Israël a entamé ce lundi 22 juillet la destruction controversée d’une dizaine de bâtiments situés à Sour Baher près de Jérusalem. Ces habitations, construites par des Palestiniens, se trouvaient trop près de la barrière de séparation, estiment les autorités israéliennes. Mais pour les habitants, la majorité de ces bâtiments se trouvent dans une zone sous contrôle de l’Autorité palestinienne.
Khaled Abou Mahamid regarde sur le toit d’un immeuble voisin l’armée israélienne détruire sa maison. Les lunettes de soleil de cet avocat palestinien cachent difficilement ses larmes. « Je suis très triste, très triste. Pour ma femme et mes enfants. Et puis ce sont 15 années de travail qui sont détruites. »
Khaled Abou Mahamid vit en Cisjordanie, mais au pied de la barrière de séparation. Il avait obtenu l’autorisation des autorités locales pour construire cette maison de quatre étages pour héberger toute sa famille : 11 personnes y vivaient depuis un an.
À quelques mètres, mais de l’autre côté de la barrière, les bulldozers détruisent deux autres bâtiments. Eux aussi avaient reçu des permis de construire de l’Autorité palestinienne, assure Khaled el-Khatib, le maire de Dar as-Salah, la commune palestinienne.
« On a donné des permis à ce bâtiment-là et à celui-là aussi. Cette zone ne fait pas partie de la municipalité de Jérusalem. Elle nous appartient. Elle appartient à l’Autorité palestinienne. La plupart des gens ont obtenu un permis de construire de notre part, de l’Autorité palestinienne. »
Contacté par RFI, le gouvernement israélien ne reconnaît pas la validité des permis de construire accordés par l’Autorité palestinienne. Alors que les cartes de l’ONU placent ces bâtiments en territoire palestinien, il affirme que la plupart de ces habitations sont dans une zone israélienne et invoque des raisons de sécurité, soulignant qu’elles ont été attestées par la plus haute instance judiciaire israélienne.
RFI