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Une crise politique post-parrainage pré-électorale inévitable, pointe à l’horizon

Relativement au nombre de signatures de citoyens-électeurs parrains à collecter, les déclarations d’intention de collecte des candidats à la candidature à la Présidentielle de 2019, à l’analyse, assimilent fatalement, le parrainage à l’élection présidentielle avant la lettre.

Récemment, on a entendu non sans le déplorer qu’au lieu de recueillir le nombre de signatures de citoyens-électeurs parrains nécessaire, certains candidats à la candidature à la présidentielle, ont annoncé par voie de presse des chiffres faramineux qui dépassent largement la limite légale fixée par la loi (celle-ci demande au minimum, 0,8% , au maximum , 1% du corps de l’électorat à déposer au niveau du conseil constitutionnel, le juge politique).

La loi interdit à tout un citoyen- électeur de parrainer deux candidats à la candidature à la Présidentielle 2019 au risque d’une poursuite judiciaire.Sur ce point, on constate que la loi valorise le citoyen- électeur en le mettant au cœur des centres d’intérêts de la démocratie tout en le menaçant malheureusement concomitamment. Aussi, il est important de préciser que la loi ne prend pas en compte dans le dénombrement, le surplus de signatures de citoyens-électeurs parrains à la limite légale fixée par la loi. Paradoxalement, la même loi accorde la liberté aux candidats à la candidature à la présidentielle, selon les moyens dont il dispose, de collecter le nombre de signatures de citoyens-électeurs parrains qu’il est capable d’atteindre même si celui-ci dépasserait largement la limite légale fixée.

Justement,pour plus de démocratie, on aurait pu prévoir des sanctions pour les candidats à la candidature à la présidentielle, qui auraient collecté des signatures de citoyens-électeurs parrains deux fois plus que la limite légale fixée par la loi. Cela aurait pour effet d’éviter cette course effrénée entre les différents candidats à la candidature à la présidentielle dans la collecte de signatures de citoyens-électeurs parrains.

En effet, l’absence de limite fixée aux candidats à la candidature à la présidentielle dans le cadre de cette collecte de signatures de citoyens-électeurs parrains constitue l’une des faiblesses de loi sur le parrainage. Effectivement, ces candidats à la candidature à la présidentielle n’ont fondamentalement de limite fixée dans la collecte de signatures de citoyens-électeurs parrains que celle que leurs impose le terrain.

Sur un fichier électoral de 6500000 citoyens–électeurs, la majorité présidentielle veut collecter les signatures de 3000000 de citoyens-électeurs parrains. Et le Mouvement « Guem sa Bopp » demande à ses artisans de collecter 1500000 signatures de citoyens-électeurs pour présenter la candidature de son leader. Ce qui fait au total 4500000 de signatures de citoyens –électeurs parrains pour 2 candidats sur plus de 90 candidats déclarés à la candidature à la Présidentielle de 2019.

Naturellement, si les déclarations d’intention des candidats à la candidature à la présidentielle rejoignent la réalité, notre pays va directement et inéluctablement sans l’intervention de Dieu, vers un contentieux politique post-parrainage pré-électoral dangereux sans précèdent.

Quel est l’intérêt pour les candidats à la candidature à la présidentielle de collecter un nombre de signatures de citoyens-électeurs parrains au-delà de la limite légale fixée par la loi ? Quel profit tirent ils à annoncer de manière pompeuse par le biais de la presse le nombre de signature de citoyen-électeur de parrain dont ils ont l’ambition de collecter ?

Si le citoyen –électeur qui parraine un candidat à la candidature à la présidentielle n’est pas obligé de voter pour lui, donc, on peut logiquement se demander à quoi sert-il de collecter plus de signatures de citoyens-électeurs parrains qu’il en est nécessaire. Logiquement.

Réellement, le parrainage n’est pas une élection. Cependant, on ne peut pas empêcher les gens de l’assimiler à une élection consciemment ou inconsciemment. Sûrement, on peut dire que le parrainage en faveur d’un candidat à la candidature à la Présidentielle de 2019,  présage l’intention ou une forte probabilité de voter pour lui, sauf, en cas de revirement de situation qui peut être causé par plusieurs facteurs dont l’achat de conscience ou l’intervention de la famille ou la recommandation du marabout dont il reconnait l’autorité.

Implicitement, l’opposition pense, par ailleurs, que le parrainage et le fait de faire le trop plein de signatures de citoyens-électeurs parrains,sont des instruments politiques de la majorité présidentielle dont la finalité vise à éliminer de potentiels candidats à la candidature à la Présidentielle de 2019.Sans parti pris, c’est aller vite en besogne que d’affirmer à priori cela.Evidemment, si le travail de collecte de signatures de citoyens-électeurs parrains est bien fait, il n’y a aucune raison de penser ou de croire à cela.

Est-ce que c’est une façon d’empêcher les autres candidats à la candidature à la présidentielle d’obtenir le nombre de signatures de citoyens-électeurs parrains nécessaires pour être candidats ? C’est possible !Cependant,  on ne peut pas l’affirmer avec exactitude. Ce qui est sûr, c’est légal de collecter plus de signatures de citoyens- –électeurs parrains qu’il en est nécessaire pour être candidat à la candidature à la présidentielle.

Particulièrement, comment les partisans des uns et des autres à l’intérieur des formations politiques comme à l’extérieur comprennent-ils ces annonces pompeuses faites par leur leader politique sur le nombre de signatures de citoyens-électeurs parrains à collecter ?

Malheureusement, ce qui semble être dangereux pour la démocratie, à l’absence d’une interdiction des candidats à la candidature à la présidentielle à recueillir plus de signatures de citoyens-électeurs parrains qu’il en est nécessaire, c’est que les partisans de tous les bords perçoivent sans nul doute le nombre annoncé par leur leader politique, chacun en ce qui le concerne comme un objectif à atteindre vaille que vaille.

Demain, l’invalidation d’une candidature à la Présidentielle de 2019 par le conseil constitutionnel ,le juge politique sera diversement interprétée mais politiquement imputée à la majorité présidentielle par l’opposition même si elle n’aurait pas joué un rôle, du fait du climat de suspicion qui pèse, d’une part, sur le juge politique et d’autre part,sur la scène politique , qui a fini par pourrir les rapports entre le pouvoir et l’opposition.

Ainsi, dans un contexte où le conseil constitutionnel (le juge politique) n’a pas la confiance de l’opposition,(du fait qu’il s’est déclaré dans le passé plusieurs fois incompétent sur des dossiers politiques), il suffit qu’il rejette le dossier d’un candidat à la candidature à la Présidentielle de 2019 pour mettre le feu à la poudre dont l’ampleur de l’incendie provoqué dépendra du calibre politique du recalé. Et pourtant, le conseil constitutionnel es qualité le juge politique est le dernier rempart institutionnel de l’Etat pour  empêcher les candidatures fantaisistes à la Présidentielle de 2019 après celui de la collecte de signatures de citoyens-électeurs parrains sur le terrain.

Assurément, il y aura des candidats à la candidature à la Présidentielle de 2019 qui seront recalés soit par l’entremise du parrainage soit par autre chose. Au fait, le parrainage de candidature à la présidentielle n’est qu’un élément parmi tant d’autres constitutifs du dossier de candidature à la présidentielle.

Inévitablement, une crise post-parrainage pré-électorale sera au rendez-vous. Ce qui reste à faire, à mon humble avis, c’est de travailler à minimiser ses effets. Dans ce cadre,les guides religieux, les personnes de bonnes volontés dans les partis politiques comme en dehors des partis politiques sont interpellés.  Personnellement, chacun en ce qui le concerne, doit s’investir en fonction des moyens en sa possession encore plus que par le passé pour apaiser la tension politique,en vue de neutraliser les forces obscures cachées dans l’ombre qui veulent basculer notre pays dans les abysses de la violenceincontrôlée etincontrôlable.

Par au-delà les ambitions politiques des uns et des autres qui sont légitimes, la stabilité politique, qui constitue notre singularité en Afrique, doit être sauvegardée à tout prix, par toutes les parties engagées dans la joute électorale. Que Dieu protègele Sénégal !

Par Baba Gallé DIALLO /  Email : babadediana@gmail.com

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