ACTUSEN
Contribution

2018 : PROSPECTIVE POLITIQUE D’UNE ANNÉE PRÉÉLECTORALE CAPTIVANTE !

Ne répétez pas les mêmes tactiques victorieuses, mais adaptez-vous aux circonstances chaque fois particulières”
L’art de la guerre – Sun Tzu

L’année 2017 vient de se boucler dans un flou politique total donnant le vertige malgré les enjeux électoraux (présidentielle et municipale) qui se profilent à l’horizon. Chose rarissime à quelques encablures d’un  moment historique du genre présidentiel. Politiquement correct, tout porte à croire que pouvoir comme opposition semblent être en phase pour un supposé recours à un dialogue avant l’heure fatidique alors qu’à moins d’un an et deux mois d’une élection présidentielle, sa logique voudrait que chapelles et cénacles  se mettent en branlent pour la conquête du graal.

Loin des calculs politiciens et/ou des arrière – pensées dont les analyses reposent habituellement sur la compassion ou l’empathie, selon la position de son auteur, nous vous proposons plutôt une froide et lucide analyse politique de la situation actuelle devant orienter celle de demain comme suit :

  • UN POUVOIR ÉPARPILLÉ DANS SES FOYERS DE TENSION DE TROP …

Cela va sans dire que la coalition présidentielle aura bel et bien son pain bénit avec la reconduction, sans contestation de son président en exercice à la tête de l’État, mais risque néanmoins d’affronter non seulement l’ire d’une frange de ses membres qui commence à se rendre compte que celle-ci ne donne véritablement l’impression d’exister qu’à l’approche d’élections et/ou que lorsqu’il s’agit de faire office de boucs émissaires ; mais aussi de certains membres du parti présidentiel qui, depuis quelques temps font montre d’en avoir assez de voir la transhumance l’emportait sur l’endurance. Et cela au détriment des objectifs qu’elle se serait antérieurement fixés à savoir accompagner sur le terrain le gouvernement sous toutes ses formes dans une gestion sobre et vertueuse. Force est de contester que cette coalition dite majoritaire, composée officiellement de plus de 300 organisations (politiques, citoyennes et indépendantes) ne tourne qu’autour de 5 principaux partis politiques que sont : l’APR, le PS, l’AFP, le PIT et la LD/MPT. Tout le reste étant relégué au second plan le plus clair du temps. Ce qui fruste naturellement en sourdine même si les prébendes et promesses d’y être mêlé prennent souvent le dessus sur un plausible  manque de considération. Le déroulement des élections législatives passées en est une parfaite illustration. Imaginant que la coalition allait être appuyée financièrement par son Président, la majorité de ses membres, surtout ceux qui en ont le plus besoin, s’est finalement contentée de quelques tee-shirts, casquettes, flyers, posters et/ou tissus à l’effigie de sa tête de liste nationale. Ainsi, laissés à eux mêmes, plusieurs n’ont pas, faute de moyens supplémentaires, jugé nécessaire de battre campagne comme cela se doit. Résultats des courses, les 49,47% soit 1 637 761 de voix sur 3 337 494 votants sont loin d’être proportionnels au regard de ses composantes. Arrivent maintenant, les dislocations internes notées par-ci par-là notamment au niveau du groupe des 5 précités. Le parti socialiste vient de franchir le rubicon avec son cadeau de fin d’année empoisonné par l’exclusion d’un bon nombre de ses principaux acteurs et pas des moindres. La LD – MPT s’est depuis Août 2017 fissurée en deux entités : l’originel et celle dite Debout. Situation répandue jusqu’au sommet. L’affaire des 4 Millions révélés en septembre 2017 par son ancien Secrétaire général Mamadou NDOYE est toujours fraîche dans nos mémoires. Au PIT, ça rumine toujours après les grincements de dents à la suite de la nomination controversée de son Secrétaire général en l’occurrence M. Samba SY comme ministre en remplacement sans concertations, selon les partisans de leur ancien représentant au sein du gouvernement M. Mansour SY. L’AFP, quant à elle a déjà payé une partie de sa part avec la création du Grand Parti sous son oeil. Reste à voir, si à l’approche d’une rencontre aussi capitale leurs vieux démons ne vont pas resurgir en saignements. D’autres foyers de tension sont ouverts un peu partout sans aucune maîtrise de leur finalité deviennent de plus en plus préoccupants. Le “K” du maire Khalifa Sall en demeure le principal. Une vraie épine judiciaire au pied politique de l’État avec des conséquences irréfutables. Compte non tenu du malheur qui a encore frappé ce week-end dans le sud de la casamance aux alentours  Bourafaye Baïnouk avec “la mort de treize jeunes hommes, dont dix par balle, deux par arme blanche et un brûlé. Sept autres ont été blessés par balles, dont un grièvement” selon le gouvernement. Massacre mettant désormais à l’épreuve le processus de la paix définitive en Casamance, cheval de bataille du régime dans cette zone du pays et récemment relancé en octobre dernier lors d’une réunion à Rome (en Italie) entre le gouvernement et une faction du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) mandatée par l’un de ses chefs, Salif Sadio.

Au vu de ce qui précède, nous pouvons dire sans risque de nous tromper que le pouvoir aura en 2018 du pain voire du béton sur la planche. Surtout lorsque l’opposition d’en face est dans l’optique de s’organiser de manière  beaucoup plus efficiente qu’auparavant.

  • UNE OPPOSITION FACE À SON DESTIN DEVANT DES PSEUDOS PRIMAIRES DE TOUS LES DANGERS !

Mise devant le fait accompli, l’opposition sénégalaise fait face à son propre destin. Libre à elle maintenant de le mener avec responsabilité et humilité ou de le trahir en s’oscillant entre sentiment d’impuissance et espérances fragiles. D’autant plus qu’aucune excuse valable ne pourrait leur être accordée du fait que sur la place publique, l’expertise d’un grand nombre d’entre ses composants n’est plus à démontrer en matière électorale et surtout de désignation de candidat à l’élection présidentielle. En outre, leurs déchirements d’avant élections législatives de la fois dernière doivent nécessairement leur servir de leçons. Par exemple, nul n’a  besoin d’être un expert pour savoir que, n’eut été cette division, l’opposition serait largement majoritaire dans la capitale à Dakar constituant le référentiel de base. Pour preuve, la coalition Benno Bokk Yakaar avait remporté ce département, objet de toute les convoitises avec 114 603 des voix alors que la coalition Manko Taxawu Senegaal et la coalition gagnante Wattu Senegaal réunies totalisent, à elles seules 165 828 voix sur 340 089 votants. Sans compter le reste du peloton.

Lors même qu’il est plus qu’évident que désigner un candidat unique autour de différents pôles et postures avec sa probable Pléthore de candidats potentiels s’avère toujours compliqué, son aboutissement change habituellement  les donnes pour plusieurs raisons. Bien qu’il y aura inévitablement guerre des chefs en raison d’une incertitude sur la ligne politique à adopter, et particulièrement d’antécédents non encore élucidés (Ex. M. Idrissa SECK et le PDS). Ainsi, le PDS et par ricochet sa Coalition Gagnante Wattu Sénégal, lors de son Comité Directeur du 29 décembre dernier avait fait mine de maintenir son “unique plan A” à savoir Karim WADE comme leur candidat à l’élection présidentielle de février 2019. Excepté le fait que ce dernier est juridiquement pris entre le marteau du jugement du 23 Mars 2015  de la CREI (Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite) qui a certes « écarté l’interdiction de l’exercice des droits civiques, civils et de famille prévus par l’article 34 du Code pénal », et l’enclume de la constitution dans son article 28 et du Code électoral sénégalais dans les dispositions de ses articles LO.113, L.31 et L32. Un imbroglio juridique sans précédent !

Sauf derniers rebondissements, Khalifa Ababacar Sall, tête de liste nationale de la deuxième force de l’opposition, coalition Manko Taxawou Sénégal, en passe de rejoindre l’autre “K”, une fois exclu des pronostics n’aura d’autres choix que de se rabattre sur un autre candidat aussi crédible et porteur d’espoir que lui. L’ancien Premier ministre Idrissa SECK est pressenti pour faire le nécessaire avec les membres de leur dite coalition pourvu qu’un des leurs en l’occurrence Malick GAKOU ne fasse obstacle. En tout état de cause, tout dernièrement ses partisans ont remis la pendule de l’un des précurseurs de cette idée à l’heure. La question fondamentale est de savoir si vraiment cette opposition saura  prendre un peu de hauteur et sortir de l’emballement médiatique ?

Toujours  est-il que  pour avoir des chances sérieuses d’un rendez-vous assuré au second tour, elle a intérêt à taire les querelles de positionnement en s’unissant autour d’un idéal à intérêt général que de rester dans une spirale de complexe de supériorité qui ne dit vraiment pas son nom. Sachant qu’en politique, tout est une question d’opportunités et de circonstances, il leur est désormais permis de les saisir.

À la lecture de tous ces éléments, même si, l’issue d’une telle situation ne saurait être profitable à un régime sortant, le pouvoir a, en plus des corrections requises en son sein,  son programme à finir durant l’année pour conserver les acquis des précédentes élections et viser plus.

Espérant que le peuple, arbitre de tout cela, résolument tourné vers un avenir meilleur ne paie le prix de l’incertitude politique.

Qu’Allah SWT veille sur NOTRE CHER Sénégal … Amen

Meilleurs voeux !

Par Elhadji Daniel SO,

Président d’En Mouvement ! Défar Sénégal Ensemble, Construisons le Sénégal !

Eldasso@yahoo.fr

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