul bien qui lui reste. Toute sa fortune et son matériel sont devenus, en un temps record, cendres.

Reportage !

Plus de peur que de mal ! Alors que les premières informations faisaient état d’un incendie déclaré au marché Colobane, Actusen.com s’est déporté sur les lieux. Sur place, au lieu du célèbre marché qui draine des centaines et des centaines de visiteurs, à longueur de journée, c’est plutôt un immeuble R+3 qui prend feu, non loin de là. Situé dans le quartier Askia Mohamed, l’immeuble fait face à l’établissement dénommé : «Cours Privés Askia Mohamed».

Aux alentours de la maison, l’affluence est monstre. Vers 15 heures encore, les habitants du quartier, qui ont appris la mauvaise nouvelle, affluent. «Tous viennent lui apporter soutien et réconfort», souffle un  sexagénaire. Vendeuse de jus de crème, la dame, décrite comme une battante, était absente des lieux, au moment des faits. Elle qui habite cet immeuble, depuis près de 10 ans.

«Comme à l’accoutumée, j’étais partie au marché pour écouler mes produits. C’est par la suite qu’on m’a informée que l’appartement que j’occupe a pris feu. J’ai accouru, mais…La tasse de café que j’avais entre les mains, tombe aussitôt.

Le monde s’effondre autour de moi. Je n’en reviens pas…», confie-t-elle à ceux qui étaient là. En effet, vu l’ampleur des dégâts, Seynabou a voulu escalader les escaliers pour sauver ce qui pouvait encore l’être, alors que les flammes avaient pris des proportions beaucoup plus importantes.

«Les jeunes garçons, qui étaient là, m’ont dissuadée. Je ne pouvais que constater, au loin et au bas de l’immeuble, les dégâts», ajoute-t-elle, la mort dans l’âme. Au fur et à mesure que les témoignages sur sa vie et l’énumération de (ses) objets perdus continuaient, Seynabou fond en larmes. Mais rend, tout de même grâce à Dieu, le maître du ciel et de la terre. Celui qui donne et reprend. Quand l’envie l’en démange. Lui, maître des jours et des nuits !

«Ç’aurait pu être plus dramatique, s’il y avait eu mort d’homme. Mais Allah, soubahanahou-waatallah, n’en a pas voulu ainsi», s’est-elle résignée. A l’entrée de l’immeuble, les débris des objets brûlés jonchent le sol. Sur les lieux, matelas brûlés, débris de lits et tiroirs d’armoires, le tout mélangé dans un parfum de brûlés qui torture les narines.

Un peu plus. Le décor est pitoyable. La tristesse se lit sur tous les visages. Les jeunes, habitant l’immeuble ou le quartier qui ont accouru, dès les premières flammes, sont à l’œuvre. Un coup de balai par-ci et par-là, ils dégagent la saleté laissée par les flammes qui ont fini de noircir tout le bâtiment. L’eau  noirâtre coule des escaliers. Des seaux pour s’en débarrasser accompagnent le geste de ceux qui faisaient le ménage.

Alors qu’elle parlait encore, sa fille, Yacine, qui a été comme une guide pour Actusen.com, arrive avec son petit garçon dans les bras. Elle aussi, donne sa version des faits et raconte dans les moindres détails comment elle, qui était en train de faire le linge au 2e étage, a été alertée par les voisines.

 «Je ne me souciais de rien. Comme d’habitude, j’accomplissais mes tâches ménagères. Par la suite, les cris des voisins m’indexant un feu dans notre appartement, m’ont alertée. Comme étourdie, je cherchais d’abord à savoir où était mon enfant. Celui-ci retrouvé, je n’ai à mon tour que constater les dégâts», renseigne-t-elle, indiquant que le feu avait déjà pris des proportions inquiétantes, au point que personne ne pouvait, à ce moment-là, s’hasarder à pénétrer dans l’appartement. A ses côtés, des élèves parmi les badauds.

Sur la façade de l’immeuble, le passage des flammes est visible. A tout point de vue. Les murs, noircis, témoignent, sans conteste, l’ampleur des dégâts matériels. Les fenêtres, qui font face à l’établissement privé qui jouxte la bâtisse, sont méconnaissables. Une d’entre elles complètement consumée, laisse un grand trou visible au loin. Les autres, qui se situent de part et d’autre, sont, aussi, dans un état lamentable. L’immeuble est frappé de plein fouet par les flammes.

«Le feu à tout ravagé sur son passage», revient à la charge, les yeux hagards, Saynabou qui n’en revient toujours pas. Mais Dieu en a décidé ainsi. Pourtant, la dame est catégorique. Ni bonbonne de gaz, ni allumettes encore moins un objet inflammable, ne faisaient partie du matériel laissé dans la chambre.

«Il n’y avait ni gaz ni allumettes dans la chambre. D’ailleurs, c’est au rez-de-chaussée que nous faisons la cuisine», se veut-elle claire.

Et même si les causes de cet incendie restent inconnues, il est à noter que les flammes n’ont rien laissé sur leur passage. Les objets, se trouvant au moment des faits dans la chambre de Seynabou, ont été tous emportés.

En attendant les résultats de l’enquête ouverte par la Police, ce sont les voisines qui ont prêté une tenue de rechange à Seynabou. Avec sa seule tunique de travail qui lui reste, Seynabou implore Dieu,  tend la main et demande de l’aide aux bienfaiteurs. Légitimement, d’ailleurs !

G. MANSALY & Ousmane THIANE (Stagiaire-Actusen.com)

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