Dominateurs depuis le début de la saison, Rafael Nadal et Roger Federer ne sont plus très loin de revenir tout en haut de la hiérarchie mondiale. L’Espagnol pourrait déloger Andy Murray dès cette semaine à Montréal, alors que le Suisse se rapproche lui aussi de la place de n°1. Leur duel pour le trône de l’ATP va rythmer cette fin de saison.
Il y a un an, à la même époque, Rafael Nadal sortait tout juste d’un arrêt forcé de plus de deux mois. Roger Federer, lui, avait déjà mis un terme à sa saison. Début 2017, lorsque l’ATP Circus s’est retrouvé en Australie pour la grand-messe du début d’année, l’Espagnol pointait à la 10e place au classement mondial. Le Suisse était 17e. Sept mois plus tard, par un retour(nement) de l’histoire que personne n’aurait pu imaginer, en tout cas dans de telles proportions, les deux joueurs les plus titrés de l’histoire du Grand Chelem s’apprêtent à se livrer un duel direct pour la première place mondiale.
Bien sûr, pour l’heure, le numéro un se nomme toujours Andy Murray. Mais l’Ecossais n’est plus qu’un leader virtuel. Il affiche à ce jour 7750 points au compteur, mais doit encore en remettre en jeu 5960 d’ici la fin de saison, soit 77% de son total. Rafael Nadal, sur ses talons, n’a que 370 points à défendre sur ses 7465. Quant à Roger Federer, c’est simple, chaque match gagné à présent sera du bonus puisqu’il n’avait pas joué après Wimbledon en 2016. S’il est un poil en retrait avec 6545, le Bâlois est prêt à surgir.
Federer : « La place de n°1 n’est pas trop loin… »
Murray en difficulté, Djokovic et Wawrinka d’ores et déjà en vacances prolongées, il ne fait désormais quasiment plus aucun doute que Nadal ou Federer terminera l’année au sommet de la hiérarchie. Pour Rafa, ce serait une première depuis 2013. Pour Rodgeur, depuis 2009. Sans parler de triomphe de fin de saison, Nadal n’a plus mené la danse au classement ATP depuis juin 2014. Federer, depuis l’été 2012. Or l’un ou l’autre, voire l’un puis l’autre, sera prochainement numéro un mondial.
Pour Nadal, ce n’est peut-être qu’une affaire de jours. Murray absent à Montréal, le Majorquin n’a besoin que de trois petites victoires pour mettre fin au règne de Sir Andy. Une place en demi-finale et l’affaire sera dans le sac. Evidemment, fidèle à lui-même, Nadal dit nada sur le sujet. « Je ne pense pas du tout à la première place mondiale pour l’instant, a-t-il assuré dimanche. Je dois faire mon travail. J’ai un tableau difficile. Je dois continuer à jouer comme je l’ai fait en première moitié de saison. Tout ce que je veux, à Montréal, c’est avoir du plaisir. »
Roger Federer n’est pas en mesure pour sa part de briguer le trône dès cette semaine. Mais à moyen terme, il l’a dans le viseur. Et s’en cache à peine. « La place de n°1 n’est pas trop loin, relève-t-il. Cette semaine, l’attention est surtout sur Rafa. Ce serait quand même assez incroyable pour lui de redevenir numéro un. Je serais content pour lui, mais je serais aussi content pour Murray s’il le gardait, parce qu’il a beaucoup donné. Les deux le méritent, et moi j’espère que je serai en lice dans quelques semaines ou quelques mois. »
Après Retour vers le futur, bientôt Retour sur le trône
Sauf blessure, sauf cata, le contraire serait étonnant. Pour l’heure, Nadal possède un petit avantage sur lui. Au classement ATP Race, soit uniquement sur les résultats de l’année 2017, le roi de Roland compte une petite marge de 450 points sur le maître de Wimbledon. Vainqueur de deux des trois tournois du Grand Chelem, Federer paie son impasse sur la saison sur terre. Mais il entre dans une période qui, a priori, lui est plus favorable avec la tournée américaine sur ciment et plus encore la saison indoor, le point faible habituel de Nadal.
Nadal et Federer n’ont plus l’âge de chasser les points. Pour eux, les titres sont le gâteau, le classement mondial la cerise. Mais cette lutte royale pour le trône risque quand même de rythme et de pimenter cette fin de saison. Ils ont tous les deux de très bonnes chances de retrouver le sommet à tour de rôle. Logique, après tout, puisqu’à l’exception du tournoi de Rome, ils ont tout raflé, se partageant levées du Grand Chelem et Masters 1000. Les deux stars trentenaires ont joué à la perfection un remake de « Retour vers le Futur ». La suite logique, c’est « Retour sur le trône ». Mais en fin de saison, il n’y aura qu’un fauteuil pour deux…
Avec Eurosport.fr