Les Centres départementaux d’éducation populaire et sportive (Cdeps) des départements de Fatick et de Foundiougne, en partenariat avec la Cellule régionale de l’Association des encadreurs de Collectivités éducatives (Aeces) de Fatick et ses Cellules départementales, étaient très actifs, cette année, dans l’organisation des Collectivités éducatives. Avec comme thème de campagne, «les Collectivités éducatives pour un Sénégal émergent». Pour mieux édifier ses lecteurs sur le mode de déroulement de ces Collectivités éducatives, SourceA s’est entretenu avec Amadou Lamine Guèye, Inspecteur régional de la jeunesse de Fatick et par ailleurs Directeur de Collectivité éducative.
Entretien !!!
Source A : C’est quoi une Collectivité éducative ?
Amadou Lamine Guèye : «Une Collectivité éducative est définie comme un regroupement, à durée déterminée, d’enfants, d’adolescents ou de jeunes et même d’adultes, à l’occasion des vacances scolaires ou de leur temps libre, pour mener ensemble des loisirs, des activités socio-éducatives visant leur épanouissement global et leur éducation citoyenne, en vue de leur meilleure intégration dans la société».
SourceA : Quel sont ses objectifs et son fondement?
Amadaou Lamine Guèye : «Elle est sous-tendue par un projet éducatif et pédagogique et s’assigne des objectifs d’éducation et de formation à la citoyenneté dans divers domaines, voire de préparation progressive à l’insertion socio-économique, dans ce contexte de valorisation de l’auto-emploi. L’organisation de cette activité reste assujettie, néanmoins, à des règles et normes permettant à l’enfant de passer des moments agréables dans des conditions de sécurité, à tous les niveaux, surtout en termes de propreté et d’hygiène, gages de bonne santé. Loin d’être un lieu d’amusement pour l’enfant, la CE, dans ses principes, comme dans ses fins, se préoccupe de l’éducation et de la formation de notre jeunesse».
SourceA : Est-ce que l’incivisme, qui règne, actuellement, dans notre société, n’est pas de nature à remettre davantage sur la sellette les CE?
Amadou Lamine Guèye : «Evidemment ! Au vu de la violence gratuite et aveugle, des meurtres atroces, des cas d’immolation, des insultes, des enlèvements d’enfants, des comportements permissifs sur la voie publique, des débordements notés sur les réseaux sociaux, des violences basées sur le genre, du non-respect, parfois, des règles les plus élémentaires pour garantir la paix et la cohésion sociale, etc. montrent à quelle enseigne la CE est devenue, plus que jamais, un puissant rempart contre l’indiscipline et l’incivisme qui gangrènent, de plus en plus, notre société et nos efforts de développement. Et cela, l’Etat l’a compris et dégage, lors des campagnes de CE, des thèmes qui sont axés sur le civisme et la citoyenneté comme des gages pour l’émergence de notre pays».
SourceA : Quelles sont les différentes formes de CE ? Et quelles sont leurs acticités phares ?
Amadou Lamine Guèye : «On peut citer, entre autres, les colonies de vacances, les patronages, les camps d’adolescents, les chantiers de jeunes, etc. Et parmi les activités-phares, on peut mentionner les veillées à thèmes, les ateliers de techniques manuelles, les activités physiques et sportives, l’organisation des olympiades, la baignade, les excursions, les visites et découvertes».
SourceA : Comment la CE est vécue dans la région de Fatick ? Et quel bilan en tirez-vous, pour la présente campagne ?
Amadou Lamine Guèye : «Elle se comporte bien et suscite un énorme engouement chez les jeunes, notamment chez la gent féminine, qui se précipite, chaque année, en grand nombre, pour subir des formations, faire leur pratique ou pour demander à monnayer leur talent dans les différentes CE organisées dans la région. Le bilan est très satisfaisant et les statistiques l’illustrent, de manière assez éloquente».
SourceA : Quelles sont vos forces ?
Amadou Lamine Guèye : «L’importance et la qualité de l’encadrement, leur dévouement pour la cause des enfants, leur engagement citoyen, avec un sens du sacrifice sans commune mesure, dans un contexte de rareté des ressources et d’obligation de résultats dans un secteur sensible et complexe. Mais aussi, la région de Fatick dispose d’un important réceptif hôtelier, pour accueillir des Colonies de vacances, notamment, dans les localités comme Ndangane Campement et Toubacouta. Ajoutez à cela le passé glorieux du Sine et ses vestiges historiques, son riche folklore, l’écomusée de Diakhao-Sine, le parc de Fathala, les zones insulaires, la nature luxuriante dans le Ndiombato etc».
SourceA : Et des faiblesses, vous en avez ?
Amadou Lamine Guèye : «L’étroitesse des ressources financières, pour bien promouvoir ce secteur, avec l’insuffisante implication des Collectivités territoriales et la quasi-inexistence de partenaires qui acceptent d’investir dans ce secteur. Le seul qui le fait, c’est World Vision Fatick que nous tenons à féliciter pour son appui constant».
SourceA : M. Guèye, pouvez-vous nous dire quelles sont vos perspectives ?
Amadou Lamine Guèye : «Nous comptons organiser un Forum des partenaires locaux, pour qu’ils appuient les Collectivités éducatives. Nous souhaitons, aussi, renforcer le plaidoyer à l’endroit des Collectivités territoriales, afin d’obtenir une plus grande implication de leurs parts. Nous pensons à favoriser l’organisation d’une Colonie pour les enfants de la région.
C’est surtout la nécessité de sensibiliser davantage les populations, notamment les jeunes et surtout les enfants sur l’estime de soi, le développement personnel et les vertus du sport, parmi lesquelles l’esprit olympique, afin de mieux promouvoir la conscience citoyenne. Sans laquelle aucun développement conséquent et durable n’est possible.
Entretien réalisée par Matar DIOUF, Correspondant à Fatick (SourceA)