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Hong Kong: nouveau weekend sous tension, des milliers de manifestants

Le territoire de Hong Kong est toujours secoué par le mouvement pro-démocratie. C’est aujourd’hui le cinquième anniversaire du refus par Pékin d’organiser des élections au suffrage universel, une décision qui avait alors été le déclencheur en 2014 du « Mouvement des parapluies ». Un mouvement porté, entre autre, par le jeune Joshua Wong arrêté quelques heures hier, vendredi 30 août, comme d’autres membres de son parti ainsi que plusieurs députés. Pour ne pas, disent-ils, jeter de l’huile sur le feu, les organisateurs ont retiré leur appel à manifester cet après-midi. Des milliers de personnes ce sont cependant retrouvées dans la rue.

Il est indéniable qu’il règne une certaine tension, écrit notre correspondante à Hong Kong,Florence de Changy. C’est la première fois qu’une assemblée proposée par le Front civil des droits de l’homme n’est pas autorisée à Hong Kong. Or, leur dernier événement, qui a eu lieu le 18 août avec 1,7 millions de personnes s’est déroulé sans le moindre incident ou débordement.

Et, en plus de cette interdiction, perçue comme injuste, on a tout ce qui s’est passé hier, avec une série d’arrestations de figures connues mais aussi semble-t-il de nombreuses arrestations de simples manifestants. Ce qui fait qu’une partie des Hongkongais aujourd’hui vont avoir envie de montrer que ce n’est pas ainsi qu’on les fera taire et que puisqu’ils ont techniquement et légalement le droit de se rassembler et le droit de manifester, ils vont en faire bon usage.

Sortir dans la rue coûte que coûte

Le stade situé non loin du quartier financier, explique notre envoyé spécial à Hong KongStéphane Lagarde, est plein à craquer de jeunes manifestants masqués. Les parapluies aussi sont de sortie pour se protéger du soleil et des messages. « Il n’y a pas d’émeute, il n’y a que la tyrannie » scandait la foule, il y a quelques minutes encore qui a entonné également des chants religieux tels que « Sing Hallelujah to the Lord » qui sert de refrain à ses manifestations depuis le début du mouvement il y a maintenant deux mois. Les chrétiens sont très présents encore au cœur de ce cortège, les rassemblements religieux bénéficiant d’une tolérance. C’est aussi peut-être un moyen de contourner l’interdiction de la police puisque tous les rassemblements aujourd’hui ont été interdits.

Ce qui visiblement n’a pas dissuadé ces jeunes et ces moins jeunes aussi – il y a par exemple un vieux monsieur dans un fauteuil roulant – de défiler encore une fois dans les rues. Les manifestants se dirigent maintenant vers le Parlement et les institutions de Hong Kong. Il y a eu 900 arrestations qui n’ont pas dissuadé de manifester. On verra lundi si l’appel à la grève générale sera aussi suivi.

Point de non-retour

Pour cet homme de trente ans qui a quitté son emploi chez un grand promoteur immobilier pour s’engager à plein temps dans le mouvement actuel, la crise arrive à un point de non-retour : « Ils ne vont pas se retirer parce qu’ils pensent que le gouvernement n’a jamais et ne va pas repondre à leurs demandes. Ils disent très clairement que, puisque Carrie Lam ne répond pas, ils utiliseront n’importe quel moyen jusqu’à leur mort. C’est ce qui se dit sur les groupes en ligne. Ils se battront jusqu’à leur mort.  Ils disent que cela va aller plus loin. Pour eux, c’est la bataille finale. La bataille finale. »

Pour le moment, à titre préventif, le métro a annoncé la fermeture de certaines stations, indiquant dans son communiqué « un événement public sur l’île de Hong Kong ».

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Rfi.fr

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