Vendredi 16 juin, c’était la Journée de l’enfant africain. Une date choisie par les autorités béninoises et l’Unicef pour lancer la campagne Tolérance zéro au mariage des enfants. C’était à Cotonou en présence de membres du gouvernement, des acteurs de la protection sociale et d’une délégation de l’Union Africaine. Le chiffre est alarmant : au Bénin, trois filles sur 10 sont mariées avant 18 ans. Cette campagne, qui va durer trois ans, passera par l’information et la sensibilisation.
« Laissez-nous grandir », c’est le message qui sera diffusé pendant trois ans. Trois ans au bout desquels les acteurs de la protection de l’enfance espèrent venir à bout des mariages précoces. Loin des prudences langagières, le représentant de l’UNICEF Claudes Kamenga a fait part de son sentiment. « J’ai honte car je ne comprends pas comment un homme de cinquante ou soixante ans peut prendre pour épouse une enfant qui a l’âge de ses propres petits enfants. Et pire, que les parents ainsi que la communauté le soutiennent dans ces pratiques funestes ! C’est une affaire de vol, de viol et de violence extrême !», a-t-il lancé.
Le Bénin est le 20e pays à lancer son plan national dans le sillage de la campagne continentale initiée par l’Union Africaine, il y a trois ans. « Le gouvernement du Bénin a pris la pleine mesure du défi et des efforts qui ont été entrepris dès 2014. A ce jour, en dépit de tous ces efforts et des campagnes de sensibilisation organisées sous l’égide de mon département, le mariage des enfants continue de se perpétuer dans notre pays …», reconnaît Adidjatou Mathys, ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Affaires Sociales.
Et ce malgré le code de l’enfant promulgué fin 2015 qui l’interdit et prévoit jusqu’à dix ans de prison.
Avec Rfi