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Rex Tillerson: pas de dialogue avec Pyongyang avant l’arrêt des tirs de missile

Le secrétaire d’Etat américain a exclu ce lundi 7 août un retour rapide au dialogue avec la Corée du Nord. Rex Tillerson estime que la nouvelle volée de sanctions infligées à Pyongyang démontrait que la planète avait perdu patience face à ses ambitions nucléaires.

Le chef de la diplomatie américaine, qui s’exprimait à Manille en marge d’un forum régional, a souligné que Washington n’envisagerait de pourparlers que si Pyongyang suspendait son programme balistique, ce que les autorités nord-coréennes disent n’avoir aucune intention de faire. « Le meilleur signal que pourrait envoyer la Corée du Nord pour signifier qu’elle est prête à parler serait d’arrêter ces tirs de missiles », a déclaré Rex Tillerson, laissant toutefois entrevoir la perspective que des émissaires américains puissent un jour s’asseoir à la même table que les responsables du pays reclus pour éviter l’escalade.

Le secrétaire d’Etat américain s’est refusé toutefois à dire quand un tel dialogue pourrait se tenir ni combien de temps devrait durer la pause. « On le saura le moment venu, a-t-il ajouté. Je ne vais pas donner à quelqu’un un nombre spécifique de jours ou de semaines. C’est plutôt une question d’état d’esprit. Ils peuvent démontrer qu’ils sont prêts à s’asseoir dans l’état d’esprit de vouloir avancer dans des discussions en s’abstenant de procéder à des essais de missiles. »

Pyongyang rejette les sanctions de l’ONU

Ces déclarations américaines surviennent au lendemain d’une rencontre rarissime dans la capitale philippine entre les chefs de la diplomatie des deux Corées, au cours de laquelle le Nord-Coréen n’a montré aucun signe que son pays ait été intimidé par les nouvelles sanctions de l’ONU. Son homologue sud-coréenne Kang Kyung-Wha l’a pressé d’accepter l’offre de dialogue de Séoul. « Compte tenu de la situation actuelle dans laquelle le Sud collabore avec les Etats-Unis pour accentuer les pressions sur le Nord, de telles propositions manquent de sincérité », a répondu Ri Yong-Ho.

Les sanctions adoptées samedi par le Conseil de sécurité de l’ONU constituent « une violation violente de notre souveraineté », a ont renchéri les autorités nord-coréennes dans un communiqué publié par l’agence officielle KCNA ce lundi. « Nous ne mettrons pas notre (programme de) dissuasion nucléaire sur la table des négociations » tant que le Nord est menacé par Washington, ajoute le texte. Pyongyang « ne reculera pas d’un seul pas s’agissant du renforcement de (sa) puissance nucléaire ».

Unité

Le président américain Donald Trump et son homologue sud-coréen Moon Jae-In ont eu un entretien téléphonique dimanche, au cours duquel ils ont estimé que la « Corée du Nord représente une menace directe sérieuse et grandissante pour les Etats-Unis, la Corée du Sud, le Japon ainsi que pour la plupart des pays du monde », selon un communiqué de la Maison Blanche.

Sur les réseaux sociaux, Donald Trump avait salué l’unanimité du vote et remercié la Russie et la Chine pour leur soutien à un dénouement qu’elles auraient pu empêcher par leur droit de véto. Rex Tillerson, qui a rencontré dimanche en tête-à-tête ses homologues chinois et russe, Wang Yi et Sergueï Lavrov, a également cherché à mettre en exergue le front uni de la communauté internationale.

Il a souligné que la « communauté internationale » attendait de la Corée du Nord qu’elle prenne « des mesures pour atteindre tous mes objectifs, à savoir la dénucléarisation de la péninsule coréenne ». Le forum annuel de l’Asean réunit les chefs de la diplomatie de 26 pays et de l’Union européenne pour évoquer les questions de sécurité en Asie-Pacifique.

Mais, reflétant les nuances persistantes entre les puissances mondiales sur le dossier nord-coréen, le chef de la diplomatie chinoise a réitéré la position de Pékin selon laquelle les sanctions ne suffisent pas, appelant une nouvelle fois au dialogue. Wang Yi a demandé la reprise des « pourparlers à six » (Chine, Etats-Unis, Russie, Japon, deux Corées) qui sont au point mort depuis des années. « Le dialogue et la négociation sont les seuls moyens appropriés pour régler le problème de la péninsule coréenne ».

Avec Rfi.fr

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