Des suprémacistes blancs ont manifesté samedi 28 octobre aux Etats-Unis dans une petite ville du Tennessee. Un premier rassemblement depuis les évènements tragiques de Charlottesville cet été. Cette fois le cortège, isolé par la police, s’est dispersé dans le calme. Il n’y a pas eu d’affrontements avec les contre-manifestants.
Avec notre envoyée spéciale à Shelbyville, Anne Corpet
« White lives matter ! White lives matter ! » (« les Vies des Blancs comptent »), crient-ils, en référence au slogan « Black lives matter ». Ils sont près de 300 venus défendre la cause de la « race blanche » qu’ils jugent opprimée. La plupart sont habillés tout en noir, certains sont casqués, portent des boucliers, deux ou trois arborent même le sinistre insigne des SS.
« Nous nous sentons menacés parce que, quand il y a un afflux massif de gens de différentes races, de différentes cultures, de différentes ethnies dans un endroit comme le nôtre, cela change la nature du lieu. Nous voulons que le Sud soit aux sudiste », clame Michael Hill, qui dirige la Ligue du Sud, une faction raciste du mouvement confédéré.
Les responsables des différents mouvements suprémacistes blancs se succèdent au micro. Le discours de Matthew Heimbach, fondateur du Parti traditionaliste des travailleurs, un groupe nationaliste blanc, est salué par des « Heil Heimbach ! ».
Mais au-delà de la diatribe, Matthew Heimbach a des visées claires. Il prône l’éclatement des Etats-Unis d’Amérique. « L’Amérique est un énorme empire, et il est temps de dire que cela ne fonctionne pas, donc il faut nous séparer. Le multiculturalisme a échoué. On doit accepter cet échec et aller de l’avant ; en finir avec les Etats-Unis, et avec l’empire. Nous vivons enchaînés, il faut briser ces chaînes. »
De la musique vient troubler les discours. Elle provient d’une contre-manifestation organisée de l’autre côté de l’avenue. Les deux cortèges sont tenus à distance par des barrières de sécurité et des policiers lourdement armés.
Rfi