Ce cri de cœur assourdissant de l’opposant Macky SALL le 1er décembre 2008, ne peut être oublié juste après cinq années de pouvoir, par ses camarades responsables du parti et de surcroit, au cœur de l’action du gouvernement. Pour rappel, le 17 janvier 2009 à Mantes la Jolie, venu pour la conquête de la Diaspora sénégalaise en Europe, monsieur Macky SALL a tenu cette déclaration mémorable, pleine de sagesse et de patriotisme.
« J’ai dit, dans ma déclaration du 1er décembre, lors de la création du parti, que nous devons définir de nouvelles priorités pour notre pays, nous devons instaurer une démocratie véritable, nous devons faire en sorte que l’équilibre des pouvoirs soit respecté au Sénégal. Nous devons faire en sorte que tous les citoyens soient égaux devant la loi, et qu’il n’y ait pas des lois pour des citoyens Alpha et d’autres lois pour les autres citoyens. » N’était ce pas là aussi un appel pour une discipline de parti à l’endroit de ses futurs camarades et proches collaborateurs? Il est surprenant et inadmissible qu’à la veille d’élections législatives à mi-chemin du mandat du président Macky SALL, que la direction de l’APR manque véritablement de discipline et de solidarité en son sein.
Lorsque nous choisissons de représenter un parti dans le cadre d’élections ou dans un gouvernement, nous en épousons la direction, les politiques, le mode de décision et la discipline. On semble ignorer que même en l’absence d’un régime parlementaire intégral, le gouvernement, tout comme les différents élus nationaux ou locaux, restent de fait responsables devant les populations. Et c’est valable aussi pour les partis politiques. C’est-à-dire que le parti a des comptes à rendre, pour être jugé par l’ensemble de son électorat, qui n’est pas forcément composé que de ses militants.
Depuis l’alternance de 2000, il ne fait aucun doute que c’est la population qui détient le plus grand pouvoir de décision lors d’une élection. Si l’électorat n’est pas satisfait par le pouvoir en place, il sait comment rendre son vote efficace ; si une politique lui déplait, il sait comment le faire savoir et s’il n’est pas d’accord avec la direction d’un parti, il exerce son droit de vote en conséquence. Donc on voit bien que ce pouvoir de décision de l’électorat dépend aussi de la discipline du parti. Or, les partis politiques au pouvoir font toujours l’objet de vives tensions en leur sein, comme le montre les tentatives visant à assouplir la discipline de parti dans certaines formations de BBY à commencer par l’Apr.
On ne se rend pas compte que la société politique sénégalaise est entrain de se fragmenter en petits groupes aux intérêts étroits et fermés : (des clans dans les partis, des partis cabine téléphonique, des Mouvements de soutien, des amis de tel ministre ou tel responsable politique). Bref tout ce qui participe à contourner le fonctionnement normal des partis politiques afin d’atteindre rapidement des objectifs o combiens politiques. Aucun de ces groupes ne défend l’intérêt général, mais plutôt ses besoins particuliers, ainsi que ses pouvoirs et son droit de satisfaire à ses besoins, peu importe le prix.
Le parti politique est l’une des seules institutions qui nous reste pour contrôler ces groupes d’intérêt. Le parti politique joue un rôle important d’intégration. Il reste et restera toujours une institution nationale qui agit en fonction du bien collectif, plutôt que du bien individuel. Notre système de gouvernement responsable doit nous pousser à plus de discipline et plus de solidarité au sein du parti. Car même la plus dure des dictatures a obligatoirement besoin d’une organisation partisane disciplinée et solidaire pour imposer sa terreur.
Le président Macky SALL a besoin d’un parti politique responsable, discipliné, organisé et solidaire pour faire face à une opposition qui n’est responsable de rien envers les populations. Aussi, on ne peut d’une part profiter de tous les avantages qu’offre le parti sans, d’autre part, en payer le prix. En d’autres termes, on ne peut pas demeurer un électron libre dans un parti politique ou dans un gouvernement, et s’attendre à ce que vos camarades qui doivent absorber le flot de mécontentement des militants et sympathisants vous applaudissent. D’autant plus que ces mêmes camarades à commencer par le président du parti s’apprêtent à engager très prochainement une bataille électorale assez importante. De quoi s’agit-il présentement ?
Quiconque a pratiqué des sports d’équipe le sait parfaitement. Le membre récalcitrant ne subit pas seulement les foudres du Président Macky SALL ou du chef du parti, mais bien de ses camarades de parti, de ses collègues élus, ou collègues membres du gouvernement. Le fardeau du devoir qui pèse sur tous les responsables du parti au pouvoir, particulièrement sur le président MAcky SALL, est trop lourd, surtout maintenant à l’approche des joutes électorales.
Par conséquent, lorsque des membres éminents de ce pouvoir décident de ne pas respecter le mot d’ordre du parti, ce n’est pas seulement le chef qu’ils contrarient, mais leurs camarades et tout un électorat acquis au parti. N’oublions pas qu’au départ chacun d’entre nous a choisit volontairement de se joindre à l’équipe Apr de l’opposant Macky SALL. « Quel que soit ce que ce choix, devrait me coûter, j’en ai mesuré les risques et les dangers, et je suis décidé à mourir pour le pays… » Nul n’a été forcé à adhérer à l’Apr plutôt qu’un autre parti. A l’époque nous nous sommes tous porté volontaires, nous avons choisit l’équipe Apr avec monsieur Macky SALL comme capitaine, pour le meilleur et pour le pire.
Certes nous n’acceptons pas tout ce que fait notre équipe, mais nous adhérons à la plus grande partie de son idéologie, de son projet de société et de la vision de notre président. Quel paradoxe dans nos partis politiques au pouvoir. Ce serait plutôt les partis de l’opposition qui devraient manquer de discipline. Car les membres de ces partis d’opposition, n’ayant pas la satisfaction d’exercer le pouvoir, ont tendance à mettre continuellement en sellette l’autorité de leur chef. Jusqu’à preuve du contraire l’Apr est quand même le dépositaire de ce pouvoir qu’incarne le président de la république Monsieur Macky SALL.
Appeler à la structuration définitive de notre formation politique pour imposer la discipline de parti, nous disons oui. Mais promouvoir l’indiscipline dans pratiquement toutes les composantes du parti, les républicains de la Diaspora disent non et non. Au mois de mars dernier à Paris, recevant la DSE de France, le président Macky SALL déclarait : « Ce que je vous demande, c’est de poursuivre les inscriptions sur les listes électorales, travailler en synergie et ne pas vous laisser distraire, en guerroyant entre vous.
Le plus important, c’est de gagner les Législatives. Il faut taire vos querelles et travailler dans l’unité. Cela est valable pour vous, comme pour tous les autres responsables du parti. Il faut que la discipline règne dans le parti. » Message bien reçu et bien compris Monsieur le Président. La Diaspora Apr sera au rendez-vous du 30 juillet 2017 sans nul doute et comme à son habitude, avec brio.
Aliou Ndao FALL
Secrétaire national chargé de la Diaspora.