C’était pour la Birmanie un événement historique : pour la première fois, un pape célébrait publiquement la messe dans le pays, devant des fidèles de toutes les régions, mais aussi des pays voisins : le Vietnam, le Laos, et la Thaïlande. « Vous êtes une Eglise vivante », s’est réjoui François. De fait, ce qui frappait parmi ces pèlerins, c’était leur jeunesse, celle des prêtres et des religieuses notamment. Mais aussi leur foi : certains s’étaient entassés par dizaines, la veille, dans les paroisses de Rangoon, pour voir le successeur de Pierre !
Et malgré cela, il y avait aussi une sorte de réserve dans la façon d’accueillir le pape. Distance très asiatique sans doute, mais aussi prudence propre à une Eglise qui depuis cinquante ans, a vécu une persécution larvée de la part du régime, et commence seulement à relever la tête. « Vous pouvez être fiers d’être catholiques », leur a ainsi lancé le cardinal Bo, archevêque de Rangoon, dans son message de remerciement.
Et c’est donc à ces chrétiens minoritaires mais fervents que le pape a confié une mission exigeante, à la hauteur de la vivacité de leur foi : il leur a demandé de guérir les blessures de ce pays déchiré, par des oeuvres de charité. Il leur a aussi donné un conseil : celui de nourrir leur action par l’eucharistie, pour puiser la force dans la croix du Christ.
Avec RFI