A Lahore, au Pakistan, un attentat suicide visant une équipe de recensement a fait 7 morts et 17 blessés. Le comptage de la population, administré conjointement par le pouvoir civil et l’armée, s’effectue pourtant sous très haute sécurité.
Avec notre correspondant régional, Michel Picard
C’était la pire crainte des autorités pakistanaises concernant le grand recensement – le premier depuis 19 ans – lancé le 17 mars 2017 : qu’une de ses équipes soit prise pour cible.
Ce matin, le convoi de deux véhicules de recenseurs circulait dans une rue de Lahore, capitale culturelle du pays, lorsqu’une très violente explosion a tué plusieurs civils et des militaires qui assuraient leur sécurité. Conséquence immédiate : les observateurs internationaux sont confinés dans leurs hôtels et ne surveilleront pas les opérations aujourd’hui.
Le ministre de la justice du Pendjab, dont Lahore est la capitale, a confirmé avec prudence que « selon les premières constations, il semblerait que ce soit un attentat ». Ce qui risque de créer un traumatisme au sein des dizaines de milliers d’agents recenseurs qui vont désormais arpenter la peur au ventre le terrain jusqu’au 25 mai.
Ce premier décompte de la population depuis 19 ans, pourtant très sécurisé, avait déjà par le passé été repoussé plusieurs fois alors qu’il est censé être effectué tous les dix ans. L’interrompre ou le repousser constituerait un grave problème démocratique en vue des législatives de l’an prochain car la répartition des sièges à l’Assemblée nationale se fait en fonction du dernier recensement de 1998, tout comme l’allocation des envelopes fédérales.
A l’époque, la population était chiffrée à 134 millions alors qu’on l’estime aujourd’hui à 200 millions.
Rfi