L’ONU a voté à l’unanimité samedi 5 août les sanctions les plus fermes jamais adoptées contre un pays. Le Conseil de sécurité prive ainsi la Corée du Nord d’un milliard de dollars de revenus chaque année en interdisant les exportations essentielles au régime de Kim Jong-un. Les diplomates espèrent ainsi mettre un terme aux ambitions nucléaires de Pyongyang et pousser le régime à revenir à la table des négociations. C’est en tous les cas l’espoir de Pékin, allié de la Corée du Nord, qui a voté positivement pour ce texte.
Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Pyongyang a désormais l’interdiction de vendre du charbon, des minerais de fer et les produits issus de sa pêche. En tout, c’est un tiers de ses revenus qui sont visés par cette nouvelle résolution de l’ONU.
Pour Nikki Haley, l’ambassadrice américaine qui a négocié ce texte pendant près d’un mois avec son partenaire chinois, la balle est maintenant dans le camp des Nord-Coréens. « Ils ont l’option d’arrêter leurs actions. Ils ont la possibilité de mettre un terme à leur comportement dangereux et irresponsable, affirme-t-elle. Et la communauté internationale n’aurait pas pu le dire de manière plus ferme et nous sommes prêts à aller plus loin si nous y sommes obligés ».
Dans un communiqué, Donald Trump a salué cette décision. « Le président apprécie la coopération de la Chine et de la Russie pour assurer l’adoption de cette résolution », a fait savoir la Maison Blanche. De son côté, la Chine a, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, appelé la Corée du Nord à prendre une décision « intelligente ».
Cette position très ferme du Conseil de sécurité doit lui donner les leviers nécessaires pour négocier avec le régime de Kim Jong-un. C’est ce qu’a voulu mettre en avant l’ambassadeur chinois à l’ONU qui souhaite une reprise rapide des négociations. « Nous espérons que l’adoption de cette résolution améliore les chances de résoudre ces problèmes par la négociation. C’est notre espoir », a-t-il déclaré.
« Ces sanctions répondent à une menace qui est grave, croissante et mondiale. Ce n’est plus une menace régionale, nous sommes confrontés à une menace nucléaire mondiale il faut en avoir conscience. Cette position de fermeté n’est pas une fin en soi mais est déterminée et destinée à nous donner le levier dont nous avons besoin pour permettre une issue politique à la crise », a pour sa part expliqué l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre.
Si Pyongyang décidait au contraire de poursuivre ses provocations balistiques, le risque d’escalade est grand, note un expert du dossier qui rappelle que Washington a déjà émis l’hypothèse de représailles militaires.
Rfi