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Afrique sans fric: la galère des sélections

Les expériences malheureuses de l’Amiénois Gaël Kakuta et du Guingampais Jordan Ikoko, qui ont préféré quitter leur sélection congolaise lors de cette trêve internationale, rappellent à quel point la planète foot fonctionne aussi à deux vitesses.

Il y a bien sûr les affiches de rêve, qui font le bonheur des supporteurs à l’occasion de cette trêve internationale. Les chocs Espagne-Argentine ou Allemagne-Brésil, pour ne citer que ceux-là, préfigurent les confrontations de la prochaine Coupe du monde en Russie (14 juin-15 juillet). Et avec nourrissent l’engouement et l’excitation autour des futurs stars du Mondial, les Ronaldo, Messi et autre Griezmann pour ne citer que ceux-là.

Ça, c’est pour la vitrine la plus sexy et la plus glamour du football mondial. Et puis il y a la face sombre de ces rencontres amicales, rejetée dans l’anonymat médiatique. La réalité des petites sélections, en particulier sur le continent africain. Si Mohamed Salah enflamme le public égyptien, chauffé à blanc par la perspective de voir sa star emmener ses Pharaons lors de son premier Mondial depuis 1990, les sans grades n’ont droit ni aux lumières, ni aux honneurs.

En amical contre… la réserve de Lens !

Gaël Kakuta et Jordan Ikoko, deux visages familiers de la Ligue 1, n’auront pas le bonheur de voir la Russie cet été, après l’élimination de la République Démocratique du Congo par l’Egypte de Salah. Des Léopards qui se retrouvent aujourd’hui bien loin des projecteurs. Et le stage proposé en Tanzanie avec à la clé un match amical a tourné court pour Kakuta l’Amiénois et Ikoko le Guingampais, qui comme deux de leurs coéquipiers, Arthur Masuaku (West Ham) et Paul-José Mpoku (Standard de Liège), ont réclamé et obtenu de leur fédération d’être libérés pour pouvoir regagner leurs clubs.

Vol interminable et pannes d’électricité en plein entraînement sur le stade de Dar-es-Salam, où est censée se disputer la rencontre ce mardi, ont eu raison de la patience des joueurs. Une exaspération bien comprise par la Fédération congolaise de football (Fecofa), alors que ces rencontres amicales sont censées préparer les sélections aux prochains éliminatoires de la CAN 2019 en septembre.

« Ils ont tous déploré certains aspects sur le plan organisationnel du stage qui, malheureusement, ne sont ni de la compétence de la Fédération, encore moins du staff technique de l’équipe nationale congolaise. Effectivement, cela a dû frustrer les joueurs… Certains ont craqué, boudé et demandé de s’en aller. Ce qui a été fait pour les quatre précités« , explique un communiqué, cité par afrik-foot.com.

Et que dire des voisins du Congo Brazzaville, baladés pour disputer en France un match amical face à la Guinée-Bissau finalement annulé et remplacé par… une opposition face à la réserve de Lens ! « Je n’ai pas voulu cautionner cette parodie de stage, explique aux Dépêches de Brazzaville l’attaquant de Sivasspor, Thievy Bifouma. Ce regroupement d’Amiens a été organisé dans des conditions indignes du football professionnel. Pour moi, c’est un manque de respect total vis-à-vis des joueurs. Je suis international depuis presque quatre ans et je n’ai jamais vu un tel amateurisme. Mon départ n’est pas contre le staff technique qui subit comme nous cette situation, mais contre le ministère des Sports qui a organisé ce stage » (…) « J’ai cru comprendre qu’on a refusé de payer les frais d’organisation. C’est incroyable. Je sais que le pays traverse une crise financière, mais on parle de dix mille euros. Si on ne peut pas payer une somme comme celle-là pour préparer les éliminatoires, autant le dire et déclarer forfait« , a conclu l’ancien Strasbourgeois. C’est aussi cela défendre le maillot de son équipe nationale.

Football.fr

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