La publication d’un mémo sur la procédure de mise sur écoute d’un ancien conseiller de Donald Trump suscite une tempête politique aux Etats Unis. Le président américain a autorisé la publication de ce document estimant qu’il discrédite l’enquête menée sur les ingérences russes dans sa campagne. Mais les démocrates dénoncent la partialité du mémo rédigé par le chef de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, un proche de Donald Trump. Et ils s’inquiètent de la suite des événements.
Cette accusation est exceptionnelle car le président est censé protéger ces deux institutions. Interrogé par les journalistes sur l’éventualité de sanctions le président a de plus éludé en répondant « vous verrez bien »…
« Il fait de la télé réalité… il nous met en appétit pour le prochain épisode » a commenté un représentant démocrate avant d’ajouter « mais il s’agit de nos institutions, il a le devoir de les préserver, pas de les détruire .»
Certains républicains ont aussi fait part de leur inquiétude
C’est le cas notamment de John McCain qui, sans citer directement Donald Trump, a déclaré par communiqué: « les récentes attaques contre le FBI et le département de la Justice ne servent pas les intérêts des Américains, mais ceux de Poutine. L’enquête du procureur Mueller doit se poursuivre sans obstruction. »
Le journaliste Carl Bernstein, qui avait révélé l’affaire du Watergate sous la présidence Nixon et désormais consultant sur CNN, appelle lui le parti républicain à « reprendre ses esprits »: « Pendant toute la durée de la guerre froide, les Russes n’ont pas réussi à faire ce que Poutine a fait à travers Donald Trump pour déstabiliser les Etats Unis et ses institutions. C’est incroyable. J’espère que le parti républicain qui le soutient va reprendre ses esprits. S’il ne peut pas voir comment Donald Trump a été manipulé et comment Donald Trump utilise cette affaire pour éviter une enquête légitime et nuire aux institutions de la démocratie américaine, alors le parti républicain nous emmène dans une direction où nous ne voulons pas aller. Et les républicains étaient les héros du watergate car à l’époque ils étaient intéressés par la vérité ».
Le mémo contient-il réellement des informations qui discréditent l’enquête ?
La note soulève seulement des interrogations sur la légitimité de certaines actions, mais elle ne couvre qu’une petite partie de l’enquête, celle qui concerne la mise sur écoute de Carter Page, un ancien conseiller de Donald Trump. Pour obtenir le droit de poursuivre ces écoutes, le FBI a utilisé un témoignage considéré comme partisan. Mais Carter Page faisait l’objet depuis trois ans de soupçons de la part de la police fédérale et pour des motifs sérieux.
James Comey l’ancien directeur du FBI débarqué par la Maison Blanche a qualifié le document de «malhonnête» et de «trompeur». Il existe d’ailleurs un autre mémo rédigé cette fois par les démocrates à partir des mêmes documents… mais ce dernier n’a pas été déclassifié.
Rfi.fr