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L’Algérie signe et persiste dans son refus de toute présence de migrants noirs africains sur son territoire

Un autre poids lourd du gouvernement algérien, en la personne de son Ministre des Affaires Etrangères, Abdelkader Messahel, a, lui aussi tenu, le 10 juillet 2017, des propos indécents et insultants sur les migrants subsahariens et leur prétendue dangerosité ainsi que sur la menace qu’ils représentent pour la sécurité de l’Algérie en ne cachant ni son mépris ni son racisme. Face à ces propos pour le moins choquants, la presse étrangère est largement revenue sur l’évènement. C’est le cas de l’AFP, de France 24 ou encore d’Echarq Al Awsat et de tant d’autres.

Par ailleurs, nul ne peut nier que de tels propos, proches des discours tenus par des partis de l’extrême droite européenne et nord-américaine, n’engagent pas seulement la responsabilité de ces individus ou celle de leur parti politique mais aussi celle de l’Etat algérien, unique responsable de la diffusion et de l’encouragement du racisme et de toutes les maltraitances et persécutions envers les populations noires présentes sur le territoire algérien qui en découlent.

Ainsi donc, après Farouk Ksentini, Président de la Commission algérienne des Droits de l’Homme, qui avait ouvert ce bal le 05 décembre 2016, ont suivi le Directeur de Cabinet du Président Algérien, avec rang de Ministre d’Etat, et le Ministre des Affaires Etrangères. Qui sera le suivant ? Probablement le nr 2 de l’armée algérienne, après le Chef de l’Etat, le général Gaid Salah, celui-là même qui avait déclaré à de multiples reprises que les frontières algériennes étaient hermétiquement fermées.

Il devrait nous fournir une explication sur la présence de réfugiés subsahariens sur le territoire algérien, comme d’ailleurs celle d’organisations terroristes et de groupes s’activant dans la criminalité transnationale (drogue, traites humaines, contrebande …) ?
Ont-ils été parachutés par un avion furtif ? La déclaration de Gaid Salah, relayée par les politiques et les médias algériens, n’est-elle que de la poudre aux yeux destinée à démontrer à la communauté internationale la ferme volonté de l’Algérie à lutter sincèrement contre le terrorisme, l’immigration clandestine et la criminalité internationale ?

Aussi , à quoi servent les larges et profondes tranchées et murs de surveillance électronique réalisées par l’armée algérienne aux frontières Est et Ouest et la mobilisation de plus de 40 000 soldats le long de toutes ses frontières ? A amuser la galerie, à aider les groupes terroristes à regagner leurs bases arrières situées en Algérie après leurs forfaits au Mali, au Niger, au Tchad, en Tunisie et en Libye et à faciliter le passage des groupes liés à la criminalité internationale ? L’observateur est en droit de s’interroger ?
La dernière option est la plus réaliste ! Elle est plus rentable financièrement et elle permet d’exercer des pressions sur les pays limitrophes.

De plus, la politique de l’Algérie dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme n’est pas du tout un modèle à suivre en raison de son approche non fondée sur la réalité du terrain, de son inexpérience totale et de ses mensonges.
Un décryptage du timing de ces sorties scandaleuses de hautes personnalités algériennes s’impose également en raison du silence complaisant de la Présidence de l’Etat algérien.
Le tempo de ces insanités dangereuses et insultantes pour le peuple africain déversées par deux poids lourds du gouvernement algérien ne sont en fait qu’une vulgaire réaction des autorités algériennes face à ses échecs diplomatiques à répétition et une manière stupide et déloyale de sanctionner ses partenaires africains.

En effet, l’Algérie n’a point été invitée au Sommet du G5, tenu le 02 juillet 2017 à Bamako, auquel ont assisté les Chefs d’Etat de France, du Niger, de Mauritanie, du Burkina Faso, du Mali et du Tchad. En outre, les Ministres de l’Intérieur d’Espagne, du Portugal et du Maroc se sont réunis à Madrid, le 04 juillet 2017, sans la présence de l’Algérie, pour débattre sur le terrorisme, de l’immigration et de la situation au Sahel.

De plus, le changement de ton de l’Union Africaine (U.A), constaté lors du dernier Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement à Addis Abeba sur le dossier du Sahara marocain, suivi de la déclaration de Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’U.A, et l’accord de principe donné par les pays membres de la Communauté Economique des Etats d’e l’Afrique de l’Ouest (C.E.D.E.A.O) à la demande d’adhésion du Maroc sont autant de victoires diplomatiques marocaines sur le plan panafricain qui ont irrité les dirigeants algériens.

Ceci étant dit, ce nouveau langage de charretier, adopté par les plus hauts responsables algériens, est la preuve de leur dédain envers les subsahariens et ne présage rien de bon quant à une stabilisation politique et sécuritaire du Mali et des autres pays subsahariens.
On peut également avancer, sans risque de trop se tromper, que les clans se positionnent pour une éventuelle succession du Président algérien et tentent de s’attirer les faveurs de ceux qui dirigent le pays en sous main.
Au fait, à quand les excuses des autorités algériennes aux subsahariens, en particulier, et aux noirs africains, en général, avec des dédommagements ?

Farid Mnebhi

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