Le Sénégal n’a pas vacillé sur ses bases. En effet, après avoir, le 21 novembre 2017, lors de la deuxième session du Parlement de la CEDEAO, fermement, condamné le trafic abject des migrants, Dakar demande au Gouvernement libyen d’ouvrir, dans les meilleurs délais, une enquête, a appris Actusen.com d’un communiqué parvenu à sa Rédaction.
C’est du moins la position émise par le ministre de la Francophonie, de l’Intégration africaine et du NEPAD, Mbagnick Ndiaye, qui, en plus d’avoir rappelé que, lors de cette rencontre de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest, le Président Macky Sall avait qualifié la vente d’êtres humains de «commerce de la honte», a précisé que le Sénégal a par ailleurs pris toutes les dispositions nécessaires pour le rapatriement des Sénégalais se trouvant en Libye.
L’ancien ministre de la Culture ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Parce que Mbagnick Ndiaye croit savoir qu’il est impérieux aujourd’hui plus qu’hier d’aider la Libye à renouer avec la paix, à mieux maîtriser ses frontières et combattre plus efficacement le terrorisme».
Tout comme, le ministre sénégalais «a rappelé la position sans équivoque du Chef de l’Etat lors du Sommet de la Valette où il avait insisté sur la nécessité d’avoir une approche globale, durable et concertée de la migration pour mieux maîtriser les flux de migrants dans un esprit de respect des droits et de la dignité de l’homme».
Le Ministre Mbagncik Ndiaye, qui intervenait sur les questions relatives à la migration, à l’esclavage et aux valeurs de la Francophonie, «a dirigé la délégation sénégalaise qui a pris part à la 34ème session de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF) qui s’est déroulée les 25 et 26 novembre 2017 à Paris, et qui a été précédée de la 102ème session du Conseil permanent de la Francophonie, le 24 novembre», fait noter le même communiqué.
L’autre agenda du ministre, en marge de la Francophonie
Outre son implication dans les travaux, le chef de la Délégation sénégalaise n’a pas chômé, en marge de la Session. La preuve, «fortement impliqué dans le déroulement des travaux de la CMF en étant notamment corédacteur de la déclaration adoptée à cette occasion et portant sur une condamnation du trafic des migrants en Lybie», «Mbagncik Ndiaye a eu plusieurs rencontres bilatérales.
C’est ainsi que le Secrétaire d’Etat à la Coopération de la Guinée Bissau, en compagnie de sa délégation, a, à sa demande, rencontré le Ministre et sa délégation.
Au cours de cette rencontre, les deux délégations ont souligné les liens séculaires entre la Guinée Bissau et le Sénégal. Le Secrétaire d’Etat a, à cet effet, rappelé le soutien important apporté par le Président Macky Sall à la Guinée Bissau, notamment pour la consolidation de l’Etat de droit, et a manifesté la disponibilité de la Guinée Bissau pour une concertation régulière entre les deux pays dans toutes les instances internationales».
Le Ministre sénégalais a rappelé les liens culturels et sociaux profonds entre les deux peuples et a souligné les actions entreprises par le Président Macky Sall en soutien de la Guinée Bissau. Il a rappelé, dans ce cadre, la décision prise récemment par le Président de la République d’acheter l’excédent de la production de patates douces de la Guinée Bissau.
Le Ministre de l’Intégration africaine, du NEPAD et de la Francophonie a par ailleurs eu une rencontre avec la Secrétaire d’Etat au Département fédéral des Affaires étrangères de la Suisse, au cours de laquelle il a notamment salué l’action de la Suisse pour la libre circulation des personnes dans l’espace CEDEAO et sollicité, par rapport à ce dossier, l’appui de ce pays au niveau bilatéral.
La Secrétaire d’Etat suisse a exprimé sa satisfaction de rencontrer le Ministre sénégalais et a fait part de l’appui important que le Suisse apporte à la CEDEAO pour la libre circulation dans l’espace communautaire ; elle a, par ailleurs, marqué toute sa disponibilité à collaborer avec le ministère en charge de l’Intégration africaine sur la question de la libre circulation des personnes et des biens au sein de la CEDEAO.
Les deux ministres ont en outre échangé sur des points relatifs au fonctionnement de l’OIF et de ses instances», souligne toujours le même texte.