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Pourquoi ce chef de guerre est assis sur une poudrière

C’est dans un contexte surréaliste que l’Alliance pour la République (Apr) s’apprête à aller aux prochaines élections législatives. En effet, dans les différents coins du Sénégal, on se crêpe le chignon, entre responsables de l’Alliance pour la République. On ne souhaite pas se voir, entre frères et soeurs de Parti. Ce, souvent même en photo !

Du fait de leur ego souvent surdimensionné, ils entretiennent, pour la plupart du temps,  entre eux, une animosité sans commune mesure. C’est le cas, à Ziguinchor, Matam, Dakar, Fatick, Thiès, Diourbel, Louga, entre autres, où le Parti présidentiel est assis sur autant de foyers de tensions.

Au point que l’Apr et son « chef de guerre » pourraient se réveiller dans des soubresauts cauchemardesques, aux prochaines élections législatives du 30 juillet prochain. Actusen.com vous plonge, à cet effet, au coeur des bourbiers marron-beige qui pourraient s’avérer fatals pour Macky Sall et ses hommes au prochain scrutin. Décryptage !

Il y a de la friture et de l’électricité en l’air à l’Alliance pour la République (Apr). Au fur et à mesure que l’on s’approche de la date fatidique du 30 juillet 2017 pour le scrutin des Législatives au Sénégal, le Parti présidentiel se fissure. Sa ligne de vie rompue et son ressort se casser, au fil des jours.

Partout, à travers le pays, ce sont des guerres de positionnement. Les appétits démesurés des responsables politiques du Parti au pouvoir refont surface. Les alliés sont tous ou presque confinés au silence et devenus des seconds-couteaux. Et comme dans une jungle, les traînards et les moins endurants n’ont pas de place. Soit ils capitulent, soit ils se rangent : un des principes élémentaires de la rivalité en…politique.

Dans une sorte d’armée mexicaine, les coups, les crocs-en-jambes et autres peaux de bananes glissées foisonnent. Au point que le choix du Président Macky Sall sur des personnes qui ne font pas l’unanimité dans les départements, pourrait être fatal au Parti au pouvoir. Et, presque dans aucune contrée du Sénégal, l’Alliance pour la République n’est épargnée par une animosité sans commune mesure qui mine ses rangs.

Jeu du chat et de la souris à Fatick….

Ville de naissance du Président de la République et de l’Alliance pour la République, « Fatick qui devait servir d’exemple, de respect et de considération pour Macky Sall », selon Sory Kaba, est aussi versée dans les méandres de la violence inouïe. Au point qu’en décembre 2016, des jeunes soient sortis dans la rue pour manifester contre la politique d’emploi de leur mentor. Brûlant des pneus et barrant la Nationale 4, des heures durant.

Quelques jours plus tard, invité de l’émission « En Aparté » sur Actusen.com, le Directeur des Sénégalais de l’Extérieur ne cherche pas, de midi à 14 heures, même s’il ne cite pas de nom, à débusquer les commanditaires de ces actes d’un vandalisme «dépassé».

«Ce sont  ceux qui, jusque dans un passé récent, avaient accès à la première dame et au Chef de l’Etat, mais qui, depuis un certain temps, se voient les grilles du Palais de la république leur être fermées», portait-il l’estocade à certains de ses camarades de Parti, le 31 décembre 2016. Sans entrer dans les détails.

En appelant Macky Sall à «sévir» après avoir rendu à Fatick tout ce qu’elle lui a donné avec les nominations des fils du terroir à des postes stratégiques, Sory Kaba faisait allusion à Cheikh Kanté et Matar Bâ. C’est connu de tous. Ces deux frères-ennemis, qui se livrent, depuis un certain temps, à une bataille par presse interposée, veulent chacun, en ce qui le concerne, diriger l’Apr locale. Mais il faut, d’abord, avoir l’onction du chef de file des prairies marron-beige. Un vrai travail au corps. 

…entre Cheikh Kanté et Matar Bâ

A priori, rien ou presque ne lie les deux hommes. Cheikh Kanté a les billets de Banque. Même s’il a dit récemment que «l’argent qu’il distribue lui appartient», le directeur du Port autonome de Dakar a la gâchette facile quand il s’agit d’assister les siens. Mais Matar Bâ est un homme du sérail.

Ancien joueur et gardien de but de « navétanes » de Fatick, le Ministre des Sports est bien ancré dans la vie des populations. Ce lundi, interrogé par L’Observateur sur les violences à l’Apr, Matar Bâ lance des piques en direction de ses frères de parti. Visait-il, de façon indirecte, Cheikh Kanté ? Allez savoir…

Par contre, ce qui est sûr et certain, c’est que Matar Bâ se désolidarise des fauteurs de troubles au sein de l’Apr.

«C’est dommage d’en arriver là. Quand on s’engage en politique, il faut avoir l’intelligence de connaitre la mentalité des populations, dont on sollicite le suffrage (…)», s’est-il attaqué aux «adeptes» de la violence pour des guerres de positionnement. Cheikh Kanté, qui n’a pas la langue  dans sa poche, appréciera. C’est dire qu’à Fatick, fief du Président Macky, l’Apr est minée par les démons de la division et de la violence.

Ziguinchor, un maquis, où les armes non conventionnelles tonnent, déjà

Comme à Fatick, les dirigeants de l’Apr de la capitale du Sud sont à couteaux tirés. Si dans la ville du Président Macky Sall, tout se fait avec diplomatie en envoyant (ses) lieutenants au charbon, à Ziguinchor, c’est à visage découvert et en public, que Benoit Sambou, Angélique Manga et Doudou Kâ, entre autres, étalent leurs divergences.

La preuve, à cause des divisions internes, ils ont mordu la poussière, lors des dernières élections locales au profit d’Abdoulaye Baldé.

Et comme si cela ne suffisait pas, les démons de la division ont, à nouveau, fait surface le week-end dernier à la Permanence de l’Apr, lors d’une Assemblée générale d’informations pour les inscriptions sur les listes électorales. Des chaises ont volé et des coups ont plu entre les partisans d’Angélique Manga et ceux de Benoit Sambou. Les deux responsables politiques se regardent en chiens de faïence, depuis que l’ancienne présentatrice-vedette du Jt de la Rt, a décidé de plonger, corps et âme, dans le marigot politique. 

Benoit Sambou récusé par les femmes Apr de Ziguinchor

Loin de cette scène surréaliste, le camp de Doudou Ka peut observer. Le Directeur du Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) appellera 24 heures plus tard au «calme et à la sérénité». A-t-il marqué des points et voulu profiter de la situation pour taper dans l’œil de Macky Sall ? C’est la suite qui le dira.

Mais tous ces leaders politiques de l’Apr vivent un seul et unique rêve nombriliste : être tête de liste de la Mouvance présidentielle, à Ziguinchor, aux prochaines Législatives. Trouveront-ils un terrain d’entente ou rangeront-ils leur égo surdimensionné, pour faire face à Abdoulaye Baldé ? C’est la question qui taraude l’esprit dans la capitale du Sud, où les armes non conventionnelles ont commencé à tonner.

Quelques jours seulement après cet incident malheureux de violences, les femmes Apr de Ziguinchor sont montées au front pour fusiller Benoit Sambou, chargé des élections de « Benno Bokk Yakaar » (Bby) au niveau national. Pour quelles raisons? Mystère et boule de gomme. Dans tous les cas, il s’usure que Benoit Sambou a grandi entre Dakar et Thiès où il est plus connu que dans sa ville d’origine.

A Diourbel, Aminata Tall veut ressusciter de ses cendres

Comme un effet domino, ce même week-end, quelque part au Sénégal, précisément à Diourbel, c’est Aminata Tall, une naine politique dans le Baol, qui fait parler d’elle. Présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), l’ex-Secrétaire générale de la Présidence sous Abdoulaye Wade, a éconduit le maire de Diourbel, venu assister à une réunion de « Benno Bokk Yakaar » qui se tenait dans  son domicile.

Leader du Mouvement «Guem sa Bop», Malick Fall, secouant la poussière de ses sandales, a rebroussé chemin. Mais la riposte risque d’être fatale pour le camp présidentiel. Car si le premier magistrat de la ville se ligue avec Aïda Mbodj, il y a de fortes chances que l’Apr vive l’hécatombe, au soir du 30 juillet prochain.

D’ailleurs, cela ne paraitrait, aucunement, surprenant, puisque même avec Mor Ngom, le Parti démocratique sénégalais (Pds) sous la bannière de «And Defar sunu Gokh» en coalition avec Rewmi, l’Urd, Bokk Gis Gis et Elan, avait remporté les élections locales de 2014. Aminata Tall mordant la poussière comme jamais. 

Ayant soutenu le courant du «OUI» au référendum du 20 mars 2016 après une audience au Palais, Aminata Tall voit mal que Malick Fall, qui lui a ravi la vedette en 2012, devienne son «allié». Son  lustre d’antan perdu, l’ancienne mairesse de la capitale du Baol veut se faire une seconde jeunesse. Mais à quel prix ?

Devant des jeunes adulés et appréciés, Aminata Tall, à qui il ne reste que le bout de son foulard, devrait revoir ses prétentions à la baisse et s’entendre avec Mor Ngom et tous les autres, au risque de couler le navire Apr à Diourbel où Aïda Mbodj n’a pas dit son dernier mot.

Mimi Touré : «Kaolack, j’y suis, je reste et m’enracine»

Avec Mimi Touré, la cadence sera-t-elle accélérée à Kaolack ? Rien n’est plus sûr. Cependant, la conceptrice du slogan : «on accélère la cadence», fredonné sous tous les cieux du temps de son règne à la Primature, a quitté Grand-Yoff pour laver l’affront devant Khalifa Sall dans la capitale du Saloum. «Kaolack, j’y suis, je reste et m’enracine».

En effet, cette figure de gradation de l’ancienne Première ministre en dit long sur sa volonté de militer dans la capitale du Saloum. Femme de caractère et loin de Grand-Yoff où elle avait mordu la poussière au point de perdre de son fauteuil de Pm, Mimi Touré va, à nouveau, à l’abordage. Mais à Kaolack, sur un terrain à la fois hostile et miné. 

Kaolack : entre Mariama Sarr et Mimi Touré, qui aura l’onction de Macky ?

Diène Farba Sarr et Mariama Sarr sont déjà sur le ring.  Où ils ont fini d’affûter leurs armes et d’attendre, de pied ferme, Mimy Touré. Qui a du pain sur la planche. Mariama Sarr, renvoyée du Gouvernement à la suite de l’affaire (incendie) des talibés de la Médina, n’a jamais avalé cette pilule. Et ce n’est pas étonnant que, depuis quelques jours, l’ancienne Pm essuie des critiques acerbes et a est déclarée persona non grata dans la ville de Kaolack. Et des flèches assassines contre elle ont été décochées par Diène Farba Sarr et Mariama Sarr.

Toutefois, autant sa descente à Kaolack est contestée, autant Mimi contre-attaque. «Personne ne peut me faire quitter Kaolack», nargue-t-elle ses contempteurs. Mais au-delà de ce discours marxiste, la dame de fer est loin de faire «peur» dans la capitale du Saloum. Où, Mariama Sarr est tête de liste de Bby depuis, Diène Farba jouant les doublures.

Alors, c’est une tautologie de dire que la bataille pour le contrôle de la capitale du bassin arachidier ne manquera pas de piquant. D’autant que Awa Guèye, vice-présidente de l’Assemblée nationale, est loin d’avoir dit son dernier mot. Proche parmi les proches de Mariama Sarr et Diène Farba, elle fait partie de ceux qui fustigent l’’afrrivée de Mimi à Kaolack… 

«Xaalé xaliss» régnait en Seigneur

Preuve que l’argent ne fait pas toujours le bonheur, Moustapha Diop, Ministre-délégué en charge de la Microfinance, est bousculé comme jamais, dans son fief du Ndiambour. Tel un baobab, il louvoie, depuis que Mamadou Mamour Diallo est entré en politique.

Maire de la ville de Louga, «l’ami» des femmes, Moustapha Diop, est secoué. Lui qui, il ya quelques mois, était adulé dans la Cité que la ministre socialiste, Aminata Mbengue Ndiaye contrôlait, jadis, d’une main de maître.

Mais depuis quelques mois, l’étoile de « Xalé Xaliss » (jeune et riche) semble pâlir. La faute au Directeur national des Domaines, Mamadou Mamour Diallo. 

Mamour Diallo pour déraciner Moustapha Diop ?

Directeur national des Domaines, Mamadou Mamour Diallo, dont la rentrée en politique a eu lieu, le 17 janvier dernier, est devenu le cauchemar du ministre Moustapha Diop et le chouchou d’une bonne frange de la Commune de Louga et de plusieurs localités environnantes. En atteste le monde fou, constaté, lors de son meeting de rentrée présidé par le Premier ministre Mohamed Boun Abdallah Dionne et sous le regard du Secrétariat national de l’Apr.

Ce meeting aux couleurs sons et lumières a tellement drainé du monde  que Moustapha Diop, venu en retard après le Pm et touché dans son égo, a dû s’employer avec (ses) gros bras pour forcer le passage et rejoindre la tribune officielle. Ce qui lui a valu, à l’époque, des tirs nourris de Moustapha Diakhaté, Président du Groupe parlementaire de BBY.

Le cas Mamadou Mamour Diallo relève d’autant plus d’un exercice de funambule pour le ministre Moustapha Diop que le Directeur national des Domaines est en parfaite intelligence avec le député-président du Conseil départemental de Louga, Mbéry Sylla. Pis, ce dernier ne veut pas voir Moustapha Diop. Même en peinture !

Selon des sources de Actusen.com, si Macky Sall a envoyé Mamadou Mamour Diallo à Louga, c’est parce qu’en politicien averti, le leader de l’Apr s’est rendu compte que la déchirure entre Moustapha Diop et certains de ses camarades apéristes est si profonde qu’il pourrait y avoir dans l’avenir un vote-sanction, en cas d’élection.

Et, pour ne pas donner des coudées franches à Aminata Mbengue Ndiaye encore dans le cœur des Lougatois, le Président Sall devrait trancher le débat entre le phénomène Mamadou Mamour Diallo, patron du défunt Mouvement Dolly Macky » et Moustapha Diop, qui, depuis quelques années, disputait le porte-étendard de l’Apr à Mberry Sylla et Cie.

Le combat, en plus d’être fratricide, s’annonce très rude. Et ça Moustapha Diop l’a si bien compris que, depuis quelque temps, il sillonne tous les sentiers du Ndiambour pour inciter les populations à s’inscrire sur les listes électorales.

Me Oumar Youm et Saliou Samb : la guerre totale

A Mbour, aussi, ça va saigner, grave entre apéristes. En atteste la rivalité entre Me Oumar Youm et le Président du Conseil départemental, Saliou Samb. Par presse interposée, ils se jettent des piques à-tout-va. Dans quelques jours et avec les échéances prochaines, leur antagonisme risque d’atteindre un point de non-retour. Le maire de Ngarou par ailleurs, Directeur de cabinet du Président de la République, a du pain sur la planche. Car Saliou Samb inspire confiance auprès des populations. Un sacré duel. 

Au Fouta, les couteaux vont parler entre Farba Ngom, griot « insulteur », et les frères Dia

Entre Farba Ngom et les frères Dia (Arouna et Daouda), deux autres proches parmi les proches du chef de l’Etat, la bataille pour le leadership au Fouta fait rage. Qui va diriger la liste de Benno Bokk Yakaar aux prochaines Législatives dans le département de Matam. Alors que la question est encore en suspens, le griot de Macky Sall, comme un loup sorti des bois, surprend tout le monde.

Le 29 janvier 2017, le griot du Chef de l’Etat, qui a eu l’outrecuidance d’insulter le Préfet de Matam, lors d’une cérémonie funéraire, convoque (ses) hommes à Matam pour une Assemblée générale. Daouda Dia, Hamady Dieng et les députés Marème Kane Diallo (Guanguel dans le Dandé Maayo), Seydou Diallo (Ourossogui), sont zappés. Quant à Arouna Dia, un des bailleurs de Macky Sall en 2012, est au Burkina Faso, où il a fait fortune dans le commerce du poisson séché. Farba Ngom défie tout le monde.

Au sortir de cette Assemblée générale, Farba Ngom est plébiscité. Et est choisi comme Coordonateur régional Apr de Matam par une partie des responsables politiques de la localité. Seront respectivement désignés coordonnateurs départementaux, le ministre Mamadou Talla  (Kanel), Abdoulaye Sally Sall (Matam) et Aliou Demboury Sow (Ranérou).

L’Apr Matam est déchirée. A quelques mois des élections législatives qui s’annoncent cruciales. Le Fouta, cette contrée qui a toujours voté pour Macky Sall, est dans l’incompréhension. Le ton monte. La rage est monstrueuse.

Le camp de Daouda Dia, le questeur de l’Assemblée nationale, ne comprend pas, dénonce la forfaiture et crie au scandale. La terre semble trembler pour son camp et la pilule est amère à avaler. Il appelle Macky à siffler la fin de la récréation. Au cours d’une conférence de presse, Hamady Dieng, et les députés Marème Kane Diallo (Guanguel dans le Dandé Maayo), Seydou Diallo (Ourossogui) et bien sûr, Daouda Dia, crient à «l’usurpation». 

Mais jusqu’où va-t-il s’arrêter, ce Farba Ngom ?

«Il est cependant regrettable de constater, par voie de presse, l’organisation d’une réunion politique régionale le 29 janvier 2017 par certains, à l’issue de laquelle, le député-maire des Agnam, s’est autoproclamé coordonnateur régional de l’alliance pour la république et désigné les coordonnateurs départementaux Mamadou talla (Kanel), Abdoulaye Sally Sall (Matam) et Aliou Demboury Sow (Ranérou).

Nous, responsables politiques et militants des départements de Kanel, Matam et Ranérou ainsi que de la diaspora, déclarons nuls et non avenus tous les actes posés, lors de cette rencontre», ont-il remis en cause cette Assemblée générale constitutive. Mais Farba Ngom n’a en cure. Si ce n’est en politique qu’il se distingue, c’est par un écart de comportement qu’il faut parler de lui.

Comme ce fut le cas, encore, jeudi 16 février 2017, dans la localité de Ndendory. Où il a, «volontairement», abreuvé le préfet de Kanel d’injures publiques manifestes. A tel point qu’on se demande jusqu’où va-t-il s’arrêter. Surtout si le Président Macky Sall ne dit rien. 

Koungheul : c’est entre Mohamed Dionne, Socé Diop, Yaya Sow et Mayacine Camara

Même si les rivalités se font de plus en plus jour, le maire Ribot-Escale est au dessus du lot. Yaya Sow, par ailleurs, Président des éleveurs Apr du Sénégal, jouit d’une sympathie sans commune mesure auprès de ses camarades de Parti. Véridique, il ne mâche pas ses mots et dit tout haut ce que les autres pensent tout bas. Mais nous sommes en politique. Et les signes avant-coureurs étaient déjà visibles à la Journée de l’élevage à Koungheul.

Ce jour-là, l’arrivée du Président de la République pour les besoins de la célébration de la Journée nationale de l’Elevage, a suscité engouement. En effet ce jour-là, les différents ténors de l’Apr ou simplement de la mouvance présidentielle ont étalé leur force de frappe. Chacun avec des pancartes. Et cela a tourné en guerre de positionnement.

Entre le maire de ladite localité, Mayacine et son frère Ameth Suzanne Camara, Socé Diop Dione, Alioune Badara Ly, Seydou Sy Sall, la jeune Fanta Sall, Mamadou Djigo et Yaya Sow. Chacun veut entrer dans les  bonnes grâces du chef Macky Sall. En attendant, la bataille sur le terrain fait rage entre tout ce beau monde. 

Guéguerre entre Augustine Tine, Thierno Alassane Sall et…Abdou Mbow

Thiès, la ville de tous les excès. La ville est en proie, politiquement, à des divisions internes. Le Parti au pouvoir, l’Apr, est miné. Ses responsables ne parlent pas le même langage. Entre les deux ministres Thierno Alassane Sall et Dr Augustin Tine, c’est «je t’aime, moi non plus». La tension est si électrique que le président était récemment amené à opérer un arbitrage. Pour couper la poire en deux, Augustin Tine, maire de Fandène, est propulsé coordonnateur départemental. Là où le ministre de l’Energie est chargé de diriger le Parti à Thiès.

Une décision «incomprise» par certains responsables locaux. Mais qu’à cela ne tienne ! Le Président a, déjà, fait son choix. Irrévocable. Tout autant, c’est un handicap pour l’Apr qui se trouve en eaux troubles dans cette partie du pays. Comme en témoignent les conflits internes qui lui ont fait perdre la Mairie au bénéfice de la Coalition de Idrissa Seck. L’incontournable dans la commune. Même si le suffrage de ce dernier s’effrite, élection après élection dans le département.

Abdou Mbow, un autre responsable politique de l’Apr, peut revendiquer une certaine légitimité. Mais le 2e vice-président de l’Assemblée nationale ne peut, en dehors, de Tivaouane, sa ville natale, remporter un bureau à Thiès. Tout le contraire du maire de Fandène, Dr Augustin Tine, qui réclame la «paternité» de l’Apr dans la région. Un méli-mélo qui, s’il n’est pas réglé avant les Législatives, peut faire basculer le scrutin en faveur du camp de Idrissa Seck.

Après la capitale du rail, vivement Dakar. Là où il y a presque la moitié des électeurs du pays. Depuis l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall, ce vivier électoral bien que dans l’escarcelle de la Mouvance présidentielle, s’est effilochée depuis que KKhalifa Sall, aux élections locales et municipales, a défié l’ogre Bby pour présenter sa liste. Il conserva, ainsi, la Mairie de Dakar et certaines encore à travers la capitale.

Dans le Parti au pouvoir, seul Abdoulaye Diouf Sarr est sorti du lot. A Yoff, c’est haut la main qu’il remporta les élections. Sauvant, du coup, l’humiliation et devint maire de la localité. Alors Directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), il fut nommé ministre, pour la première fois, dans un Gouvernement. Et prit des galons.

Pendant un certain temps, tous les regards étaient tournés vers lui pour être le patron Apr de Dakar. Mais c’était sans compter avec Amadou Bâ. Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, ce dernier, au référendum du 20 mars 2016, en dépit de son statut d’agent de l’Etat (Inspecteur des Impôts et Domaines de formation), plonge dans le marigot politique. 

Amadou Bâ-Diouf Sarr : qui en sera le survivant ?

L’argentier de l’Etat a fini d’établir son Quartier général aux Parcelles Assainies. Où il a, déjà, réduit au rang de simple spectateur l’ancien maire Mbaye Ndiaye, ex-ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Lors du référendum du 20 mars 2017, malgré une lutte féroce avec Moussa Sy, Amadaou Bâ l’emporte. Et feule vers son collègue Abdoulaye Diouf Sarr, pour le contrôle du département de Dakar.

Pendant longtemps, le débat a fait rage. Macky Sall sort, finalement, de sa réserve pour calmer les ardeurs des uns et des autres. «Il n’y a pas de patron de Dakar», a-t-il coupé court. Suffisant ? Non. Absolument, pas ! La rivalité n’est que différée. Car pour le contrôle de Dakar, il n’y aura qu’un survivant entre ces deux ministres.

Et Abdoulaye Makhtar Diop dans tout ça…

 La polémique enflant, Luc Sarr, met de l’huile dans le feu. Comme pour ne rien arranger, le président du comité d’administration (Pca) de Sénégal Air Sa, dans un entretien, contre-attaque, de manière virulente. «Diouf Sarr a plus de légitimité que Amadou Bâ», déclarait-il. Que voulait-il vraiment dire ? Influençait-il la décision du Président Sall, dans la perspective du choix de la tête de liste? Difficile de répondre à cette question.

Car, dans ce brouillard dakarois, on apprend que Macky Sall, pour procéder au jugement de Salomon, aurait porté son choix sur le Grand Serigne de Dakar, d’après nos confrères de. Si cela s’avérait, ce serait la plus grosse gifle que Macky Sall aurait administrée aux responsables Apr de la capitale.

Car, à travers une telle décision, il leur aurait notifié qu’ils ne sont rien, en termes de représentativité politique. Et pas certain que les bases affectives d’Abdoulaye Diouf Sarr et d’Amadou Ba accepteraient de se mettre au garde-à-vous, lorsque défilera, sous leurs yeux, la silhouette de l’ancien ministre socialiste.

Gaston MANSALY (Actusen.com)

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