Il avait été accusé d’avoir insulté le khalifat de Feu le vénéré Serigne Fallou Mbacké. Et il avait été maladivement lapidé. Avec à la clé, l’incendie contre ses deux domiciles à Touba, sa boulangerie et ses deux véhicules. Plus tard, il avait détalé plus vite que « Leuk » (lièvre), pour se réfugier à Dakar. Où il milite, désormais.
Mais Moustapha Cissé Lô garde intact aujourd’hui plus qu’hier son statut de provocateur matois. Il en a, ainsi, administré la preuve par 9 aux députés de l’Assemblée nationale, notamment de l’opposition, à qui il a demandé d’aller se promener en ces termes : « sachez que refonte du fichier ou non, nous allons faire ce que nous voulons. C’est nous qui tenons les manettes du pays. Nous avons la majorité. Nous gouvernons le pays et nous continuons à le gouverner. Si cela ne vous plait pas, c’est votre problème ».
« Sachez que refonte du fichier ou non, nous allons faire ce que nous voulons. C’est nous qui tenons les manettes de ce pays »
Poursuivant, le vice-président à l’Assemblée nationale, membre du Parti présidentiel, l’Alliance pour la République (Apr), de débiner ensuite, lors de la séance plénière de ce lundi pour l’examen du projet de loi portant Code électoral : « je pense que tout cela c’est la faute de Macky Sall. C’est lui qui vous invite à un dialogue. En politique, les adversaires n’accordent jamais leurs violons».
Les anciens dignitaires ont volé des milliers de milliards, à travers le Cosec : le réquisitoire est du « Procureur » Cissé Lô
Fort en gueule, Moustapha Cissé Lô accable de ses sarcasmes ses collègues députés de l’opposition qu’il accuse de voleurs. Ni plus, ni moins ! A l’en croire, ce sont des milliers de milliards F Cfa qui ont été dérobés au détour du Plan Takkal. Ce, dit-il, à travers le Cosec.
Omar Sarr, Aïda Mbodj et Mamadou Diop Decroix, affichant une sérénité à toute épreuve, assistent au show Lô. Qui appuie sur l’accélérateur puis fait feu de tout bois. Pour le responsable Apr, il n’y a pas de doute : c’est seulement parce que le Chef de l’Etat a desserré l’étau autour de l’ancien ministre d’Etat Karim Wade que les anciens dignitaires du défunt régime recommencent à bouger.
Mais, renchérit-il, si le pouvoir les avait jetés en prison, les membres de l’opposition n’auraient pas la tête aux débats. Presque l’insulte à la bouche, le 3e vice-président de l’Assemblée nationale traite les députés membres de l’opposition, de voleurs. Poussant le bouchon plus loin, Moustapha Cissé Lô demande à ses collègues de l’opposition de se taire.
Gaston Mansaly (Actusen.com)