Selon les Paradise Papers – la nouvelle enquête internationale sur les paradis fiscaux – Nike possédait en Europe deux structures qui récupéraient tous les bénéfices engrangés par ses ventes sur le Vieux Continent, comme le racontent nos confrères du Monde et de France Info. Les deux sociétés étaient basées aux Pays-Bas et se nommaient Nike European Netherlands BV et Nike Retail BV. En agissant ainsi, l’équipementier américain payait moins de 25% d’impôt sur les bénéfices, taux moyen en Europe.
Ensuite, toujours selon les Paradise Papers, Nike baissait artificiellement ses profits. Ses filiales dans les pays européens ne récoltaient pas un euro sur les ventes. La maison-mère leur facturait ce qu’on pourrait appeler un droit d’exploitation. Nike transférait ainsi les bénéfices de ses filiales vers sa maison-mère en faisant payer aux premières le droit d’utiliser la marque, à hauteur d’un milliard d’euros en Europe. L’entreprise envoyait ensuite lesdits bénéfices aux Bermudes, où ils n’étaient pas taxés.
Il y a quatre ans toutefois, Nike avait été démasqué par une ONG, qui avait mis au jour un gain de dix milliards de dollars.
Les Paradise Papers révèlent que l’équipementier américain a alors créé une nouvelle société – Nike Innovate CV – qui lui a permis de doubler à la fois le fisc américain et son homologue néerlandais. Pour le trésor public néerlandais, Nike Innovate CV doit payer ses impôts aux Etats-Unis, où est situé le siège social. Mais selon les autorités américaines, c’est aux Pays-Bas, où elle est installée, que Nike Innovate CV doit payer ses ipôts. Et au final, cette dernière n’en paie nulle part.
Interrogé par France Info, Nike a répondu qu’il «respectait pleinement la réglementation fiscale» et veillait «rigoureusement à ce que nos impôts soient pleinement en conformité avec la gestion de notre entreprise et nos investissements». Son chiffre d’affaires mondial est de 31 milliards de dollars.
Avec Lequipe.fr