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Le Pouvoir de Macky Sall a-t-il, définitivement, ravalé “sa” Crei ?

Mais dis donc où est passée la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei)? La question garde tout son pesant d’or, et pour cause. Depuis l’élargissement nocturne et dans des conditions toujours restées obscures de l’ancien ministre d’Etat Karim Wade, on ne parle presque plus de cette Juridiction d’exception.

Et cet engagement de campagne électorale, traduite en acte concret, huit mois seulement après l’accession de Macky Sall à la Magistrature suprême semble être rangée aux oubliettes. En dépit de la vitesse V avec laquelle a été initiée la procédure de vérification du patrimoine de certains dignitaires de l’ancien régime libéral de Me Abdoulaye Wade.

Où sont passés les 25 dignitaires du défunt régime qui figuraient sur la liste du bouillant Procureur spécial prés la Crei, Alioune Ndao. Qui, jouant à se faire peur, avait, au détour d’une conférence de presse, brandi une liste de 25 personnalités dans la ligne de mire de la Cour de répression de l’enrichissement illicite.

Fait bizarre : sur cette liste, figurait, dit-on, l’ancien ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom. Qui, comme par enchantement, est en train de vaquer librement à ses occupations. Après avoir été, “brutalement”, cueilli manu militari, depuis le Sud du pays, où il se la coulait des jours heureux dans un hôtel de Kolda. La suite, tout le monde la connaît. L’ancien responsable libéral a troqué sa proximité d’antan avec le dieu du Parti démocratique sénégalais, Abdoulaye Wade, contre un rapprochement avec Macky Sall, Président de la République.

Depuis lors, c’est l’omerta autour du cas Ousmane Ngom. Tout comme c’est motus et bouche cousue autour des autres membres de la liste en question. Outre le cas de l’ancien puissant premier flic du Sénégal, il y a le cas Abdoulaye Baldé. Le maire de Ziguinchor, mis en demeure depuis le 11 juillet dernier, pour justifier la licéité de son patrimoine estimé à 5 214 576 677 francs CFA, devait présenter, en août 2014, au parquet spécial les preuves justifiant l’origine de ses biens.

On se rappelle que Abdoulaye Baldé a toujours contesté le patrimoine que lui attribue la Crei. Lors de sa mise demeure, il a laissé entendre que ses avoirs ont été surévalués. A titre indicatif, le maire avait cité sa maison aux Almadies qui est sous hypothèque, achetée en 1997 et évaluée par la CREI à 171 millions. Idem pour la maison à Ziguinchor où habite sa mère, qu’il dit avoir achetée à 13 millions, mais surévaluée à 67 millions.

Bref, par la magie d’un raccourci rapide, on peut dire que bientôt cinq ans après la publication de cette liste et les nombreuses déclarations d’intentions des tenants du Pouvoir à faire la lumière sur ceux qu’ils ont trainés dans la boue pour leur présumé enrichissement illicite, la vérité est plus prosaïque. Car seuls Karim Wade et Tahibou Ndiaye ont été inquiétés.

Surtout que le Président de la République, qui, il ya quelques mois, s’était offert le luxe incompréhensible d’embarquer dans l’avion de commandement Ousmane Ngom pourtant frappé du sceau de l’interdiction de sortie du territoire national, disait-on à l’époque, pour un voyage au pays d’Alpha Condé (en Guinée Conakry), est suspecté d’un autre fait marquant. Il s’agit d’un rapprochement avec Abdoulaye Baldé, un autre membre de la fameuse liste de la Crei.

Gaston MANSALY (Actusen.com)

 

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