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COMMENTAIRE : Piteuse pitance !

L’euphorie de départ s’est vite muée en abattement. En tristesse ! En effet, quatre jours après qu’ils ont pu se qualifier à la Coupe du Monde Russie 2018, au terme d’un matche maladivement remporté face aux «Bafana-Bafana», les «Lions» du Sénégal ont formulé une pitance la plus pitoyable qu’on puisse attendre d’une bande de footeux.
La preuve, inspirés par on ne sait pas quel esprit, les coéquipiers de Cheikhou Kouyaté ont, toute honte bue, osé réclamer, devant toutes les caméras et tous les flashs des médias du Sénégal, des terrains. Quelle honte ? Quelle catastrophe, pour des gens, qui ont la propension à réclamer leur part de patriotisme ?
Comment eux, qui gagnent des milliards F Cfa, ont pu avoir l’outrecuidance de réclamer des parcelles au Président de la République. Au moment où, dans leur pays, le Sénégal, on broie très souvent du noir pour trouver une case de santé, dans bien des localités éloignées.
Comment, sans scrupules, ces joueurs professionnels, gracieusement, rémunérés dans leurs clubs respectifs, ont dû manquer de respect au pauvre contribuable sénégalais qui sue sang et eau, pour les restaurer, payer cher leurs frais de voyage, dans le cadre des compétitions internationales, en voulant faire «main basse» sur le peu de réserves foncières dans la capitale sénégalaise ?
Comment les coéquipiers de Cheikhou Kouyaté, qui sont au courant que des milliers d’élèves suivent les cours dans des abris provisoires, ont pu avoir le culot de demander une pitance en parcelles.
Comment ces «Lions» ont pu se muer en opérateurs économiques, un certain 13 novembre 2017, au point d’oser solliciter du Chef de l’Etat des parcelles. Alors qu’au même moment, des centaines de compatriotes continuent d’accoucher à bord de charrettes ou de s’allumer aujourd’hui plus qu’hier à l’ère de la bougie et de la lampe tempête ?

Comment Moussa Sow, « papy » des footeux, a pu laisser ses frérots être emportés par ces terrains

Osons le dire : c’est impardonnable, c’est humiliant, c’est honteux ! Ça s’appelle le niveau zéro du patriotisme ! Ils sont partis de l’Afrique du Sud en héros. Mais ont atterri au Palais de la République du Sénégal en demandeurs de «zakat». Et ce qui est plus dramatique c’est que c’est le «Papy» du groupe, en l’occurrence Moussa Sow, qui a porté la parole des quémandeurs.
Sa posture est d’autant plus inique que l’homme, qui cire désormais le banc de l’équipe nationale du Sénégal, est réputé très religieux. C’est un musulman pratiquant, disent tous ceux qui le connaissent. Alors, quelle mouche a dû le piquer, pour que Moussa Sow puisse s’offrir ce luxe permissif de faire fi de l’adage, selon lequel «le pain pour soi-même est une question matérielle, alors que le pain pour son prochain est une question spirituelle».
Pourquoi les poulains de Aliou Cissé ne devraient pas être fiers d’eux, s’ils se regardaient dans une glace
Et puis, la bande à Aliou Cissé ne devrait pas être fière d’elle-même, si elle s’était regardée dans une glace. Car autant elle a battu l’Afrique du Sud sur son terrain sur le score de 2 buts à 0, autant le niveau de sa prestation était des plus lamentables.
Les footeux du Sélectionneur réfléchiraient à deux fois, avant de solliciter la zakat auprès du Chef de l’Etat, s’ils se demandaient pourquoi les Sénégalais n’ont pas investi les rues, pour fêter leur qualification, dès le coup de sifflet final.
Ces «Lions» d’un genre moderne feraient profil bas, s’ils avaient une pensée, fut-elle petite, à l’endroit des centaines de familles qui, de Dakar à Saint-Louis, en passant par Kaffrine, deviennent des sans-abris, à chaque fois que le Ciel ouvre ses vannes, en saison des pluies. Et qui méritent plus qu’eux les parcelles qu’ils réclament.
Au contraire, on s’attendait à ce que les protégés de Aliou Cissé mobilisent les 20 millions F Cfa offerts à chacun par le Président Macky Sall, pour les filer à des pouponnières, des Centres de santé et Cases de santé, qui souffrent de logistiques dignes du nom. Ou à des élèves, qui suivent les enseignements presque dans la rue.
Malheureusement, ce sont les Camerounais qui vont rire sous cape, en entendant parler de cette requête de nos «valeureux» footeux. Parce que, pour les Livres d’Histoire, Samuel Eto’o est resté trois longues années, sans toucher ses primes. Ce n’est pas tout. Car ce «Lion» de rêve ne rechignait jamais à se payer ses billets d’avion pour prendre part à toutes les rencontres des Lions Indomptables.

N’est pas Samuel Eto’o, qui veut

Ce footballeur patriote, qui ne court pas les rectangles verts, ne s’en est pas arrêté en si bon chemin. Au motif que le serial butteur, qui a longtemps fait fantasmer les férus du ballon rond, partout où il est passé, avait récemment offert à chaque «Lion indomptable», après la victoire du Cameroun sur le Maroc, pour le Mondial 2010, une montre à 33 000 euros (plus de 21 millions Cfa) qu’il avait offerte à Usain Bolt.
Daouda THIAM (Actusen.com)

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