Les Libériens se sont rendus aux urnes mardi 26 décembre pour le second tour de l’élection présidentielle qui oppose le vice-président sortant, Joseph Boakai, à l’ancienne star du football international George Weah, donné favori. Ce second tour s’est passé sans incident notable. Mais les électeurs étaient moins nombreux qu’au premier tour à se déplacer pour voter.
Le scrutin s’est bien déroulé. Il y avait des bulletins de vote, des urnes, des scrutateurs et des policiers. Il ne manquait que des électeurs. Un certain nombre, en ce lendemain de Noël, ont boudé le scrutin et tout semble indiquer que la participation électorale, de 75% au premier tour, pourrait avoir baissé. De combien de points ? On devrait le savoir avec précision ce mercredi.
Il est vrai qu’au premier tour, les Libériens désignaient un président mais également 76 parlementaires. Des centaines de candidats avaient alors poussé les électeurs à se rendre aux urnes, organisant parfois leur transport. Cela n’a pas été le cas cette fois-ci.
Mardi, le sénateur George Weah s’est dit persuadé de l’avoir emporté. Le vice-président Joseph Boakai, a déclaré quant à lui qu’il accepterait le verdict des urnes, « sous réserve qu’il respecte toutes les normes ».
S’il constatait des irrégularités, il pourrait exercer, comme il l’a fait après le premier tour, des recours, d’abord devant la commission électorale, puis devant la Cour suprême. Le mandat de la présidente Ellen Johnson Sirleaf se termine le troisième lundi de janvier.
Quoi qu’il en soit ce scrutin suscite l’espoir chez les Libériens. « On ne veut plus la guerre, on ne veut plus de morts » : cette publicité tourne à la radio pour bien faire comprendre aux Libériens l’importance de la paix et de la stabilité.
Les électeurs libériens n’avaient que ces mots à la bouche mardi, eux qui ont connu deux guerres civiles et une épidémie d’Ebola. Ce second tour porte l’espoir, même s’il a été organisé avec plusieurs semaines de retard.
Beaucoup d’électeurs assurent qu’il est temps pour le Liberia, de « passer à autre chose ». Et cette élection est, aux yeux de beaucoup d’entre eux, un pas dans la bonne direction.
« Je suis un homme heureux, très heureux, confie un électeur. Il est grand temps qu’on choisisse, nous-mêmes, nos propres dirigeants, et que de bons dirigeants prennent les commandes pour que notre pays puisse aller de l’avant. Si la bonne personne est élue, tout va changer. C’est pour cela que je crois que notre avenir, l’avenir de nos enfants, dépend de cette élection. »
Pour beaucoup de Libériens, le pays doit enfin se consacrer au développement. Ils savent bien que leurs voisins, à commencer par la Côte d’Ivoire, ont une longueur d’avance. Qu’il s’agisse d’infrastructures, de santé ou d’éducation, ils n’ont plus envie de passer pour les mauvais élèves de la classe ouest-africaine.
La présidente Ellen Johnson Sirleaf a peut-être ramené la paix dans son pays, mais ils cherchent maintenant un chef d’Etat qui ramènera la croissance économique.
Rfi.fr