Il a 24 ans, aujourd’hui. Il a obtenu son baccalauréat en 2008. Lui, c’est l’étudiant non-voyant Pape Modou Kane.
Ayant perdu la vue en 2007, alors qu’il était en classe de Première à Saint-Louis, ce dernier a, tant bien que mal, obtenu, l’année suivante, son premier diplôme universitaire à l’Institut national de l’éducation et de la formation des jeunes aveugles (Inefja) de Thiès.
Malgré un sésame en Tic en 2009, il est cloîtré à la maison, faute de moyens financiers pour des soins soutenus.
Mais ayant rencontré le Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Pape Modou Kane a reçu de Amadou Bâ, tête de liste départementale de « Benno Bokk Yakaa », une enveloppe de 2 millions F Cfa pour pouvoir se soigner. Voici son histoire. Contée à Actusen.com par l’intéressé, « himself ».
« Ça m’est arrivé en 2007. J’étais à Saint-Louis en classe de Première, au Collège Abdoulaye Mady. Je suis aujourd’hui, à ma 6e intervention chirurgicale. En 2007, juste après que la vue s’en est allée, je fus envoyé à Tunis, en Tunisie et plusieurs autres fois encore. Au mois de juin dernier, j’y suis reparti pour une énième intervention à la Clinique d’ophtalmologie des Associations de Tunisie.
Les coûts et le billet d’avion me reviennent à 800 euros pour l’ablation de la silicone
Et on m’a prescrit un rendez-vous, qui arrive bientôt pour l’ablation. Mais je n’ai plus d’argent. J’ai un pincement au cœur de devoir solliciter, à nouveau, les gens et les Ong et les écoles qui m’ont soutenu jusque-là. J’ai vraiment mal. La situation me préoccupe, énormément. Les coûts et le billet d’avion me reviennent à 800 euros pour l’ablation de la silicone.
Sans ressources financières disponibles, je suis cloué à Dakar. C’est pourquoi, ayant appris que le Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, recevait les étudiants, j’en ai profité pour faire partie de la délégation et poser, en direct, mes doléances. On m’a toujours parlé de ses actions de bienfaisance et de soutien en faveurs des plus démunis ».
« Je serai éternellement reconnaissant à…Amadou Bâ »
« C’est quelque chose qui me va droit au cœur. Parce qu’il y a plusieurs de ses collègues et des Directeurs généraux qui ont promis aide et soutien, des mois durant, voire des années, sans, finalement, réagir. Avec lui, je crois que j’arrive au bout de ma souffrance. C’est lui qui va me rendre la clé de mon avenir.
Car mon avenir a toujours dépendu de ma vision. Aujourd’hui, j’ai 24 ans et j’aurais pu terminer mes études. Mais…, ces 2 millions de Amadou Bâ sont quelque chose de spéciale pour moi. Je lui serai éternellement…reconnaissant.
Propos recueilli par Gaston MANSALY (Actusen.com)