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Affaire Skripal: expulsions de diplomates russes en Europe et aux Etats-Unis

Après l’empoisonnement de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal, la « réponse coordonnée » des pays occidentaux commence à se concrétiser. Les Etats-Unis ont annoncé l’expulsion de 60 « espions » russes et plusieurs pays européens ont pris des mesures similaires.

Parmi les 60 ressortissants russes expulsés par les Etats-Unis, on compte 48 agents de renseignements connus du consulat de Russie à Seattle, ainsi que 12 de la mission russe des Nations unies. Ils ont sept jours pour quitter le pays. La Maison Blanche a également annoncé la fermeture du consulat russe de Seattle, la raison donnée étant la proximité d’une base de sous-marins et d’une grande partie des installations industrielles de Boeing, un des plus gros fournisseurs de matériel militaire pour le compte du Pentagone.

Le Canada a également décidé d’expulser quatre diplomates russes à la suite de l’empoisonnement en Grande-Bretagne de l’ex-espion russe Sergueï Skripal, a annoncé Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères. Le gouvernement canadien a par ailleurs rejeté trois demandes de personnel diplomatique supplémentaires présentées par le gouvernement russe, précise la cheffe de la diplomatie russe dans un communiqué.

Des expulsions dans 14 pays de l’Union européenne

En Europe, l’Allemagne, la Pologne et la France ont annoncé en parallèle l’expulsion de quatre diplomates russes. Cette décision « fait suite aux conclusions du Conseil européen des 22 et 23 mars », indique Jean-Yves Le Drian dans un communiqué. Le ministre français des Affaires étrangères ajoute que « l’attaque de Salisbury constitue une menace grave à notre sécurité collective et au droit international » et que « le Conseil européen est convenu qu’il n’existait pas d’autre explication plausible que celle de la responsabilité de la Fédération de Russie ».

L’Italie, le Danemark et les Pays-Bas vont pour leur part expulser deux diplomates russes chacun, tandis que la Finlande a annoncé une expulsion. Selon le président du Conseil européen Donald Tusk, dans le cadre d’une réponse coordonnée après l’affaire Skripal, 14 pays de l’Union européenne ont pris des mesures similaires.

L’ancien bloc soviétique vent debout contre Moscou

D’autres pays européens ont annoncé prendre des dispositions semblables, notamment d’anciens membres du bloc soviétique comme la Lituanie ou la République tchèque qui ont annoncé l’expulsion de trois diplomates russes, mais aussi l’Estonie et la Lettonie qui vont expulser un diplomate.

La Pologne a quant à elle déclaré persona non grata quatre diplomates russes, tandis que l’Ukraine en fera partir 13. Une décision prise « dans un esprit de solidarité avec nos partenaires britanniques et nos alliés transatlantiques et en coordination avec les pays de l’UE », a déclaré le président ukrainien Petro Porochenko cité par son service de presse. Ces expulsions sont les plus importantes depuis au moins la fin de la guerre froide.

Londres salue une « réponse extraordinaire », Moscou promet de riposter

Moscou a dénoncé lundi une « provocation » et a promis de riposter, tout en réaffirmant l’innocence de la Russie dans le dossier Skripal. « Le geste provocateur de prétendue solidarité avec Londres de ces pays (…) témoigne de la poursuite d’une ligne de confrontation visant à aggraver la situation », a déclaré la diplomatie russe dans un communiqué, soulignant qu’elle comptait « forcément y répondre ».

Le gouvernement britannique salue pour sa part cette action conjointe. « La réponse extraordinaire de nos alliés constitue le plus grand mouvement d’expulsion d’agents russes de l’histoire, et permet de défendre notre sécurité partagée », a écrit le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson sur Twitter.

(Avec agences)

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