Les partisans d’Alexeï Navalny se mobilisent, ce dimanche 28 janvier 2018. L’opposant russe, qui n’aura pas le droit de se présenter en mars prochain à la présidentielle, veut lancer un appel national au boycott de l’élection, jouée d’avance pour Vladimir Poutine. Des manifestations sont organisées dans plusieurs dizaines de villes russes. Souvent, comme à Moscou, ces rassemblements seront considérés comme illégaux par les autorités.
Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
Ce sont des militants en colère, souvent des volontaires de la première heure. Pour eux, Alexeï Navalny aurait dû être autorisé à participer à l’élection présidentielle. Ce dimanche, ils manifestent en dépit du risque d’arrestation.
Les premiers rassemblements ont débuté dans l’est de la Fédération de Russie, en Sibérie, à Irkoutsk, Iakoutsk ou encore à Krasnoïarsk. Et ce, malgré des températures souvent glaciales en cet hiver.
A Moscou, la manifestation devrait débuter à 14 h heure locale, en plein centre, sur l’avenue qui mène au Kremlin. Elle n’a pas été autorisée aussi peut-on s’attendre à de nombreuses arrestations parmi les manifestants qui se rendront sur place en dépit des mises en garde proférées par les autorités.
La pression exercée sur Alexeï Navalny et ses partisans ne s’est pas relâchée un seul instant ces dernières semaines, avec des perquisitions dans les locaux du mouvement et l’interpellation de plusieurs militants.
Boycotter la présidentielle
« Nous voulons descendre dans la rue pour montrer que nous existons ! Nous n’acceptons pas que Poutine choisisse lui-même ses adversaires. Moi-même, j’ai participé à la campagne de Navalny pour qu’il puisse se présenter, et je considère que mes droits constitutionnels ont été violés lorsqu’il n’a pas été autorisé à le faire. C’est pour cela que je vais défiler, pour défendre mes droits », explique Alexandre Knyazev, l’un des responsables du quartier général moscovite de l’opposant.
Ils sont déterminés malgré tout à manifester, avec un mot d’ordre : le boycott du scrutin du 18 mars. C’est la stratégie d’Alexeï Navalny depuis que sa candidature a été officiellement rejetée par la Commission électorale.
Ce scrutin n’a rien de normal, dit en substance Alexeï Navalny, c’est une supercherie et il faut donc ne pas y prendre part. Objectif : faire en sorte que la participation soit la plus basse possible pour ternir la victoire annoncée de Vladimir Poutine. Le président sortant souhaite en effet être réélu avec un taux de participation important.
Mais la volonté d’Alexeï Navalny est aussi de ne pas disparaître du paysage politique durant la campagne électorale, de continuer à exister politiquement alors que d’autres candidats de l’opposition comme Ksenia Sobtchak ou Grigori Iavlinski vont avoir le droit de candidater.
Alexeï Navalny espère une forte mobilisation ce dimanche pour entretenir la flamme de ses partisans, alors que la campagne électorale va entrer dans le vif du sujet, au risque d’éclipser l’opposant russe.
Avec Rfi