4 novembre 1939- 4 novembre 2017. Cela vous fait plus de ¾ de siècle Je pense qu’on peut vous classer parmi les « sages ». Ce mot étant utilisé chez nous pour qualifier les personnes d’âge avancé. Ainsi, on attend d’elles la générosité, l’altruisme, les conseils avérés… la sagesse tout simplement.
Monsieur le Président, je me souviens, comme si c’était hier, du soir du 1er décembre 2011, quand vous êtes rentré de chez Dansokho et que vous étiez désigné par vos pairs ou du moins par la majorité comme le candidat unique de Benno Sigguil Sénégal . Nous n’étions pas moins de 100 responsables à vous attendre à la permanence comme des élèves de terminale sous le balcon du bâtiment où la lecture de la liste des bacheliers se fait.
Je me suis jetée dans vos bras et j’ai pleuré, vous avez pleuré, nous avons pleuré pour l’espoir que vous suscitiez pour moi, pour nous, pour ce Pays. Cet espoir qu’on a placé en vous depuis l’appel du 16 juin 1999. Vous nous l’avez dit et nous y avons cru : « Nous avons choisi l’ESPOIR ».
Monsieur le Président, je me souviens également, que le 16 février 2017, à 23h 20 à 57km de Bakel en venant de Matam, 3 jeunes qui ont perdu la vie, en voulant vous décrocher le ticket d’accès à la Magistrature Suprême se sont retrouvés coincés sous le camion de sono jusqu’à 6h20 du matin faute de sapeurs pompiers aux alentours de 100km à la ronde.
Monsieur le Président, le 23 février de la même année, Boubacar Camara et Aida Ndao (présidente de la jeunesse féminine du département de Kaolack) sont allés rejoindre le groupe de Ndiaga Sow, à travers un accident également lors d’un meeting dans votre fief.
Monsieur le Président, nous avons surmonté toutes ces épreuves et avons continué tant bien que mal à vouloir atteindre notre objectif qui était de faire de vous le 4eme Président de la République du Sénégal. Le dernier mot revenant au tout puissant, nous avons accepté sa volonté et nous avons continué le combat derrière vous pour le report effectif de nos voix au 2nd tour pour le candidat Macky SALL.
Monsieur le Président, quand vous êtes devenu Président de l’Assemblée Nationale, ce n’était une surprise pour personne puisque le Président Macky SALL venait de mettre en pratique son credo « gagner ensemble et gouverner ensemble ».
Monsieur le Président, votre élection à la tête de cette institution a suscité en moi un nouvel espoir. L’espoir de voir enfin la restauration de la République, un équilibre des pouvoirs, une survie de la démocratie mais aussi et surtout la fin de l’ère de la superpuissance des Présidents Sénégalais.
Le premier acte que vous avez posé en tant que Président de l’Assemblée Nationale a été de vouloir donner Malick Gakou en offrande à celui que vous vénérez aujourd’hui. Ce même Malick Gakou que vous disiez considérer comme votre fils, votre héritier politique pour conserver un titre, pourquoi Khalifa devrait être surpris de ce cinéma dont vous êtes l’acteur principal ?
Monsieur le Président, le réveil a été brutal, ma désillusion a été aussi grande sinon plus que mon espoir. Vous obéissez au Président de la République au doigt et à l’œil. Avec votre complicité, il utilise cette institution pour violer la constitution de notre pays et éliminer des adversaires politiques.
Vous êtes également complice du népotisme en haut lieu de cette République non pas parce que vous ne le dénoncez pas, mais parce que vous avez également cherché à caser votre progéniture et celle de vos amis en lieu et place de cette jeunesse méritante qui s’est tant sacrifiée pour que vous soyez là où vous êtes aujourd’hui.
Monsieur le Président, force est de constater que vous venez d’écrire votre Nom en lettres d’or dans le livre des records en tant que « pire Président de l’Assemblée Nationale » que le Sénégal ait connu de Lamine Coura Gueye à nos jours. Vous considérez-vous « sage » ? Est-ce ce que vous voulez laisser comme héritage à vos enfants et vos petits enfants ? Car vous ne le savez que trop bien, l’histoire retiendra !
Recevez mes vœux les meilleurs pour cette bougie de plus en espérant qu’elle puisse illuminer le reste de votre carrière politique et enfin sauver ce qui peut l’être de la République.
Sokhna Diarra Cissé
Présidente de la jeunesse féminine du GP