Quelque 5,3 millions de Catalans étaient appelés dimanche à se prononcer sur l’avenir de la région. Selon le gouvernement séparatiste, le « oui » à l’indépendance l’a emporté avec 90 % des voix. Il a aussi assuré que 2,26 millions de personnes avaient voté, établissant le taux de participation à 42,3 %. Mais le scrutin a été émaillé de nombreuses violences policières, ternissant durablement l’image du gouvernement Rajoy.
« Aujourd’hui, il n’y a pas eu de référendum d’autodétermination en Catalogne. Aujourd’hui, nous tous les Espagnols avons constaté que notre Etat de droit conserve sa force et son bien fondé. Aujourd’hui nous n’avons pas assisté à une consultation, mais à un simulacre. » Si le référendum de ce dimanche en Catalogne n’a pas de valeur aux yeux de Madrid, l’image du chef de gouvernement Mariano Rajoy, l’auteur de cette déclaration hier soir, a été passablement écornée, relate notre envoyé spécial François Musseau. Les vidéos de violences policières contre des votants catalans souvent pacifiques et sans défense ont fait le tour des réseaux sociaux et ont été reprises dans tous les médias espagnols et internationaux.
« Cela m’a beaucoup choqué, parce que je n’avais jamais imaginé que la police espagnole pouvait faire ça, commente à froid Oriol de Balanzo, un chroniqueur radio catalan de 38 ans, qui a pu voter ce dimanche. Je savais qu’il y avait à peu près 10 000 policiers espagnols qui étaient venus pour essayer d’arrêter [la consultation], mais je n’avais jamais imaginé qu’ils arriveraient à utiliser la violence contre des gens qui voulaient voter. »
Rajoy isolé
Politiquement Rajoy est plus isolé que jamais et il va lui être très difficile de tendre des ponts avec l’opposition : Podemos refuse de parler avec lui, les socialistes sont très critiques avec « un Rajoy incapable et autoritariste ». « Un jour triste pour notre démocratie », a également commenté sur Twitter le secrétaire général du PSOE, Pedro Sanchez.
Rfi