En Tunisie, se tenaient ce dimanche les premières élections municipales depuis la révolution. Avec un grand gagnant, l’abstention. La participation au vote n’a été que de 33,7 % d’après l’Isie, l’instance chargée d’organiser les élections. Une gifle pour la classe politique.
A peine un tiers des 5 400 000 électeurs se sont déplacés pour les élections municipales, un record. Même les estimations les plus pessimistes ne tablaient pas sur une telle abstention. Le Premier ministre Youssef Chahed lui-même, le reconnaît : c’est un signe négatif, un message fort dont il faut tirer les leçons.
Dimanche après-midi, dans les bureaux de vote, responsables et observateurs ne cachaient pas leur déception en voyant les électeurs traîner des pieds. Déception plus forte encore face au peu de mobilisation des jeunes électeurs, très remarquée aujourd’hui.
Ennahdha donnés gagnants au niveau national
Si les résultats officiels ne ne seront annoncés que le 9 mai, on sait déjà qu’au niveau national ce sont les islamistes d’Ennahdha qui l’emportent sur Nidaa Tounes, le parti fondé par le président de la République. C’est un responsable de Nidaa Tounes qui l’a admis. Et c’est aussi ce qui ressort d’un sondage sortie des urnes dévoilé après le vote.
Les deux partis, membres de la coalition au pouvoir, étaient les grands favoris de ces élections. Ennahdha a bénéficié d’un important ancrage local et a récolté les fruits d’une campagne minutieusement préparée. De son côté Nidaa Tounes est un parti en pleine décomposition, qui enchaîne les crises internes.
Pas d’incident important lors du vote
Les élections se sont plutôt bien déroulées à en croire les informations de l’Isie, il n’y a pas eu d’incidents majeurs lors des opérations de vote.
C’est aussi l’avis de Mourakiboun, le plus grand réseau d’observateurs du pays, qui a déployé 3 000 bénévoles dans les 350 municipalités tunisiennes. Eux ont remarqué des lacunes dans l’organisation, plus que lors des élections précédentes, mais rien qui ne remette en cause l’ensemble du scrutin.
Enfin sur le plan sécuritaire, alors que certains s’inquiétaient de possibles attentats lors de ces élections, aucun problème n’a été signalé. Les bureaux de vote qui se trouvaient dans les régions frontalières, près de l’Algérie où le risque terroriste est jugé élevé, ont fermé plus tôt que les autres, à 16h. En tout 60 000 policiers et militaires étaient déployés dans tout le pays pour ces municipales.
Rfi.fr