La question du financement de l’éducation qui nous réunit ici, est une préoccupation permanente des politiques publiques, en particulier pour les pays en développement.
C’est une question à la fois grave et essentielle, parce qu’elle est à enjeux multiples.
L’éducation détermine la qualité des ressources humaines qui portent le développement d’une Nation.
Elle forge l’esprit et la conscience. Elle rend l’individu plus difficile à manipuler et moins vulnérable aux extrémismes de tous genres.
Et puis, il y a le cas particulier de l’éducation des filles. Eduquer une fille, c’est agir positivement sur la santé de la famille, sur l’éducation des générations futures et sur la maitrise de la croissance démographique.
C’est dire que le financement de l’éducation, parce qu’il contribue à l’émergence d’une société instruite et productive, ne doit pas être considéré comme une charge sociale, mais comme l’un des meilleurs investissements pour le futur.
Pour l’année en cours, le budget du Sénégal pour le secteur de l’éducation est de 602 918 670 840 FCFA, (environ 1100 millions de dollars), soit 25,48% du budget national. Ce ratio est supérieur à la moyenne de 20% recommandée dans l’Objectif de Développement Durable n°4.
Malgré tous ces efforts, les besoins en matière d’éducation restent sans commune mesure avec les moyens, surtout dans un contexte de raréfaction des ressources.
C’est pourquoi je dois remercier ici tous les partenaires, dont la France et le Partenariat mondial pour l’Education, qui soutiennent financement de l’éducation au Sénégal.
Cet appui aide à la mise en œuvre de notre Programme d’Amélioration de la Qualité de l’Equité et de la Transparence, (PAQUET), qui s’étend sur la période 2013-2025.
Le PAQUET est une composante essentielle de l’Axe II du Plan Sénégal Emergent qui porte sur le capital humain, la protection sociale et le développement durable.
En reconnaissance de ses résultats depuis 14 ans, avec un investissement de 4,7 milliards de dollars en appui à l’éducation dans les pays en développement, le Partenariat mondial pour l’Education mérite d’être soutenu ; d’autant plus que c’est le seul fonds international entièrement dédié à l’éducation.
Voilà pourquoi, ensemble avec la France, le Sénégal a accepté de co parrainer la troisième conférence de reconstitution des fonds du Partenariat Mondial pour l’Education, à hauteur de 3,1 milliards de dollars, sur la période 2018-2020.
Dakar accueillera la conférence le 8 février 2018.
J’y convie tous les pays partenaires.
Je remercie une fois de plus le Président Emmanuel Macron qui a accepté de co parrainer cette troisième campagne de reconstitution et de prendre part à la conférence de Dakar.
Nous devons tous nous mobiliser. Pays bénéficiaires, pays et Institutions partenaires.
On estime à 263 millions, peut-être même plus, le nombre de garçons et filles non scolarisés à travers le monde. Si nous ne faisons rien pour qu’ils aillent à l’école, ces enfants tomberont dans les ténèbres de l’ignorance et de l’obscurantisme. Ils seront les proies faciles de toutes les tentations, compris le radicalisme et l’extrémisme violent.
Il faut un nouvel élan solidaire en faveur de l’éducation. En offrant aux enfants la chance d’aller à l’école, nous repoussons les frontières de l’ignorance et de l’obscurantisme. Nous œuvrons pour la paix et la sécurité. Nous contribuons à l’avènement d’un autre Siècle des Lumières, illuminé par le triomphe de la raison, du savoir et du savoir-faire sur l’ignorance et l’obscurantisme.
Je vous remercie pour votre aimable attention.