En Afrique du Sud, la puissante confédération syndicale Cosatu et le Parti communiste appellent à une grève nationale ce mercredi 27 septembre. Ces deux alliés historiques du parti au pouvoir protestent contre la corruption et la « mainmise sur les ressources de l’Etat ». Mais aussi contre les suppressions d’emplois, la sous-traitance et la mauvaise gestion des entreprises publiques. Avec cet appel à la grève inédit, les alliés de l’ANC prennent encore de la distance avec le parti majoritaire.
La Cosatu et le Parti communiste (SACP) ont bien mis en garde l’ANC : leur alliance tripartite est en train de « s’effondrer ».
Les deux organisations ont appelé plusieurs fois à la démission de Jacob Zuma, même si la rupture avec le parti majoritaire n’est pas encore actée.
Ce mercredi, la Cosatu et le Parti communiste vont mobiliser leurs troupes dans treize villes sud-africaines. Les deux organisations espèrent réunir 100 000 manifestants pour dénoncer « les élites prédatrices » qui ruinent le pays.
Un mouvement contesté
Pourtant, il ne s’agira pas d’une marche contre l’ANC ni même d’une marche anti-Jacob Zuma.
Et c’est bien là le problème. Le syndicat de la métallurgie Numsa – qui a été exclu de la Cosatu – et la nouvelle confédération syndicale Saftu ont demandé à leurs membres de boycotter ce mouvement de grève.
« L’ironie de cette situation, c’est que la Cosatu fait partie du système qu’elle dénonce », a martelé le secrétaire général du syndicat Numsa, qui considère qu’avec cet appel à la grève, la Cosatu « essaie seulement de conserver un peu de crédibilité » face aux dérives de son allié l’ANC.
Avec RFI