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Stratégie pour contrer «Y en a marre» : l’offensive à outrance et le bluff payants de Yakham Mbaye

Le Ministre Secrétaire d’État à la Communication a donné raison à ceux, même parmi ses détracteurs, qui lui collent la réputation d’un bagarreur pugnace, téméraire, mais rusé. La preuve par le déroulé et l’issue du bras de fer qui l’a opposé au mouvement «Y en a marre».

On le soupçonnait et voilà que ça se confirme : Yakham Mbaye n’avait jamais voulu organiser une marche et un rassemblement en bonne et due forme, ce 07 avril 2017, au lieu choisi par le mouvement «Y en a marre», qui avait annoncé son projet de manifestation le 28 mars dernier.
Adepte de l’attaque à outrance – il l’a démontré en portant la réplique à Tounkara, Khalifa Sall, Sidy Lamine Niasse, Moussa Tine -, le Ministre Secrétaire d’État à la Communication et membre du Secrétariat exécutif national (Sen) de l’Alliance pour la République (Apr), a simplement exploité une brèche laissée par Fadel Barro & Cie. Après l’annonce, le 28 mars, de leur projet d’organiser un rassemblement d’un million de Sénégalais contre le Président Sall, le 07 avril, les «y en a marristes» avaient trop attendu pour formaliser en saisissant l’autorité administrative.
Alors, Yakham Mbaye s’est engouffré dans la brèche pour déstabiliser les plans de ces poils à gratter. C’est ainsi qu’il a saisi le Préfet de Dakar, le 30 mars, pour formaliser sa manifestation, et dribbler Fadel Barro & Cie qui ne sont passés à l’acte que 24 heures plus tard, le 31 mars. Une situation qui mettait le Préfet dans l’embarras.

Une offensive médiatique féroce

Mais, ce qui a semblé avoir fait mal à «Y en a marre», c’est la féroce offensive médiatique orchestrée par Yakham Mbaye, au cours de laquelle il a martelé, sans désemparer, que «Y en a marre, c’est une bande de corrompus». Des accusations qui ont fait mouche.
Car non content de n’avoir pas été démenti de façon convaincante par ses cibles, Yakham Mbaye n’a pas arrêté de défier les «Y en a marristes» en alignant même des faits et des chiffres pour illustrer l’accusation de corruption qu’il a collée à ses membres : Thiaat et Kilifeu auraient empoché dernièrement quelques six millions ; il détiendrait des preuves relevant de la même pratique contre Fou Malade ; à sa demande, dit-il lors d’une interview avec dakaractu, Fadel Barro aurait été longuement reçu par le Président Macky Sall, une audience jusqu’ici inconnue du public au cours de laquelle, il aurait demandé qu’un de ses proches parents soit recruté dans la Fonction Publique.

Le grand déballage

Seulement, en dépit des assauts menés par le Ministre Secrétaire d’État à la Communication, nos sources sont formelles : au sommet de l’État et de l’Apr, on savait que Yakham Mbaye n’irait pas jusqu’à mobiliser pour marcher, le 07 avril, et célébrer les bonnes actions du Président Macky Sall.

«Son objectif revenait à être autant ou plus subversif que “Y en a marre” et ainsi contrecarrer leur projet sans verser dans l’illégalité et la confrontation physique», informe une source.

Pour preuve, on sait qu’à Dakar-Plateau, sa base politique, encore moins dans les autres Communes de la région de Dakar, aucun dispositif allant dans le sens d’organiser une mobilisation n’a été pensé par le responsable apériste.
Il n’empêche, au regard de la réputation d’homme incontrôlable et belliqueux qui colle à la peau du secrétaire d’État à la Communication, il était «surveillé» depuis une semaine par son collègue Ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo présenté, à juste titre, comme celui qui l’aura finalement dissuadé de passer à l’acte.

«Surveillé» par Abdoulaye Daouda Diallo

Quid de la posture adoptée par le Président Macky Sall face aux menées de son Ministre ? Il se trouve, selon nos sources, que le Ministre Secrétaire d’État à la Communication, qui a énergiquement démenti, avant-hier, avoir été freiné par son mentor, a posé son acte, le 30 mars, pour ensuite informer le locataire du Palais de la République.
D’ailleurs, renseigne une source, il s’est tenu au Palais, samedi dernier, au lendemain de l’acte posé par Yakham Mbaye, une réunion restreinte au plus haut niveau. Une rencontre hautement politique entre le Président Macky Sall et une dizaine de proches collaborateurs triés sur le volet, au cours de laquelle tous les points chauds de l’actualité ont été abordés.

Naturellement, le projet initié, la veille, par Yakham Mbaye s’est invité dans les discussions. Et notre interlocuteur nous indique que le Ministre Secrétaire d’État a saisi l’ocasion pour défendre avec hargne l’idée selon laquelle il ne faut pas laisser le terrain de la subversion à «Y en a marre». Dans son argumentaire, Yakham Mbaye a soutenu être dans son bon droit et ne songe nullement à sortir du cadre légal, encore moins être tenté par une confrontation physique. Cependant, reculer à ce oment reviendrait à doper Fadel Barro & Cie.

La guerre des nerfs

«Nombre d’organisations dites de la Société civile et ceux qui les animent sont des politiciens masqués. Et ils sont en intelligence avec “Y en a marre” et cette frange de l’opposition qui théorise la fin du mandat du Président le 03 avril à minuit. Il faut démontrer à tous ces putschistes que nous sommes prêts à en découdre pour préserver la légalité. Ce n’est pas le moment de reculer. Nous avons tout le temps. Ils jouent aux fins. Nous devons éprouver leurs nerfs. Nous devons leur démontrer que sur ce plan, nous ne sommes pas faibles. Ce serait une erreur fatale de leur laisser le champ libre. La frilosité doit changer de camp. L’initiative doit nous revenir. D’ici quatre mois, et au-delà, nous devrons combattre sans relâche face à cette opposition qui ne respecte aucun code», a-t-il dit, rapportent nos sources.
Et après ce conclave du Palais, Yakham Mbaye qu’on dit doté de moyens conséquents pour manœuvrer, n’a pas désarmé. D’aucuns disent qu’il n’est pas étranger à l’effervescence anti «Y en a marre» des riverains de la Place de l’obélisque constatée ces derniers jours. «Ça a une apparence de spontanée, mais tout ceci a été orchestré». Comme nous l’avions d’ailleurs largement théorisé dans le billet d’Al Kham à la page 2 de notre édition d’hier.

Barka isma Ba
(Vox Populi)

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