Commençons d’abord par rendre grâce à Dieu qui a la miséricorde et la clémence de bonifier le Sénégal de toutes ces importantes découvertes de pétrole et de gaz inépuisables sur les larges de Saint-Louis Profond, Kayar Profond et Sangomar profond.
Cette nouvelle découverte de richesses naturelles a suscité un débat national depuis plus de trois ans entre l’Etat, l’opposition et la société civile. Cet engagement citoyen témoigne la transparence et la maturité de la démocratie sénégalaise.
Chaque camp s’active pour montrer son engagement citoyen et patriotique à défendre les ressources naturelles du pays et exige la sobriété et la bonne gouvernance dans leur gestion.
Chaque entité cherche aussi à prendre en charge les aspirations légitimes des populations par un partage juste et équitable des richesses qui est un facteur de la filière et un facteur non négligeable de stabilité sociale, économique et politique.
C’est pourquoi, ces trois parties doivent se conformer aux principes constitutionnels qui font que le Sénégal soit une République Unitaire et Indivisible.
Donc pour l’intérêt général du peuple, le dialogue inclusif devient aujourd’hui plus qu’une nécessité pour trouver un code pétrolier et gazier consensuel sur l’exploitation, la production et la distribution des ressources. Dans la mesure où la souveraineté nationale appartient au peuple sénégalais, aucune section du peuple, ni aucun individu, ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté (économique).
La classe politique et la société civile doivent saisir ces opportunités naturelles pour résoudre tous les problèmes sociaux et économiques des Sénégalais et ouvrir de nouvelles perspectives.
Aujourd’hui, nous devons profiter des retombées économiques du pétrole et du gaz afin de faire du Sénégal le Dubaï ou la Californie de l’Afrique subsaharienne. Ce pari peut être réussi car la Destination Sénégal dispose de toutes les ressources humaines et les avantages naturels, culturels et touristiques.
D’après, les services du Ministère de l’Energie et du Développement des Energies Renouvelables, le Sénégal peut, avec les retombées du pétrole et du gaz, construire plus de 8 000 km de routes, 30 hôpitaux de 250 lits chacun, 1 200 écoles de 7 classes, plus de 30 000 emplois directs et décents et des milliers de villages électrifiés.
Les recettes économiques de Sangomar profond, Kayar profond et de Saint-Louis profond sont estimées à plus de 1 300 milliards de francs CFA par an. Elles sont largement supérieures aux revenus du phosphate, de la pêche et du tourisme.
Si cette manne financière est bien rationnalisée et bien gérée, elle pourra booster d’autres secteurs économiques générateurs d’emplois, de recettes et de devises, comme le tourisme.
L’Etat pourra ainsi mettre en œuvre l’aménagement des pôles touristiques inscrits dans le Plan Stratégique de développement durable du Tourisme qui concernera les zones suivantes : Pointe Sarène (11 milliards), Mbodjiène (20 milliards), Joal Finio (8 milliards), la Grande côte (6 milliards), Potou sur mer (5 milliards), Abbéné et Kafountine en Casamance.
Le gouvernement sera capable de réaliser l’aménagement de ces zones (voiries, réseaux divers) d’une part et d’autre part le secteur privé prendra en charge la construction et l’exploitation des réceptifs touristiques dans le cadre du partenariat public privé.
Quant au pôle urbain de Diamniadio, du lac Rose et de Diass, avec ces fonds tirés du gaz et du pétrole, l’Etat doit en faire une véritable oasis de tourisme d’affaires et de tourisme de luxe à l’instar de Dubaï.
Tous les atouts infrastructurels sont réunis ou sont en cours de réalisation pour y parvenir. Ce pôle est doté de la plus grande gendarmerie nationale de lutte anti-terrorisme, des universités du Futur Africain, de Amadou Mokhtar Mbow, des autoroutes à péage Dakar-Diamniadio, Diamniadio-Diass, Diass-Saly, du Centre International de Conférence de Abdou Diouf, de la cité des fonctionnaires, de l’hôpital des Enfants, du centre de services numériques, du parc industriel, de la gare des gros porteurs, du marché d’intérêt national, de l’aéroport international Blaise Diagne, Air Sénégal SA, de la Pyramide de la République et des Armées, du Train Express Régional de Dakar et du centre d’excellence de formation des métiers du tourisme…
En plus, l’Etat doit poursuivre ces investissements dans cet espace pour moderniser d’avantage cette zone qui peut abriter encore des hôtels de luxe, des villas présidentielles, des banques, des marinas, des ports de plaisance, des palaces, des maisons individuelles, des appartements de luxe, des restaurants, des parcs aquatiques, des centres commerciaux, des terrains de sport, des centres de thalassothérapie, des cinémas etc.
Avec toutes ces infrastructures existantes et futures, le pôle urbain de Diamniadio, du Lac Rose et de Diass peut devenir une Smart City « Ville intelligente » voire un attrait de touristes d’affaires.
En outre, l’Etat et les collectivités locales doivent prendre en compte l’écosystème très riche et varié pour le développement durable du tourisme de luxe. Les Biens Libres (l’air, l’eau, la faune et la flore) participent également aux activités générées par le tourisme, soit comme des éléments du décor paysager soit comme l’un des facteurs d’animation.
Cet endroit du Pays de la Téranga regorge un patrimoine culturel et bâti particulier qui fait partie du patrimoine mondial de l’humanité. Du festival Mondial des Nègres au Festival International des Langues et des Cultures en passant par le ndeup, le simb, les régates, la lutte traditionnelle etc. la région de Dakar offre une diversité d’attractions touristiques pour dépasser certaines villes touristiques des Emirats et du Maghreb.
Il est alors temps de se concentrer sur l’essentiel et de passer aux choses sérieuses pour tirer profit des bénédictions du pétrole et du gaz de Saint-Louis, Kayar et de Sangomar et rendre notre pays développé.
Toutes les mesures juridiques et réglementaires sont mises sur place pour y parvenir. C’est ainsi que l’opposition, la société civile et le gouvernement doivent se référer à la charte fondamentale en son article 25-1 « Les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie. L’exploitation et la gestion des ressources naturelles doivent se faire dans la transparence et de façon à générer une croissance économique, à promouvoir le bien-être de la population en général et à être écologiquement durables ».
Enfin, l’adhésion du Sénégal à l’ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives) et l’adoption du projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ) sont en phase avec la volonté populaire et les investisseurs.
Pap. TOURE
Manager des Projets et Entreprises Touristiques.
tourepap7@gmail.com