Suite à la polémique qui entoure la fiabilité ou non du fichier électoral, celle du ministre de l’intérieur crédité de vouloir opérer «des forfaits» pour la réélection du président Macky Sall en 2019, votre canard, SourceA a jugé impérieux de s’attacher les services d’un Expert électoral, dont le franc-parler et la non-appartenance à aucun des protagonistes (Pouvoir et Opposition) se passe de commentaires. Il s’agit de la personne de Ndiaga Sylla, en vue de…, si on ose le dire, trancher le contentieux politicien, qui met aux prises Pouvoir et Opposition. D’autant que l’opposition, qui doute de la crédibilité de notre fichier ainsi que de la loyauté de Aly Ngouille Ndiaye, objet de tirs groupés et nourris, depuis dimanche passé, accable de tous ses sarcasmes le ministre-maire de Linguère. Parce que suspecté d’être prêt à tricher en faveur de Macky Sall, son mentor, à la prochaine Présidentielle.
A cet effet, joint par téléphone par SourceA, le Spécialiste des Questions électorales a soutenu que notre fichier électoral est assez fiable pour garantir des élections crédibles. De plus, il a jugé inutile de vouloir rayer de la carte le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, qui ne peut, nullement, à son avis, user de sa position, pour influer sur des résultats électoraux.
Une polémique folle s’est emparée de nos jours des médias sénégalais sur la possibilité ou non de frauder des élections dans notre pays. Des analystes ont livré leur point de vue sur ce sujet qui défraie la chronique. Ce, soit pour expliquer les manèges, qui permettraient à la mouvance présidentielle de frauder et de remporter des élections. Ou pour soutenir l’hérésie de véhiculer une idée d’une possible fraude électorale, soit par le canal du ministre en charge de l’organisation des élections, de quelque bord où il se situe, en manipulant le fichier électoral.
Le déclic, qui a fait resurgir cette controverse se trouve être la sortie du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique aux couleurs du Parti au pouvoir, Aly Ngouille Ndiaye, dans l’émission de la 2Stv. En effet, l’opposition estime que le ministre-maire de Linguère, responsable de l’Alliance pour la République de Macky Sall, comme ils l’ont, d’ailleurs, toujours clamé, doit signer sa démission ou être défénestré par le Chef de l’Etat ou encore doit filer à une personnalité «neutre» l’organisation des élections, notamment la Présidentielle de 2019.
Notons, bien évidement, que cette problématique a, pendant de longues années, été au cœur des préoccupations de la classe politique surtout de l’opposition qui demande la nomination d’un ministre neutre, d’aucun ancrage politique pour conduire les rendez-vous électoraux de notre cher Sénégal. A noter aussi que selon le camp d’en-face, en l’occurrence la mouvance présidentielle, cette question, qui préoccupe plus d’un, est un faux débat, du fait que, selon le Parti au Pouvoir, avec l’évolution du système électoral sénégalais, il est, presque, impossible d’orchestrer une fraude électorale de quelle que nature que ce soit.
Ndiaga Sylla, Expert électoral : «dire qu’il y a possibilité de faire prospérer la fraude au Sénégal, relève d’une hérésie, qui ne dit pas son nom»
Ainsi, face à cette situation à polémique, votre quotidien de référence, SourceA a cherché et trouvé un acteur libre de ses mouvements, de ses convictions, et qui, en tout cas, jusqu’à preuve du contraire, ne navigue dans aucun camp politique. Pour Ndiaga Sylla, Expert électoral, dire qu’il y a possibilité de faire prospérer la fraude au Sénégal, relève d’une hérésie, qui ne dit pas son nom. A vrai dire, le spécialiste estime que ce débat de fraude ou pas est un faux problème. Suivant sa logique, Ndiaga Sylla indique qu’il est très simple de comprendre qu’il n’y a pas possibilité de frauder, et pour cause.
«La carte d’identité biométrique CEDEAO à puce multi-applications fusionnée à la carte d’électeur, instaurée au cours de la récente refonte partielle de 2016 concourt à sécuriser le fichier et à simplifier les procédures, grâce aux nouveaux procédés technologiques et l’authenticité des données enregistrées»
Il souligne que, depuis la refonte de 2005, le fichier électoral sénégalais est, à son avis, bâti sur des données biométriques, qui galantiseraient l’unicité de l’électeur. De plus, étoffe-t-il, la carte d’identité biométrique CEDEAO à puce multi-applications fusionnée à la carte d’électeur, instaurée au cours de la récente refonte partielle de 2016 concourt à sécuriser le fichier et à simplifier les procédures, grâce aux nouveaux procédés technologiques et l’authenticité des données enregistrées. Encore que, selon lui, la DAF a consenti d’énormes efforts pour la consultation du fichier avec notamment le portail internet et le centre d’appel, qui auraient dû intervenir dès la phase du contentieux sur les inscriptions. Au demeurant, il juge essentiel que ce portail intègre des champs, qui renseignent sur l’état de l’édition et de la disponibilité des cartes d’électeurs. Concluant sa plaidoirie, il pense que le tri des cartes opéré à partir de la DAF et au niveau local et la démultiplication des commissions contribueront, d’après lui, à simplifier leur distribution.
«Notre système électoral a, à moult reprises, démontré la preuve de sa performance à garantir des élections crédibles, transparentes et apaisées»
En dépit du tintamarre et des charivaris qui entourent la récente sortie du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Ndiaga Sylla, dont le franc-parler est connu de tous, ne semble pas comprendre le manque de confiance, qui prévaut entre le pouvoir et l’opposition. En effet, il souligne que certaines suspicions, quoique légitimes, ne devraient pas empêcher les deux camps d’avoir confiance en notre système électoral qui, à moult reprises, «a démontré la preuve de sa performance à garantir des élections crédibles, transparentes et apaisées». Dans le même ordre d’idées, il fait savoir qu’il «y a lieu d’apprécier, à sa juste valeur, les forces du système électoral sénégalais».
Les «vérités» crues, qui déplaisent, certainement, au camp de l’opposition, ne tarissant pas, Ndiaga Sylla rappelle que le contentieux sur les listes électorales est traité par la justice, à la suite de la publication des listes électorales. Sans compter le fait que les Partis politiques sont, non seulement représentés dans les Commissions administratives d’enrôlement et de distribution des cartes d’électeurs, mais également ils peuvent réclamer l’audit du fichier électoral, qui s’est instauré comme une tradition.
«Certaines suspicions, quoique légitimes, ne devraient pas empêcher les deux camps d’avoir confiance en notre système électoral qui, à moult reprises, a démontré»
Ndiaga Sylla est d’autant plus convaincu que le ministre de l’Intérieur ne saurait frauder des élections que les observateurs nationaux et internationaux ont accès à l’ensemble des bureaux de vote, sans compter le rôle que jouent les médias qui informent à temps réel et la mobilisation des électeurs, le jour du scrutin. Fort de ces considérations, l’Expert électoral estime même que la polémique qui entoure la nomination d’un ministre de l’Intérieur d’aucune obédience politique n’a pas de sens, puisque l’on sait que vue la présentation des choses, aucun ministre de quelque bord que ce soit, ne peut truquer les résultats des élections, en faveur de son camp politique. D’ailleurs, il dit être convaincu qu’au vu de tout ce qui précède, il n’est pas évident qu’une tentative de fraude électorale puisse prospérer au Sénégal. Cependant, nuance notre interlocuteur, «nul système n’étant parfait».
«Un supposé transfert d’électeurs ne peut, en aucun cas, impacter sur les résultats des élections»
Pour, semble-t-il, rassurer une partie de la classe politique qui en veut au ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, crédité de pouvoir frauder lors de la présidentielle de 2019, en faveur de son mentor, Ndiaga Sylla déclare que le Président de la République étant élu au scrutin uninominal au niveau national, un supposé transfert d’électeurs ne peut, en aucun cas, impacter sur les résultats des élections. Puisque l’unicité de l’électeur est garantie dans le fichier biométrique et que nul électeur ne devrait être en mesure de voter plus d’une fois». Avant de lâcher, sous ce rapport, qu’il y a lieu de préciser que le Code électoral énonce le rattachement de l’électeur à son domicile.
Aliou KANE (SourceA)