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En termes de surfacturations, il est le côté face de l’ex-ministre Awa Ndiaye

Difficile de lui en tenir rigueur, si l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) se fendait de l’assertion, selon laquelle « derrière Awa Coudou Ndiaye, se cache Abdoulaye Bibi Baldé ».

En effet, dans sa livraison du jour, le journal Libération renseigne qu’en termes de surfacturations dans la passation de marchés, le Ministre de l’Environnement est un as. C’est du moins ce que révèle le Rapport sanctionnant l’audit 2015 du Ministère de l’Environnement.

C’est comme si Awa Ndiaye et Abdoulaye Bibi Baldé étaient nés sous la même étoile. Non pas parce que leurs initiales commencent, tous les deux, par A. Mais plutôt parce qu’en matière de surfacturations, ils partagent beaucoup de choses ensemble, si l’on se fie à la caricature faite par le journal Libération.

Lequel est en mesure de révéler que plusieurs cas de surfacturations ont été mis en cause par l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) à la suite de l’audit de la gestion 2015 du ministère de l’Environnement. Au cœur de ces pratiques scandaleuses, le marché pour les travaux de pérennisation de la piste Niokolokoba-Wouroli attribué à la Sénégalaise entreprise.

Selon le Rapport d’audit, l’examen du dossier technique de l’appel d’offres a permis de noter que le Devis quantitatif et estimatif de l’entreprise attributaire du marché est globalement peu réaliste. Des incohérences majeures sont notées dans pratiquement tous les prix unitaires proposés qui s’éloignent très largement de ceux du marché.

A titre d’exemples (prix HTVA) : le décapage de dépôt de boue sur 20 cm est à 42 000 FCFA/m2. Ce prix est généralement compris entre 1 200 et 2500 FCFA /m2. Le prix du déblai est à 75 000/m3. Ce prix de service est inférieur à 3000 FCFA pour la région de Kédougou. Le prix du décapage de terre argileuse sur 10 cm est de 15 500/m2. Il est inférieur à 300 FCFA/m2 en général.

A côté de ces cas de surfacturation, les auditeurs ont noté pour le même marché des prix… trop bas pour ne pas dire irréalistes. En effet, le prix de 900 FCFA/m3 de la couche de roulement en latérite reste impossible même si la latérite est disponible à côté. Le buttage, le transport et le compactage de la couche à la densité Proctor recommandé ne permet pas ce niveau de prix.

Dans la zone de Kédougou le prix minimum est de 4500 FCFA/m3. Le prix de 50 000 FCFA/m3 du béton dosé à 350km y compris le ferraillage pour radier est irréaliste et représente moins de la moitié du prix généralement pratiqué.

Cependant, l’examen du devis montre que l’entreprise a procédé à un reprofilage de 42 km de piste pour un coût total de seulement 3 360 000 FCFA. Ce montant est irréaliste et ne peut se justifier par la consistance de la nature de ces travaux. Le prix de reprofilage (lourdou léger) est généralement supérieur à 3 000 000 FCFA/ Km. Le dossier technique ne comporte pas de détails sur la localisation des différents travaux le long du tracé. Les informations sur la localisation des radiers et leurs dimensions ne sont pas disponibles.

En conclusion, le dossier de l’entreprise fait état d’un traitement de la piste sur 45 km en tenant compte de la couche de roulement de 30 cm d’épaisseur prévue sur 3 km environ. L’analyse est peu réaliste et présente des incohérences au niveau des prix.

Par ailleurs les auditeurs se sont rendus au PK 0 qui marque le début des travaux au croisement avec la route Dialakoto-Kédougou. Ils n’ont pas pu faire plus de 200 mètres linéaires de trajet, compte tenu des difficultés d’accessibilité de la piste. La visite sur le site montre que les travaux de «pérennisation de la piste Niokolokoba-Wouroli» n’ont pas été exécutés, conformément au devis présenté par l’entreprise. Or, les décomptes sont à ce jour réglés à 100%.

Actusen.com & Libération

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