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Djibril Bâ, responsable Apr Parcelles Assainies : «La cohabitation est un risque qu’il faut nécessairement éliminer»

Djibril Bâ invite ses camarades à l’unité pour «éliminer le risque» que constitue la cohabitation. Pour cela, ce responsable de l’Apr aux Parcelles Assainies estime que le ministre des Finances, Amadou Ba, a des «atouts» pour diriger la liste de Benno bokk yaakaar dans le département de Dakar.

Quelle appréciation faites-vous de la fin des inscriptions sur les listes électorales ?

Nous avons un sentiment de satisfaction parce que l’objectif de 6 millions d’inscrits a été largement atteint. C’est le cas dans tous les départements du pays. Autant ce chiffre constitue une satisfaction, autant j’invite nos camarades à ne pas dormir sur leurs lauriers. On sait que tous les inscrits ne vont pas voter.

Le pari de l’inscription sur les listes électorales a été atteint et maintenant, il nous revient de gagner celui de la mobilisation dans l’unité et la solidarité pour transformer les inscrits en votants en faveur du président de la République et de la majorité présidentielle. Il faut gagner ces élections législatives qui peuvent être un signal important pour la Présidentielle de 2019.

On dirait que vous redoutez une cohabitation, formule très en vogue dans les rangs de l’opposition ?

Nous ne redoutons pas une cohabitation. C’est un risque qu’il faut nécessairement éliminer. Une cohabitation peut entrainer un chamboulement institutionnel. C’est l’instabilité institutionnelle. Nous ne craignons pas cette cohabitation, mais nous voulons éliminer ce risque.

Selon vous, ce risque est possible ?

Ce risque est là. Mais je ne peux pas dire qu’il est possible parce que les réalisations du président de la République sont là et peuvent lui donner une majorité confortable. Pour cela, il faut que les responsables de l’Alliance pour la République et de la majorité présidentielle s’unissent. Il nous faut avoir une équipe soudée autour d’un seul objectif : remporter les élections législatives pour permettre au président de la République d’avoir une majorité confortable. Donc, les agendas cachés de responsables de l’Apr doivent disparaître.

Vous parlez de qui ?

Il y a des personnalités qui ne font qu’utiliser les structures du parti ou leur position pour faire la promotion de leur personne. Or le plus important est de permettre à notre leader d’avoir une majorité confortable. On doit accompagner le Président à rendre beaucoup plus visibles ses actions. En tant que politiques, notre rôle ce ne sont pas des guerres de positionnement. Ce qui importe, c’est de constituer une équipe assez soudée autour de l’essentiel.

Vous appelez à l’unité alors que l’Apr, au niveau du département de Dakar, est minée par la guerre de tendances entre Abdoulaye Diouf Sarr et Amadou Bâ ?

Le plus important, c’est l’équipe qu’on va constituer. Il faut constituer une bonne équipe. Dans le football, lorsque vous avez un bon capitaine mais avec une équipe qui ne marque pas des buts, vous perdez. Mais quand vous avez une équipe assez forte avec des potentialités, des ressources de qualité à l’intérieur, je pense que la victoire est possible. On ne doit pas se focaliser sur des capitaines.

Cependant, celui qui doit être tête de liste doit être un homme assez fédérateur, ouvert, avec une capacité d’écoute. Cette personne doit aller vers les populations et béné- ficier de la confiance du président de la République. Donc, cela ne sert à rien de faire dans les calculs de positionnement ou de tirer sur les autres. Le Président Macky Sall appelle à l’unité et à la solidarité.

Personnellement, je pense que Amadou Bâ peut être une bonne tête de liste. Pour gagner le département de Dakar, il faut nécessairement gagner les communes des Parcelles Assainies et Grand-Yoff. Il faut savoir que les Parcelles polarisent plus de 100 mille électeurs. C’est plus important en termes d’électorat que certains départements du Sénégal.

Amadou Bâ a la chance de militer dans une commune aussi importante que les Parcelles. C’est un homme qui a participé à la mise en place du plan Sénégal émergent. Lorsqu’on était au Club de Paris, il était un des acteurs qui ont concocté l’arsenal pour convaincre et gagner la confiance des bailleurs de fonds.

Il a dirigé la Direction des impôts et domaines. Il est à la tête d’un ministère assez stratégique, celui de l’Economie et des finances qui compte 4 mille voire 6 mille agents. C’est un atout. Mais en politique, on parle souvent de deux légitimités : la légitimité populaire et la légitimité historique. Il n’a certes pas la seconde, mais peut s’appuyer sur la légitimité populaire. Le peu de temps qu’il a passé aux Parcelles Assainies, il a posé des actes qui sont allés vers les populations. Aujourd’hui, son travail est de s’appuyer sur des gens qui ont cette légitimité historique pour combler ce vide.

Pourtant, Abdoulaye Diouf Sarr a la légitimité historique et populaire avec son statut de maire de Yoff et un des pionniers de l’Apr…

On a dépassé le temps des élections locales de 2014. On est 2017 avec comme cap les Législatives du 30 juillet. Le plus important, c’est le travail à la base, que les gens descendent sur le terrain. Les populations doivent sentir que nous travaillons pour leurs intérêts.

Pour vous, Amadou Bâ est mieux placé que Diouf Sarr pour diriger la liste dans le département de Dakar ?

En tout cas, Amadou Bâ a des atouts. Regardez ce qui se passe en France. Macron est sorti du lot. Pourtant, il n’appartient pas aux grands partis qui ont un vécu politique. Aux Etats-Unis, Trump est sortie de nulle part pour devenir Président. Aujourd’hui des mutations sont en train d’être faites.

Selon vous, qui doit être la tête de liste nationale de Benno bokk yaakaar pour les Législatives ?

Encore une fois, c’est l’équipe qui sera importante. Si un de nos camarades bénéficie de la confiance du président de la République pour diriger la liste, tout le monde doit l’accompagner. On parle du Premier ministre par exemple… Je ne veux pas entrer dans ces débats de personnes. Ce qui est important, c’est la dynamique. Le Premier ministre a de la potentialité, Aminata Touré également.

Il suffit que le Président ait confiance en cette personne et que les autres l’accompagnent. Cette personne doit être proche des populations, avec un sens de l’écoute. Il faudra transformer le capital sympathie des populations envers le président de la République en vote utile.

Entretien réalisé par Le Quotidien

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